Tama, guitares (basse ou solo), piano, percussions, sont tous rangés le temps du jeûne. Pendant le mois de Ramadan, les musiciens sénégalais, observent une «pause» spirituelle pour respecter à un des cinq piliers de l’Islam. Mois de pardon et de privations, le Ramadan est scrupuleusement observé chez les musiciens sénégalais.
Alioune Mbaye Nder, parle d’une «pause» qui l’oblige à s’éloigner des salles de spectacle, même s’il continue les répétitions avec les membres de son groupe.
«Pendant le Ramadan, j’arrête toutes mes activités musicales», confie le chanteur. Et d’ajouter : «même si la musique ne rompt pas le jeûne, elle peut être accompagnée de choses (sic) qui peuvent le rompre. Toutefois, je fais mes répétitions comme avant».
Considéré (le Ramadan) par certains comme une «période des vaches maigres», pour autant Alioune Mbaye Nder ne semble pas se plaindre.
«On rend grâce à Dieu. D’ailleurs, on ne devrait même pas parler de manque à gagner parce que le Ramadan qui est un «mois promotion» comme on dit. Il faut savoir en profiter. Il faut tenir compte de son volet religieux et de bienfaisance au lieu de penser à des bénéfices et autres aspects financiers», soutient-il.
Quant à Djiby Guissé, bien qu’il observe le jeûne, il ne va pas jusqu’à arrêter toutes ses activités musicales. «Pendant le mois de Ramadan, on joue. Mais, juste sur des initiatives privées et non pas pour des évènements commerciaux», a-t-il précisé.
Et ajouter : «notre musique est une musique d’écoute, de recherche qui nous permet de jouer même pour les autres nationalités pendant le jeûne car les sénégalais ne sortent pas trop».
Pour Vieux Mac Faye qui embouche la même trompette que Djiby Guissé, le jeûne ne l’empêche pas de poursuivre ses activités musicales même si le rythme va baisser. «J’ai toujours joué pendant le Ramadan et je vais continuer à jouer cette fois aussi », confie le Bob Dylan sénégalais.
Toutefois, l’artiste fait savoir que «le Ramadan a ses réalités que tout le monde connait», donc pas question de se plaindre des pertes financières enregistrées.
Pendant presque un mois donc, ces artistes auront plus ou moins la nostalgie des boîtes de nuit. Un temps plus ou moins court qu’ils vont tenter de rattraper lors du jour même de Korité.
SUD QUOTIDIEN