Presse revue: Les quotidiens sur le dernier rebondissement dans l'affaire dite du protocole de Rebeuss
Les quotidiens parvenus mardi à l’APS reviennent de plus belle au "Protocole de Rebeuss", le procureur de la République ayant décidé de s’autosaisir de cette affaire désignant un arrangement portant sur une politico-financière dans laquelle l’ancien Premier ministre Idrissa Seck est accusé d’avoir détourné 74 milliards de francs CFA.
"Les appels pressants lancés par le camp du pouvoir, sur l’histoire du protocole de Rebeuss, n’ont pas été vains. Le procureur décide de rouvrir le dossier des fonds politiques à l’origine de la brouille entre Wade et Idy", écrit Walfquotidien.
"Les 74 milliards qui auraient été à l’origine du différend entre Idrissa Seck et Abdoulaye Wade" vont donc faire l’objet d’une enquête, le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, s’étant saisi du dossier, souligne le journal Le Quotidien.
Il signale que l’ancien ministre de l’Energie sous le président Wade, Samuel Sarr, "sera dans les locaux de la Sûreté urbaine dès demain (mercredi), en attendant d’autres" acteurs concernés de près ou de loin par cette affaire.
De fait, le parti Rewmi de l’ancien Premier ministre "souhaite que tous les acteurs (concernés), soient convoqués", selon Walfquotidien. Le Soleil précise que l’avocat Me Ousmane Sèye, la notaire Me Nafissatou Diop, le colonel Malick Cissé et le député Oumar Sarr, ex-compagnon d’Idrissa Seck, "seront entendus dans les jours à venir".
Le ministre Mbaye Niang (Jeunesse, Emploi et Construction citoyenne), le notaire Nafissatou Diop et l’avocat Me Ousmane Sèye "pourraient défiler devant les enquêteurs", indique de son côté Le Témoin quotidien. "Accusateurs et accusés (sont) dans le viseur des enquêteurs de la Sûreté urbaine en charge du dossier", résume Le Populaire.
La Tribune note que les libéraux "étalent leur linge sale" en public. "Le tintamarre engendré par les torrents d’accusation déversés sur Idrissa Seck par les anciens et actuels proches du pouvoir qui l’accusent d’avoir détourné 74 milliards, suivi du déluge de dénégations des partisans de l’ex-Pm, a fini par tympaniser les citoyens qui ne savent plus à qui se fier", écrit ce journal.
"Dans un pays qui marche sur la tête, ceux qui sont censés monter le bon exemple, sont les champions des contre-exemples. D’anciennes et d’actuelles hautes personnalités se heurtent et sont en plein dans les méandres des disputes de bas étage", écrit le commentateur de la Tribune.
Dans les colonnes du même journal, le député Thierno Bocoum, par ailleurs chargé de la communication du parti Rewmi de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, juge que l’auto-saisine du procureur "est une excellente occasion de mettre un terme aux calomnies" dont son leader serait victime.
Sud Quotidien cependant se demande si le procureur ira jusqu’au bout de cette affaire, en élucidant "l’origine et la destination des 74 milliards de FCFA dont certains acteurs politiques prétendent même en détenir des preuves".
"Ira-t-il jusqu’au bout, en convoquant tous les acteurs du dossier, y compris ceux qui sont aujourd’hui aux affaires ? Ce dossier du +protocole de Rebeuss ne subira-t-il pas le même sort que celui de la traque des biens mal acquis avec des +intouchables+ qui sont loin d’être inquiétés, en dehors de Karim Wade ?", se demande le journal.
Sud Quotidien poursuit : "Et si ce dossier, après la clameur publique, était mis sous le coude. Que cherche-t-on, en le remettant au goût du jour : dévoiler la vérité ou la voiler ?, puisque nous avons que la lumière n’éclaire pas toujours, elle peut rendre aveugle".
Des questions d’autant plus légitimes que si l’on en croit L’Observateur, dans cette affaire, le procureur de la République se trouve "sur un chantier seck et périlleux", un jeu de mots s’inspirant du patronyme de l’ancien Premier ministre pour mieux mettre en exergue la difficulté de la tâche qui attend le magistrat.
L’Observateur évoque "l’impossibilité d’enquêter sur des fonds politiques", de par les dispositions même de la loi. Il revient de cette manière sur les "dispositions réglementaires qui bloquent la machine judiciaire" dans ce cas précis.
Toujours est-il que la notaire Niafissatou Diop, protagoniste important dans la même affaire, assure dans des propos rapportés par le même journal : "Je dirai toute la vérité et rien que la vérité au procureur".
APS
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