Spécialistes et experts scrutent le PSE : « On ne peut aspirer à développer le Sénégal et avoir honte de son secteur privé »
La mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE) semble avoir exclu une bonne partie des entreprises sénégalaises. C’est en tout cas l’amer constat fait par plusieurs entrepreneurs et hommes d’affaires sénégalais invités à débattre autour du thème : «PSE et secteur privé national et panafricain : Quelle appropriation ?» organisé par le magazine Réussir.
Comme dans un refrain d’une chanson populaire, tous ou presque, les panélistes ont été unanimes sur la nécessaire implication du secteur privé national pour espérer une réussite du PSE.
D’emblée le président de l’Ordre des comptables du Sénégal, Mamour Fall n’hésitera pas à critiquer vertement la démarche entreprise par nos autorités dans le cadre de l’exécution du PSE. «Tous les pays développés ont appliqué des politiques protectionnistes pour se développer », précise d’entrée de jeu le Président de l’Ordre des Comptables qui martèlera qu’on ne peut aspirer à développer son pays et avoir honte de son secteur privé.
Citant les exemples du Maroc et de la France, Mamour Fall dira que le roi Mohamed VI ne voyage jamais sans un avion rempli d'hommes d'affaireS et François Hollande qui a récemment signé un contrat record avec l'Australie est toujours accompagné de chefs d’entreprise de son pays. Toute chose qui l’amènera à dire que «le Sénégal ne peut pas se développer sans les acteurs majeurs de son secteur privé. » «Le PSE ne sera rien si les acteurs privés sénégalais ne sont pas intégrés », prévient-t-il.
Mr. Abdoulaye Rokhaya Wane, de Leadership Afrique pense qu’en l’état actuel des choses, le PSE est dénaturé avec une communication politique et commerciale parlant des femmes de l'émergence, des handicapés de l'émergence ... Ironique, M. Wane dira qu’au Sénégal les ministres ne stressent pas alors qu'en Côte d'Ivoire le ministre est sous pressions parce qu'il a une obligation de résultats.
La même logique critique sera suivie par le Pr Abdoulaye Sakho qui s’imagine mal que le PSE n’ait pas pris en compte la dimension juridique. «Comment faire pour avoir un climat attractif dans les affaires ?», pose-t-il comme préalable à tout développement dans un monde qui est en train de changer de base avec une dématérialisation tout azimut et des services financiers de transfert d’argent posant des problèmes de réglementation, etc...
DAKARACTU
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