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"Jusqu’à ce jour, le risque d’endettement du Sénégal reste faible. Tout de même, il est important que le gouvernement continue à gérer sa dette avec prudence", dit-elle dans un entretien publié lundi dans Sud quotidien.
"Pour que le Sénégal conserve son faible risque de surendettement, il faudra traiter les problèmes structurels liés au besoin de financement global du secteur public, lequel n’est pas entièrement reflété par le déficit budgétaire global", suggère-t-elle.
Dans cette perspective, Cemille Sancak renouvelle au passage, l’appel de son institution au gouvernement sénégalais, à poursuivre les réformes à la Poste, à la Caisse de retraite de la fonction publique, ainsi que la limitation de l’utilisation des comptes de dépôts en dehors des affectations de l’exercice budgétaire en cours.
"Il y a toujours des possibilités d’emprunter davantage pour le Sénégal, mais le plafond limite le niveau d’endettement", note-elle, ajoutant : "en fait, ce qui est important dans un programme, c’est le plafond relatif au déficit budgétaire global, et plus globalement, le plafond en termes de financement global du secteur public".
Selon le budget de l’Etat 2018 adopté par l’Assemblée nationale, le stock de la dette publique extérieure est estimé à 5.827,36 milliards de francs CFA d’ici fin décembre et est projeté à 6.420,65 milliards de francs CFA à la fin 2018.
"Le taux de progression devrait être de 9,7% en 2017 à 10,18% en 2018. L’encours de la dette rapporté au produit intérieur brut (PIB) serait de 61,02% en 2017 et s’établirait à 61,44% à la fin 2018", selon la même source.
La question de l’endettement du Sénégal fait l’objet d’une polémique entre les acteurs politiques. Alors que l’opposition s’alarme du surendettement du pays, les autorités sénégalaises brandissent l’argument de la soutenabilité de la dette du pays.
L’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade s’était alarmé en novembre dernier de la situation économique et financière du Sénégal, qu’il jugeait de "mauvaise".
"Le Sénégal a aujourd’hui atteint un taux d’endettement de 65%", a déclaré M. Wade.
"Lorsque j’étais professeur d’économie, on enseignait à nos étudiants qu’il ne fallait jamais dépasser un taux d’endettement de 17% pour les pays pauvres comme le Sénégal. Ce qui illustre que la situation financière du Sénégal est alarmante", a-t-il averti.
"Lorsque j’étais professeur d’économie, on enseignait à nos étudiants qu’il ne fallait jamais dépasser un taux d’endettement de 17% pour les pays pauvres comme le Sénégal. Ce qui illustre que la situation financière du Sénégal est alarmante", a-t-il averti.
Le président Macky Sall a pour sa part écarté tout "risque de surendettement" du pays, appelant à cesser les "spéculations" sur cette question. "Le Sénégal n’a pas de risque de surendettement", a-t-il déclaré lors d’une réunion sur la politique économique sénégalaise.
"Nous ne nous endettons pas pour faire du fonctionnement, pour payer des salaires ou pour entretenir un Etat dispendieux. Nous nous endettons pour construire le développement économique et social. Comment voulez-vous construire un développement sans dette ?", a-t-il ajouté, invitant toutefois à être vigilant sur la qualité de la dette.
Le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, a soutenu à l’occasion de sa déclaration de politique générale devant les députés que l’endettement du Sénégal "reste maîtrisé, grâce à une politique prudente privilégiant les emprunts concessionnels et les prêts sur le marché financier ayant de plus longues maturités".