"Yahya Jammeh confisque le pouvoir en Gambie", titre Enquête, ajoutant que "le Sénégal hausse le ton".
Selon ce journal, la décision du président battu électoralement entraîne des remous diplomatiques, puisque le ministère sénégalais des Affaires étrangères a mis Yahya Jammeh en garde "contre toute atteinte à la sécurité des ressortissants sénégalais vivant en Gambie et du président élu Adama Barrow".
Enquête affirme qu’en plus d’avoir rejeté les résultats de l’élection présidentielle, M. Jammeh a brandi "des menaces contre les Sénégalais établis en Gambie".
"Jammeh confisque le pouvoir, Macky (…) menace", titre le journal Les Echos. Il affirme que "personne n’a vu venir" ce revirement du président gambien, "et pourtant, il y avait des signes annonciateurs", à savoir "le silence radio" de Yahya Jammeh durant ces derniers jours, "le départ de sa femme" de la Gambie, la "promotion" à des postes importants de "dizaines d’officiers et de sous-officiers" militaires et l’"interdiction d’une mission de la Cédéao" de se rendre dans ce pays.
"Le cas Gbagbo est à méditer"
"On commençait à lui tailler des habits d’homme d’Etat, en oubliant d’un coup tous ces opposants qu’il a corsetés pour les jeter dans des geôles sombres", écrit le billettiste du journal Le Quotidien, qui croit que "Yahya, c’est 22 ans de pouvoir de plus".
"Le temps a changé en Gambie. Après son comportement de démocrate, Yahya Jammeh a décidé de sortir encore son costume d’autocrate", commente le même journal.
"C’était trop beau pour être vrai", affirme Le Soleil, qui dit "croire que la communauté internationale ne saurait tolérer cette forfaiture".
Yahya Jammeh "oublie qu’une telle décision, qui débouche souvent sur des émeutes, est le plus court chemin qui mène vers la CPI (Cour pénale internationale)", poursuit Le Soleil, avant de conclure : "Le cas Gbagbo est à méditer."
En 2011, Laurent Gbagbo a été chassé du pouvoir en Côte d’Ivoire par une force internationale, après avoir rejeté la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de novembre 2010.
Vox Populi donne les circonstances dans lesquelles Yahya Jammeh a fait sa déclaration, vendredi. "Les frontières fermées, l’électricité et le téléphone coupés dans tout le pays, l’armée et la police déployées en masse", écrit ce journal.
"Jammeh, la volte-face", titre Sud Quotidien. "Je suis et je reste président élu de la Gambie", réagit Adama Barrow, cité par le même journal.
WalfQuotidien estime que ce "revirement spectaculaire ne surprend guère certains analystes, malgré l’optimisme qu’affichait la communauté internationale" pour la Gambie, un pays dirigé d’une main de fer par M. Jammeh depuis 1994.
C’est la "confusion en Gambie", écrit L’As, ajoutant que "le miracle n’a pas eu lieu" dans ce pays. Autrement dit, ceux qui s’attendaient au départ de Yahya Jammeh du pouvoir vont garder leur mal en patience.
APS