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Dakaractu : Me Ly, comment se porte votre client, Karim Wade?
Me Ciré Clédor Ly : Monsieur Karim Wade se porte comme un homme libre avec une conscience très paisible. Il garde sa dignité et il est armé d’un très grand courage. C’est un homme très instruit avec une culture pluridisciplinaire qu’il augmente en prison. Enfin, c’est un grand monsieur que j’ai découvert et qui me rappelle son père quand j’assurais sa défense vers les années 1986.
Dakaractu : Dans votre communiqué paru dans la presse, vous avez déclaré que Karim Wade a encore subi un mauvais traitement. Qu'en est-il exactement?
Me Ciré Clédor Ly : la presse a largement relayé et commenté les brutalités dont il fut victime, et ceux qui ont eu la chance de le voir depuis ces évènements savent qu’il marche avec une béquille. C’est le médecin urgentiste de la prison qui lui avait prodigué les premiers soins, et cela, en ma présence.
Dakaractu : Est-il vrai que Karim Wade a refusé les services d'un médecin de l'administration mandaté par la Crei?
Me Ciré Clédor Ly : Lorsqu’il avait entamé le refus de s’alimenter, la Crei aurait envoyé un médecin dont nous ignorons les termes de la mission et la spécialité de ce dernier. Naturellement, Karim aurait refusé de le recevoir.
Ensuite, une deuxième fois lorsqu’il avait refusé de comparaître, la Crei aurait envoyé un autre médecin toujours pour des raisons occultes et il aurait adopté la même position, car son refus de comparaître était fondé plus en Droit que sur des raisons de santé.
Dakaractu : Le refus de Karim Wade de comparaître, peut-il être assimilé à une tentative de blocage du procès, voire un manque d'arguments probants de ses avocats?
Me Ciré Clédor Ly : Les personnes qui ont suivi le procès depuis son ouverture savent que c’est plutôt l’accusation et l’Etat du Sénégal qui est partie civile, qui sont dans un désarroi continu et persistant, car ces derniers désespèrent d’apporter la plus petite preuve accablante contre Karim Wade et l’un quelconque de ses co-prévenus, surtout avec le long défilé des témoins qu’ils croyaient à charge et qui sont venus blanchir les mis en cause.
Tout ce que veut mon client, c’est le respect de ses droits, un président de juridiction au-dessus de tout soupçon d’impartialité, l’égalité des armes entre ses avocats, l’accusation et l’Etat du Sénégal qui est partie civile douteuse car la question de la recevabilité de sa constitution de partie qui pourrait fonder sa présence dans le prétoire, n’est toujours pas réglée par la juridiction de jugement.
Dakaractu : Les avocats de Karim Wade dénoncent les conditions dans lesquelles se tient le procès, au point de suspendre toute participation aux travaux de la Crei (Je vous cite). Ne pensez-vous pas que vous vous plaignez un peu tard, vu que le procès est en cours depuis 6 mois?
Me Ciré Clédor Ly : L’expulsion illégale d’un avocat du prévenu de la salle d’audience ainsi que l’appel à la brutalité policière contre ce dernier par le président de la Juridiction qui avait ordonné aux forces de l’ordre d’exécuter un ordre manifestement sans fondement juridique, ainsi que les mauvais traitements et violences physiques que l’on a fait subir au prévenu ont été la perle d’eau qui a fait déborder le vase.
Dakaractu : Qu'est-ce que l'absence de Karim Wade et de ses avocats à la salle d'audience, peut engendrer comme conséquence?
Me Ciré Clédor Ly : Il y aura forcément des conséquences, mais elles sont déjà connues de tous. Vous aurez des interrogatoires bâclés, un procès qui sera désormais expéditif et la lecture d’un verdict que les autorités politiques excédées par la longueur des débats, sont pressées d’entendre.
Ce sont les caractéristiques d’un procès inéquitable et le paroxysme d’une comédie judiciaire, avant que les rideaux ne soient tirés et cela malheureusement, au détriment de l’Etat de droit et des citoyens.
Dakaractu : Donc vous jetez les armes?
Me Ciré Clédor Ly : Loin de là. Nous restons plus combattifs que jamais car notre participation et la comparution de Karim sont seulement suspendues aux exigences d’un procès équitable et au respect des droits de la défense. Ce n’est donc pas un abandon.
Il suffit simplement de mettre fin aux entraves à l’exercice de notre profession ainsi qu’aux droits sacrés de la défense et d’assurer la continuation du procès avec un président de juridiction au-dessus de tout soupçon d’impartialité et respectueux à la lettre de la règle de Droit, notamment des règles de procédure. C’est donc un minimum de garantie. Toutefois, nous avons l’impression qu’un verdict déjà prêt obnubile plus que le souci d’organiser un procès juste et équitable contre des citoyens. Enfin ce n’est pas seulement devant les juridictions sénégalaises que se circonscrit le combat de Karim Wade qui est plurisectoriel, et beaucoup d’instances internationales saisies sont sur le point de rendre leurs décisions, sans compter les procédures juridictionnelles internationales que nous pouvons encore engager. Donc le tiers du combat n’est même pas encore entamé par Karim Wade et ses avocats.
Dakaractu : Que reprochez-vous exactement à la Crei?
Me Ciré Clédor Ly : Nous reprochons à la Crei beaucoup de choses dont très peu se trouvent dans le communiqué de presse du collectif de l’ensemble des avocats de la défense. Tout le monde se souvient que Karim Meïssa Wade avait au début du procès et après seulement quelques jours d’audience introduit une procédure de récusation contre le président de la juridiction pour impartialité manifeste. Vous noterez aussi que Karim Wade et ses avocats déplorent et s’insurgent légitimement contre les violations persistantes et continues des droits de la défense, le non respect de l’égalité des armes entre les participants du procès (l’Etat du Sénégal, le ministère public, les avocats de la défense), l’absence de neutralité du président de la Cour, l’incitation à la violence contre un avocat par l’ordre donné aux forces de sécurité de procéder à son expulsion, ce qui ne pouvait se faire qu’avec brutalité, le manque de respect et le mépris envers les avocats des prévenus, la terreur exercée sur les témoins qui n’ont dit que ce qu’ils savaient et avaient refusé de mentir à la barre et de charger les prévenus.
Il s’agit d’un chapelet de griefs dont nous n’avons égrainé que quelques uns.
Dakaractu : Comptez-vous adopter une autre stratégie de défense? Si oui, laquelle?
Me Ciré Clédor Ly : Permettez moi d’abord de redresser votre pensée en précisant que le refus de Karim Meïssa Wade de continuer à comparaître devant une juridiction politique qui a montré toutes les limites de son impartialité, ainsi que l’absence de ses avocats dans la salle d’audience et leur refus de continuer leur participation aux débats suite à l’expulsion sans fondement juridique de l’un d’entre eux, ne participent nullement à une stratégie quelconque de la défense, mais relève plutôt d’une situation créée par le président de la juridiction de jugement qui entrave les droits de la défense et affiche tous les paramètres indicateurs d’un procès inéquitable.
Me Ciré Clédor Ly : Monsieur Karim Wade se porte comme un homme libre avec une conscience très paisible. Il garde sa dignité et il est armé d’un très grand courage. C’est un homme très instruit avec une culture pluridisciplinaire qu’il augmente en prison. Enfin, c’est un grand monsieur que j’ai découvert et qui me rappelle son père quand j’assurais sa défense vers les années 1986.
Dakaractu : Dans votre communiqué paru dans la presse, vous avez déclaré que Karim Wade a encore subi un mauvais traitement. Qu'en est-il exactement?
Me Ciré Clédor Ly : la presse a largement relayé et commenté les brutalités dont il fut victime, et ceux qui ont eu la chance de le voir depuis ces évènements savent qu’il marche avec une béquille. C’est le médecin urgentiste de la prison qui lui avait prodigué les premiers soins, et cela, en ma présence.
Dakaractu : Est-il vrai que Karim Wade a refusé les services d'un médecin de l'administration mandaté par la Crei?
Me Ciré Clédor Ly : Lorsqu’il avait entamé le refus de s’alimenter, la Crei aurait envoyé un médecin dont nous ignorons les termes de la mission et la spécialité de ce dernier. Naturellement, Karim aurait refusé de le recevoir.
Ensuite, une deuxième fois lorsqu’il avait refusé de comparaître, la Crei aurait envoyé un autre médecin toujours pour des raisons occultes et il aurait adopté la même position, car son refus de comparaître était fondé plus en Droit que sur des raisons de santé.
Dakaractu : Le refus de Karim Wade de comparaître, peut-il être assimilé à une tentative de blocage du procès, voire un manque d'arguments probants de ses avocats?
Me Ciré Clédor Ly : Les personnes qui ont suivi le procès depuis son ouverture savent que c’est plutôt l’accusation et l’Etat du Sénégal qui est partie civile, qui sont dans un désarroi continu et persistant, car ces derniers désespèrent d’apporter la plus petite preuve accablante contre Karim Wade et l’un quelconque de ses co-prévenus, surtout avec le long défilé des témoins qu’ils croyaient à charge et qui sont venus blanchir les mis en cause.
Tout ce que veut mon client, c’est le respect de ses droits, un président de juridiction au-dessus de tout soupçon d’impartialité, l’égalité des armes entre ses avocats, l’accusation et l’Etat du Sénégal qui est partie civile douteuse car la question de la recevabilité de sa constitution de partie qui pourrait fonder sa présence dans le prétoire, n’est toujours pas réglée par la juridiction de jugement.
Dakaractu : Les avocats de Karim Wade dénoncent les conditions dans lesquelles se tient le procès, au point de suspendre toute participation aux travaux de la Crei (Je vous cite). Ne pensez-vous pas que vous vous plaignez un peu tard, vu que le procès est en cours depuis 6 mois?
Me Ciré Clédor Ly : L’expulsion illégale d’un avocat du prévenu de la salle d’audience ainsi que l’appel à la brutalité policière contre ce dernier par le président de la Juridiction qui avait ordonné aux forces de l’ordre d’exécuter un ordre manifestement sans fondement juridique, ainsi que les mauvais traitements et violences physiques que l’on a fait subir au prévenu ont été la perle d’eau qui a fait déborder le vase.
Dakaractu : Qu'est-ce que l'absence de Karim Wade et de ses avocats à la salle d'audience, peut engendrer comme conséquence?
Me Ciré Clédor Ly : Il y aura forcément des conséquences, mais elles sont déjà connues de tous. Vous aurez des interrogatoires bâclés, un procès qui sera désormais expéditif et la lecture d’un verdict que les autorités politiques excédées par la longueur des débats, sont pressées d’entendre.
Ce sont les caractéristiques d’un procès inéquitable et le paroxysme d’une comédie judiciaire, avant que les rideaux ne soient tirés et cela malheureusement, au détriment de l’Etat de droit et des citoyens.
Dakaractu : Donc vous jetez les armes?
Me Ciré Clédor Ly : Loin de là. Nous restons plus combattifs que jamais car notre participation et la comparution de Karim sont seulement suspendues aux exigences d’un procès équitable et au respect des droits de la défense. Ce n’est donc pas un abandon.
Il suffit simplement de mettre fin aux entraves à l’exercice de notre profession ainsi qu’aux droits sacrés de la défense et d’assurer la continuation du procès avec un président de juridiction au-dessus de tout soupçon d’impartialité et respectueux à la lettre de la règle de Droit, notamment des règles de procédure. C’est donc un minimum de garantie. Toutefois, nous avons l’impression qu’un verdict déjà prêt obnubile plus que le souci d’organiser un procès juste et équitable contre des citoyens. Enfin ce n’est pas seulement devant les juridictions sénégalaises que se circonscrit le combat de Karim Wade qui est plurisectoriel, et beaucoup d’instances internationales saisies sont sur le point de rendre leurs décisions, sans compter les procédures juridictionnelles internationales que nous pouvons encore engager. Donc le tiers du combat n’est même pas encore entamé par Karim Wade et ses avocats.
Dakaractu : Que reprochez-vous exactement à la Crei?
Me Ciré Clédor Ly : Nous reprochons à la Crei beaucoup de choses dont très peu se trouvent dans le communiqué de presse du collectif de l’ensemble des avocats de la défense. Tout le monde se souvient que Karim Meïssa Wade avait au début du procès et après seulement quelques jours d’audience introduit une procédure de récusation contre le président de la juridiction pour impartialité manifeste. Vous noterez aussi que Karim Wade et ses avocats déplorent et s’insurgent légitimement contre les violations persistantes et continues des droits de la défense, le non respect de l’égalité des armes entre les participants du procès (l’Etat du Sénégal, le ministère public, les avocats de la défense), l’absence de neutralité du président de la Cour, l’incitation à la violence contre un avocat par l’ordre donné aux forces de sécurité de procéder à son expulsion, ce qui ne pouvait se faire qu’avec brutalité, le manque de respect et le mépris envers les avocats des prévenus, la terreur exercée sur les témoins qui n’ont dit que ce qu’ils savaient et avaient refusé de mentir à la barre et de charger les prévenus.
Il s’agit d’un chapelet de griefs dont nous n’avons égrainé que quelques uns.
Dakaractu : Comptez-vous adopter une autre stratégie de défense? Si oui, laquelle?
Me Ciré Clédor Ly : Permettez moi d’abord de redresser votre pensée en précisant que le refus de Karim Meïssa Wade de continuer à comparaître devant une juridiction politique qui a montré toutes les limites de son impartialité, ainsi que l’absence de ses avocats dans la salle d’audience et leur refus de continuer leur participation aux débats suite à l’expulsion sans fondement juridique de l’un d’entre eux, ne participent nullement à une stratégie quelconque de la défense, mais relève plutôt d’une situation créée par le président de la juridiction de jugement qui entrave les droits de la défense et affiche tous les paramètres indicateurs d’un procès inéquitable.