L’OBS-People Ce n’est plus le jeune homme gringalet, un peu timoré, qui se cherchait une voie dans la musique. L’époque où il grattait la guitare et composait des chansons reggae, semble bien loin derrière lui. Nous sommes en 2007, lorsque las d’écumer les night clubs pour pouvoir se produire, Pape Birahim décide de visiter un autre registre. Il s’essaye au «Mbalax». Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître. En featuring avec l’artiste Pape Daly, il signe un tube, «Sa rimbam», qui l’extirpera de l’anonymat. Pape Birahim Ndiaye, un jeune homme à la voix surnaturelle, naissait alors, des ambitions plein la tête. Toutefois, il lui a fallu attendre 7 ans, avant de pouvoir les mettre en branle. Sa rencontre avec le label de musique Prince Arts, aura été le point d’orgue. Après un travail de longue haleine, des nuits blanches au studio, des morceaux faits et refaits, l’enfant de la Médina, commence enfin à voir le bout du tunnel. Son album «From Médina», voit le jour en 2014 et enregistre un énorme succès. Les opportunités s’enchaînent, les portes s’ouvrent, les cœurs s’emballent. Un an après, le chanteur fait le point sur sa nouvelle vie de star montante de la musique sénégalaise. Même s’il n’en cultive pas l’apparence…
Le succès de l’album
«Depuis la sortie de l’album, je ne cesse d’être surpris. Je me rends compte, au fil du temps, combien les Sénégalais estiment le travail que mon équipe et moi, avons fourni dans la confection du produit. Je ne peux que rendre grâce à Dieu. On a beau donner le meilleur de nous, s’Il avait voulu que l’opus soit un flop… Mais ce qui me surprend le plus, c’est l’engouement avec lequel les personnes âgées l’ont accueilli. Que dire des tout petits ! Je peux donc affirmer, sans risque de me tromper, que c’est un public de tous les âges que j’ai pu conquérir et j’en suis particulièrement fier. Les épreuves, comme les moments de bonheur que nous vivons, étaient écrits dans les lignes de nos vies. Nous ne pouvions pas y échapper. Je reconnais que mon premier album a eu une ampleur à laquelle je ne m’attendais pas et qui m’a ouvert d’énormes opportunités. Toutefois, je suis d’avis que je devais passer par là. Il faut aussi savoir que seul le travail paie. Je me suis donné corps et âme pour parvenir au résultat d’aujourd’hui.»
Un nouveau statut
«Si je dis qu’il n’y a pas eu de changements dans ma vie depuis la sortie de l’album, ce serait raconter des histoires. Mais il faut savoir que je suis la même personne, j’habite toujours à la Médina chez mes parents, j’ai les mêmes fréquentations. Ce sont les circonstances qui font que j’ai peut être changé aux yeux des gens. C’est normal, je suis devenu plus populaire. Lorsque je marche dans la rue, on me reconnaît. Je n’ai plus droit à l’erreur et mes moindres faits et gestes sont épiés. Je dois aussi admettre que mon train de vie s’est nettement amélioré. Il y a une grande différence entre l’époque où je faisais les chœurs pour certains artistes et aujourd’hui où je mène ma propre carrière. Mais pour moi, ce n’est pas le plus important. Les tournées à l’intérieur et à l’extérieur du pays ont été ce qui m’a le plus marqué. Je me suis rendu dans des villes où je n’avais jamais mis les pieds. J’ai pu communier avec mes fans du monde entier et c’était très impressionnant. En Gambie, je devais donner un spectacle en soirée dans un stade. À 14 Heures, les fans avaient pris d’assaut les alentours du stade, avant le début du spectacle, il était plein à craquer. C’est une aventure humaine qu’on ne peut pas décrire. Je donnerais tout pour continuer à la vivre. Mon plus grand rêve serait de parvenir à m’imposer dans les pays étrangers, d’y exporter ma musique et de jouer dans les plus grands festivals. A force de travail, je peux y arriver.»
Les filles, le sens interdit
«Le succès ne me dépasse pas. Je le vis en toute sérénité, sans me prendre la tête. Je sais faire la part des choses et je connais mes priorités. Pour le moment, tout ce qui m’intéresse, c’est comment faire pour maintenir le cap, aller de l’avant. Si jamais je me laisse happer par les petits plaisirs de la vie, je risque de plonger dans un gouffre sans fond. Les petites amies et autres, je n’en tiens pas compte, pour le moment. J’ai encore du temps devant moi pour trouver l’élue de mon cœur et me caser. J’aurais pu profiter de l’incrédulité des filles qui m’adulent, mais ce n’est pas mon genre. Je ne permets même pas que nos relations dépassent le cadre de l’artiste et de son admiratrice…»
MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU