"Après avoir tenu en haleine l’opinion pendant plus de 2 ans, l’affaire de terrorisme dite affaire imam Ndao a connu son épilogue", jeudi, rapporte Enquête. "Avec le verdict rendu par la Chambre criminelle à formation spéciale du tribunal de grande instance de Dakar, l’on est tentée de dire que l’affaire s’est dégonflée comme un ballon de baudruche", estime ce journal.
Outre l’imam Ndao, condamné à un mois avec sursis pour détention illégale d’arme mais acquitté de toutes les autres charges, après 32 mois d’incarcération, Matar Diokhané, un des principaux mis en cause, "prend 20 ans de travaux forcés", renseigne Enquête.
Le journal loue par ailleurs le "bon travail des juges de la chambre criminelle et des services de renseignement" dans cette affaire portant sur plusieurs délits dont "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", "apologie du terrorisme", "blanchiment de capitaux", "détention d’armes et de munitions sans autorisation".
Le juge Samba Kane, pour ce "premier procès pour terrorisme au Sénégal", a prononcé la condamnation de 13 des 29 inculpés, même si l’imam Ndao a recouvré la liberté, souligne le quotidien Libération. Le tribunal a de même ordonné la confiscation de l’arme automatique et de la somme de 14.000 euros du prédicateur, ajoute-t-il.
"L’imam de Kaolack blanchi de toutes les accusations liées au terrorisme, 13 condamnations prononcées, 15 acquittements (...)", détaille Vox Populi, faisant le bilan de ce procès visant 30 personnes au total.
"Les carottes et les bâtons du juge", relève Source A, tandis que Tribune titre : "Le flop des enquêteurs". "Du terrorisme présumé au terrorisme carcéral", pointe le journal. "Tout ça pour ça ?", s’interroge-t-il, ajoutant qu’il "serait bon à l’avenir d’éviter d’humilier des hommes présumés innocents, surtout des religieux (...)".
La peine dont a écopé l’imam Ndao "apaise tout en cachant la brutalité d’une interpellation musclée, le sevrage de deux-cents potaches de leur guide et l’annihilation des efforts d’un homme qui, en lieu et place d’un Etat absent, s’est investi pour s’offrir une école coranique, un collège franco-arabe, un internat et des terres pour la production agricole", ajoute Tribune.
L’imam Alioune Ndao "n’est pas un terroriste" et donc "retrouve son minbar", écrit le journal Le Quotidien. "Ndao reste imam", affiche Sud Quotidien dans le même sens. "C’est sur fond d’une profonde exaltation" que les soutiens de l’imam Ndao, "venus nombreux", ont accueilli le verdict de la Chambre criminelle spéciale du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, relève ce journal.
"Imam Alioune Ndao libre comme l’air, la montagne accouche d’une souris", affiche Le Témoin quotidien. Il rappelle que le religieux de Kaolack "risquait 30 ans de travaux forcés" si le tribunal avait suivi le réquisitoire du procureur.
"La justice s’effondre", estime Walfquotidien selon lequel les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Kaolack, à l’origine des arrestations opérées dans cette affaire, se trouvent "désavoués" avec ce verdict.
L’Observateur rapporte des déclarations énigmatiques de l’imam Aliou Ndao. "L’avenir nous réserve beaucoup de surprises", dit le prédicateur de Kaolack dans une première réaction. "Durant 3 années d’incarcération, ajoute-t-il dans des propos cités par Vox Populi, j’ai été dépeint sous les traits les plus sombres".