Le groupe Bin Laden sanctionné en Arabie Saoudite: L'AÉROPORT DE DIASS EN SURSIS
Mercredi 16 Septembre 2015
Après la chute d’une grue à la Mecque qui a fait 107 morts dans la Grande mosquée, le roi Salman a sanctionné lourdement Bin Laden group : Il est exclu des appels d’offres et des nouveaux projets publics et les membres de son conseil d’administration ainsi que ses hauts responsables, interdits de quitter le royaume saoudien. A l’opposé, le groupe saoudien fait subir impunément des misères au Sénégal qui a toujours supporté sa duplicité visant à soutirer davantage de milliards au pays.
Bin Laden group (Sbg) n’est plus béni chez lui. Après l’effondrement d’une immense grue ayant fait 107 morts et plus de 400 blessés dans la Grande mosquée, le roi Salman d’Arabie Saoudite a ordonné hier des sanctions contre la puissante firme des bâtiments et travaux publics Bin Laden group, chargée du chantier d’extension des Lieux saints à La Mecque.
La sanction prononcée par les autorités saoudiennes est exemplaire : Selon l’agence officielle Spa, Bin Laden group sera exclu des appels d’offres et des nouveaux projets publics, et les membres de son conseil d’administration ainsi que ses hauts responsables, interdits de quitter le royaume saoudien jusqu’à la fin des poursuites judiciaires qui seront engagées contre la firme.
Par ailleurs, le ministère des Finances va procéder «d’urgence à une revue de tous les projets publics réalisés actuellement par Bin Laden group ou d’autres sociétés pour s’assurer de leur respect des mesures de sécurité».
Le souverain saoudien a pris ces sanctions après les conclusions d’une commission d’enquête qui a conclu que «Saudi Bin Laden group était en partie responsable de l’accident parce qu’il n’a pas respecté les normes de sécurité sur le chantier».
Il a également recommandé de «reconsidérer le contrat» portant sur la réalisation du projet d’extension des Lieux saints à La Mecque et de revoir la situation des multiples grues géantes installées sur le site du projet.
L’Arabie Saoudite essaie de polir son image à quelques jours du Hajj 2015. Cette décision du roi Salman est un coup dur pour Bin Laden group qui réalise un important projet de plusieurs milliards de dollars, lancé il y a quatre ans, pour agrandir de 400 mille m2 la superficie de la Grande mosquée pour permettre de recevoir 2,2 millions de fidèles dans les cinq prochaines années.
Le roi montre la voie à suivre au Sénégal qui supporte depuis plusieurs années les humeurs de cette entreprise chargée de construire l’aéroport international Blaise Diagne de Diass. Depuis le démarrage des travaux en décembre 2007, la société Sbg a utilisé tous les artifices pour retarder les délais de livraison de l’infrastructure. Il a réussi à faire passer le montant des travaux de l’aéroport, de 229,244 milliards de francs Cfa à plus de 320 milliards de francs Cfa.
Bin Laden fait des misères au Sénégal
La stratégie de la société s’est traduite sous forme d’avenants au contrat (3 entre 2007 et 2012) qui ont permis à Bin Ladin group d’encaisser près de 87 milliards de francs Cfa. Dans Le Quotidien N° du 3765 du 22 août 2015, l’on rappelait qu’à l’arrivée de Macky Sall au pouvoir, les Saoudiens avaient introduit un quatrième avenant le 22 mai 2012 pour réclamer plus de 17 milliards de Cfa.
Et la stratégie n’a pas changé : Soutenu par les bailleurs qui conditionnent le règlement des contentieux par leurs décaissements, Bin Laden group bloque systématiquement les travaux.
En août 2012, il a porté sa réclamation à 56,170 milliards et les travaux étaient par conséquent prolongés de 24 mois supplémentaires. Après avoir longuement encaissé les sales bombes de Bin Laden, la société Aibd Sa a exigé le paiement des indemnités de retard prévu par contrat plafonnées à 5% du montant du marché. Soit 15,087 milliards de francs Cfa.
Après la médiation des bailleurs, les travaux avaient repris quitte à prolonger le délai de livraison au début de novembre 2014. Par conséquent, le premier vol depuis l’aéroport était annoncé en juillet 2015. Elle a poursuivi la provocation en transmettant le 13 août 2014 une réclamation pour la conclusion d’un cinquième avenant pour réclamer 64 milliards de francs Cfa. Cette réclamation a été formulée à quelques mois avant l’échéance de novembre 2014 prévue par Sbg pour la livraison du chantier qui est presque bouclé à 85%.
Si le Sénégal a accepté de se faire tirer autant de milliards, c’est qu’il n’a pas su tirer des leçons de la cession de ses parts à Saudi Bin Laden au niveau de la Société africaine de raffinage (Sar). Le conglomérat saoudien Bin Laden a fait son entrée dans le capital de l’unique raffinerie du Sénégal en rachetant à l’Etat sénégalais 34% des actions pour 72 milliards de F Cfa.
Karim Wade, ministre de la Coopération internationale, de l’Energie de l’époque, expliquait cette cession par l’ambition du Sénégal de devenir «le hub énergétique de la sous-région». A l’époque, Saudi Bin Ladin group avait promis d’investir 249 milliards de F Cfa pour l’extension et la modernisation des installations de la Sar. A l’arrivée, il n’a investi aucun sou.
LEQUOTIDIEN