REUSSITE DU PLAN SENEGAL EMERGENT - Le modèle de Macky «vendu» dans le monde

C’est à se demander si certains économistes et hommes politiques sénégalais qui émettent des critiques négatives sur le Plan Sénégal émergent (Pse) ne devraient pas reconsidérer leur jugement. Au moment où ils fustigent «le manque d’ambition et le défaut d’efficacité» du document de référence du gouvernement, la «baraka» accompagne le Pse de Macky Sall. Après son succès au Groupe consultatif de Paris, le Plan est en voie d’être exporté à l’étranger. Des intérêts internationaux se manifestent autour de ce document au point de le placer au centre de nombre de convoitises.

Le Madagascar à l’école sénégalaise. La dernière manifestation d’intérêt notée sur le Plan Sénégal émergent s’est déroulée au Sommet Union européenne-Afrique qui s’est tenue, à Bruxelles, les 2 et 3 avril derniers. Alors que les chefs d’Etat de divers pays se penchaient sur les axes de coopération entre les Etats de l’Ue et ceux de l’Afrique, le nouveau chef de l’Etat malgache Hery Rajaonarimampianina n’avait d’yeux que pour le Pse. A peine l’occasion s’est-elle présentée, il s’est approché de son homologue sénégalais pour lui demander de l’aider à reproduire son modèle chez lui. A Macky Sall, Hery Rajaonarimampianina a demandé de l’accompagner dans sa volonté de mettre en place un «Pse version malgache» pour tirer le pays vers l’émergence.

Cette requête du Président malgache tient de son obsession  à bien commencer son mandat et de faire renaître l’espoir à Madagascar après son élection à la tête du pays au mois de janvier 2014. Hery Rajaonarimampianina a confié à Macky Sall avoir été séduit par la cohérence des projets et les résultats obtenus au Groupe consultatif de Paris où le Sénégal a réussi à décrocher 3 729 milliards de la communauté des bailleurs. Séance tenante, le chef de l’Etat sénégalais enjoint son conseiller diplomatique, Oumar Demba Bâ et le ministre en charge du Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (Bosse), Mohamed Dionne et son équipe de se mettre à la disposition des autorités malgaches pour «l’exportation» du modèle sénégalais dans ce pays. D’ailleurs, avant que la délégation sénégalaise ne quitte Bruxelles, les contacts ont été noués sous la supervision personnelle du Président malgache.

La bénédiction de Angela Merkel.Cette confiance que la communauté internationale accorde au Pse s’est manifestée à maintes occasions durant la semaine écoulée. La veille du Sommet Ue-Afrique, c’était au tour de la Chancelière allemande, Angela Merkel, de «bénir» le document de référence du Sénégal. Lors d’une audience qu’elle avait accordée au président de la République, le jeudi 1er avril 2014, Angela Merkel avait jugé que «Le Plan Sénégal émergent est un excellent plan pour le développement du Sénégal et je voudrais féliciter le Président Macky Sall pour cela».

Cette bénédiction de Merkel a stimulé les intentions d’investisseurs allemands. Entouré des ministres de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, de l’Energie, Maïmouna Ndoye Seck, du Directeur général de l’Apix, Mountaga Sy, Macky Sall avait rencontré 80 investisseurs allemands au cours d’une rencontre organisée par l’association Afrikaverein. A cette occasion, la directrice Afrique de la Kfw, Doris Kohn, avait qualifié le Plan Sénégal émergent (Pse) de «plan visionnaire». Elle avait aussi engagé son organisme à agir dans des secteurs cibles comme l’énergie, l’accès à l’eau, l’agriculture.

Tony Blair : «Le Pse, un modèle africain.» La «validation» du Pse par les «Influents du monde» s’est poursuivie ce week-end avec les «fleurs» que l’ancien Premier ministre du Royaume Uni a jetées sur le document. Tony Blair, qui séjourne depuis vendredi au Sénégal, a eu une séance de travail avec le président de la République et des membres du gouvernement, le samedi. Une rencontre au cours de laquelle le Président de «The Tony Blair Africa Governance Initiative» a vanté les mérites du Pse et sa pertinence. D’après Tony Blair, l’ambition du Pse mérite qu’il soit copié par les dirigeants africains. «C’est un Plan qui doit servir de modèle à l’Afrique», préconise-t-il. Et si le Pse était intégré dans le Nepad-bis ?

L'OBSERVATEUR