Venu participer au festival Thiaroye 44, Yves Abibou qui vit actuellement en France avec sa famille t,ient véritablement à faire connaitre l’histoire de Thiaroye 44 qu’il résume en deux mots, « le massacre de Thiaroye ». Celui qui dit avoir passé plus de cinquante ans à essayer d’oublier cette histoire qu’il tient de son père tirailleur d’origine béninoise, a finalement, face à la pression des journalistes français, décidé de parler de cette affaire. « J’ai pensé qu’il fallait en parler pour ne pas continuer à souffrir de cette injustice que mon père et ses frères d’arme ont subi de la part de l’armée coloniale.
« Mon père qui était considéré comme un instigateur avait été condamné par un juge qui estimait que tout ce qu’il dénonçait était faux. Mais le récit d’une historienne et les résultats de mes recherches m’ont permis de découvrir que mon père a été injustement condamné et que tout ce qu’il disait est vrai. La vérité est que le colonisateur a falsifié l’histoire de Thiaroye 44 et cela touts les enfants africains et français d’origine africaines doivent le savoir. A ma grande stupéfaction, je me suis aperçu qu’il y avait une énorme manipulation de l’histoire. L’armée française avait l’intention de mater les tirailleurs sénégalais qui s’étaient mis debout pour réclamer leur solde et elle avait prévu une répression sanglante qui était transformée en répression d’une rébellion armée. Or c’est une rébellion armée sans arme et sans aucun inculpé au titre de l’armement.
On a reproché à mon père d’aller de groupe en groupe pour demander aux tirailleurs de ne pas quitter le camp sans avoir perçu leur solde et d’avoir refuser de se mettre debout sur injonction d’un gradé de l’armée coloniale. C’est ainsi que des tirs de mitrailleuses sont dirigés sur plus de 300 personnes sur l’esplanade du camp de Thiaroye. Ce sont les deux choses qu’on a reproché à mon père qui a été condamné à 10 ans de prison. Dans les procès verbaux, aucun n’a été condamné pour usage d’arme à feu et c’est à titre de rébellion armée qu’ils étaient lourdement condamnés » raconte Yves Abibou avec des documents à l’appui.
Sur les traces de son père qui a terminé son séjour carcéral à l’ile de Gorée, Yves Abibou voudrait bien que les africains et la diaspora noire s’inspirent de la vrai histoire du massacre de Thiaroye pour rétablir la vérité sur cette histoire qui a été falsifiée par le colonisateur.
IGFM