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Voici trois questions pour comprendre ce qui se passe du côté de la devise chinoise :
1. Est-ce que le yuan baisse ou descend ?
Vendredi, le renminbi (« monnaie du peuple », nom officiel du yuan) a terminé à son niveau de clôture le plus faible depuis mi-février 2011. A l’origine de cette baisse, un mouvement de dévaluation la semaine dernière : le cours de référence du yuan a été abaissé à huit reprises, soit une baisse de 1,4 % jusqu’à jeudi dernier. C’est la deuxième fois que Pékin procède à un tel mouvement de baisse, après celui d’août 2015.
En même temps, la Chine cherche à stabiliser sa devise ; c’est ce qu’elle a tenté de faire à partir de vendredi en remontant le cours de référence, sans toutefois retrouver son niveau d’avant la baisse de début janvier. La banque centrale est aussi intervenue sur le yuan « offshore », c’est-à-dire le yuan utilisé pour les échanges commerciaux en dehors de la Chine et librement convertible en achetant d’importantes quantités. Ce dernier a réalisé un bond historique.
2. Comment fonctionne le yuan ?
Le fonctionnement de la monnaie de la deuxième économie mondiale (et premier exportateur) est assez illisible. Ni totalement fixe, ni totalement flottant, le régime de change chinois peut être qualifié d’intermédiaire. A la différence des Etats-Unis ou de la zone euro, qui laissent le niveau des changes s’établir librement, la Chine établit administrativement chaque matin un cours pivot autour duquel sa monnaie ne peut pas varier de plus de 2 %, à la hausse ou à la baisse.
Depuis 2005, le régime chinois a décidé que le yuan serait ancré sur un panier de devises composé de dollars, d’euros et de yen japonais. Ce sont donc toujours les autorités qui définissent le taux de change officiel, ce qui se traduit par un cours qui évolue en « paliers ».
Mais en affirmant qu’elles fixent le niveau chaque matin par rapport au niveau de la veille (en restant dans la fourchette des + 2 ou - 2 %), les autorités signalent qu’elles prennent en compte le marché afin de se rapprocher autant que possible d’une fluctuation « libre ».
Car la Chine aspire à ce que sa monnaie, même si elle ne flotte pas encore librement, soit reconnue comme une monnaie de réserve, une manière de battre en brèche la domination du dollar et des Etats-Unis. Car le yuan reste une monnaie mineure : il ne représente que 2,5 % des transactions internationales, contre 29 % pour l’euro et 43 % pour le dollar américain.
3. Qu’est-ce que ça change ?
Les récentes dévaluations de la monnaie chinoise, les plus importantes depuis 1993, représentent un ensemble de risques non négligeables pour les autres pays : déstabilisation des marchés et des monnaies, renchérissement des importations, risque de guerre des monnaies...
Car l’outil monétaire, ici utilisé à la baisse, permet de jouer sur l’attractivité des exportations du pays (moins chères par rapport à celles qui sont libellées dans d’autres monnaies), ce qui les rend plus compétitives sur les marchés mondiaux... un fait très mal accepté de la part de ses grands partenaires commerciaux, au premier rang desquels les Etats-Unis.
D’un autre côté, cette baisse progressive du yuan est destinée aussi, en principe, à rapprocher la monnaie chinoise du dollar afin de préparer le terrain à une « libération » du yuan. En clair, qu’il puisse à terme passer en taux de change flottant, comme la majorité des autres monnaies.
Les Etats-Unis jugent que c’est un prétexte : ils estiment que le yuan est déjà assez sous-évalué comme cela. Il est vrai qu’après dix années d’une hausse qui a culminé en 2014, le yuan n’a fait que reculer face au billet vert.
LEMONDE.FR