PRESSE-REVUE:Le nouveau garde des Sceaux à la Une des quotiodiens

Les quotidiens parvenus vendredi à l’APS se font en priorité l’écho de la passation de service la veille entre l’ancien et le nouveau ministre de la Justice, un moment de clarification attendu tant les positions antérieures du garde des Sceaux actuels, Me Sidiki Bâ, ont amené certains secteurs de l’opinion nationale à contester son entrée dans le nouvel attelage gouvernemental.‘’Sidiki Kaba donne des gages’’, écrit le quotidien Enquête, 

en allusion aux assurances données par le nouveau garde des Sceaux, ministres de la Justice, dont la nomination est contestée par une frange de l’opinion, en raison de certaines de ses positions antérieures relatives notamment à la dépénalisation de l’homosexualité. ‘’Je veillerai à ce que la Justice s’exerce dans l’intérêt supérieur de l’Etat du Sénégal mais en veillant à ce que la justice soit au service des justiciables dont les droits seront garantis, les libertés assurées dans une société démocratique’’, a-t-il déclaré, cité par le journal, en prenant service.

 ‘’Mes positions antérieures n’ont rien à voir avec mon poste actuel’’, explique-t-il dans le quotidien La Tribune. ‘’J’ai exprimé les positions de mon organisation (la Fédération internationales des ligues des droits de l’Homme). Actuellement je suis un ministre de la République’’, précise le garde des Sceaux dans d’autres propos rapportés par le même journal. ‘’Le nouveau ministre de la Justice a affronté la presse sur la question de la dépénalisation de l’homosexualité qu’il avait défendue. 

Après la passation de service hier (jeudi), Me Sidiki Kaba doit avoir défendu la position de la Fédération internationale de l’Homme (FIDH). Et désormais, en tant que ministre, il ne défendrait que les idées du chef de l’Etat Macky Sall’’, écrit Grand place. Selon le quotidien national Le Soleil, le nouveau ministre de la Justice a ainsi ‘’promis de renforcer l’indépendance de la justice et l’Etat de droit. Il a également déclaré que la traque des biens mal acquis ira jusqu’à son terme’’. Il reste que la nomination à la tête du ministère de la Justice a suscité ‘’un concert de désapprobations’’, relève le quotidien L’As. 

Aussi, ‘’Me Sidiki Kaba, interpellé sur la question lors de la passation de service avec son prédécesseur, a tenu à faire la distinction entre +l’avocat militant des droits de l’homme et le ministre de la République qui exprime ses positions à travers celles du chef de l’Erat+’’, rapporte-t-il. Cela fait dire au quotidien Le Populaire que ‘’Me Sidiki Kaba plaide non coupable !’’. ‘’En marge de sa passation de service avec l’ex-garde des Sceaux, devenue Premier ministre, Me Sidiki Kaba, sans renier ses positions, s’est plié à la politique définie par le chef de l’Etat’’, Macky Sall, note ce quotidien. 

Il rappelle que la nomination de Me Kaba a été ‘’fortement décriée par une partie de l’opinion, pour avoir défendu la dépénalisation de l’homosexualité, déclaré illégale la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) et été conseiller de la partie civile dans la procédure initiée par l’Etat contre l’ex-président tchadien, Hissène Habré’’. Malgré toutes ses assurances, le nouveau ministre de la Justice continue d’être contesté. A la lumière notamment de certains de ses propos sur l’ancien président tchadien, à l’occasion de sa passation de service. Le procès de Hissène Habré ‘’démontrera que l’Afrique a sa propre capacité ‘’de juger ce bourreau’’, déclare-t-il dans Enquête.

 ‘’Loin de rassurer ses détracteurs, Me Sidiki Kaba promu ministre de la Justice leur donne encore des raisons de douter du choix porté sur lui pour conduire la traque des biens mal acquis ou encore le dossier sur l’affaire Habré entre autres’’, résume Le Quotidien. ‘’(…) les habitudes sont souvent têtues, il ne s’est pas privé de tacler le +bourreau+ Hissène Habré’’, relève le quotidien Enquête. ‘’Me Sidiki Kaba doit démissionner’’, estime le Collectif africain de soutien au président Hissène Habré, cité par La Tribune. 

‘’La nomination de Sidiki Kaba est une honte’’, renchérit le sociologue Malick Ndiaye, conseiller du chef de l’Etat Sénégalais, dans une réaction dont de nombreux quotidiens se sont fait l’écho. Il s’agit d’une erreur de casting à corriger ‘’pour ne pas écorner l’image de Macky Sall qui, à coup sûr, a été abusé’’, argumente le professeur Ndiaye dans les colonnes du quotidien Enquête. 

Mais dans ce concert de désapprobations, le nouveau ministre de la Justice peut compter sur la solidarité des pairs. ‘’C’est un réconfort, une garantie de l’indépendance de la justice pour tous les citoyens’’, dit Me Assane Dioma Ndiaye, président de La ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH), en évoquant la nomination de Me Sidiki Kaba comme garde des Sceaux. BK