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Economie

La Finance islamique de l'Afrique de l'Ouest: Une niche sous exploitée et peu visible


Vendredi 3 Juin 2016

La finance islamique reste encore un champ en friche dans la sous région Afrique de l’Ouest. C’est ce qu’a révélé, hier jeudi 2 juin, Moussa Sylla représentant de la BID à l’ouverture de la 4ème édition du Forum sur la finance islamique de l’Afrique de l’Ouest. L’évènement se tient au centre Abdou Diouf de Diamniadio sur deux jours.


La Finance islamique de l'Afrique de l'Ouest: Une niche sous exploitée et peu visible

«Les produits  de la  finance islamique  ont  été  utilisés  pendant  plusieurs années  pour  soutenir le financement  des  investissements publics (routes, autoroutes centrales et réseaux électriques, ports, aéroports, centres  de santé…). Aujourd’hui, le  cumul des  approbations  consenties par la  BID  (Banque islamique de développement, ndlr) s’élève  à 10 milliards  de dollars US. Pour autant  la  finance islamique  demeure un segment  sous  exploité au niveau de la  sous-région».  Moussa Sylla en fait l’annonce hier, jeudi 2 juin au centre Abdou Diouf de Diamniadio, à l’ouverture  de  la  4ème  édition du Forum sur  la  finance  islamique  de l’Afrique  de l’Ouest. A en croire le  responsable de la  Banque islamique, le  potentiel de  la  fiance  islamique  et  peu utilisé  et leur  secteur souffre encore d’un manque  de  visibilité.

Cela,  selon M. Sylla  de la BID,  pourrait  être lié au manque  de visibilité  du produit  dans la  sous région, malgré  que la  plupart  des pays  sont membres fondateurs  de la  BID. «Aujourd’hui, la  visibilité  de la  finance  islamique  n’est pas encore à la  hauteur de son implantation dans la sous région. En effet, plusieurs pays  membre  de la sous région ont  été membres fondateurs de la  Banque  islamique  de développement  dont  le modèle  de financement  se trouve exclusivement  sur  la  finance  islamique, c’est-à-dire inspirée par la  jurisprudence islamique: la Charia», a-t-il avoué.  

Et pourtant, dès ses débuts l’institution  avait  à irriguer les pays de la sous régions  de produits financiers  islamiques dont les plus connus  des administrations  financières  sont  le  hardalhassan (prêt sans  intérêt), le  prêt  pour  la  construction (Hijjaara), entre  autres. Ce qui lui  fait  dire  que  l’objectif est «de passer de cette irrigation encore  timide, qui  repose  essentiellement  sur  les secteurs publics, à une  irrigation renforcée, voire une  inondation de la  région  des produits financiers. Ce d’autant  que  les  décideurs  politiques  de la  sous  région ont pour  la plupart exprimé  leur  besoin de tirer profit  de ce segment  financier en forte croissance  dans le monde».

C’est  d’ailleurs  ce qui explique les initiatives  nationales  et régionales  entreprises avec le  concours de la BID, comme  le  partenariat  noué  avec la  Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour  l’accompagner  dans la mise en place  d’un cadre  de réglementation et  régulation qui puisse permettre l’explosion  de l’industrie  de la  finance islamique  en Afrique  de l’Ouest. Ce partenariat s’accompagne  d’autres initiatives  telle  que la  création d’une  académie  de finance  islamique, fruit  d’un partenariat  entre le CESAG et une  filiale  de la  BID. 

Le  Sénégal est un  pionnier  dans la  finance  islamique  en Afrique  de l’Ouest, eu égard «l’excellente coopération qui existe depuis près  de quatre  décennies entre le Sénégal et le  groupe  de la  BID». En effet, le Sénégal est le premier partenaire  du groupe  de la  Bid en Afrique  subsaharienne, avec un cumul d’approbation de plus  de deux milliards  de dollars US. Et, dans  le  cadre  de la  mise en œuvre du PSE, le groupe de la  BID s’engagé à soutenir  le  premier  Plan d’actions  prioritaires quinquennales à hauteur d’1,1 milliard de dollars US et  qui  a concouru à la  réalisation des «centrales  de Kahone  et  Bel-air, des activités de formations sur la  finance islamique, le PALAM (Programme  d’alphabétisation et d’apprentissage  des métiers et celui de modernisation des daaras, sans  oublier  le rôle  de pionnier  dans la promotion et  le  développement  de l’industrie  de la  finance islamique, ce qui lui a permis  de procéder au premier Sukuk  dans la  sous-région qui a permis  de  mobiliser  100 milliards  de  F  Cfa».

SUR LES 2000 MILLIARDS  DE DOLLARS US A SAISIR, L’AFRIQUE  DE L’OUEST  ABSORBE MOINS DE 5

 Venu  représenter  le  président de la République, le  ministre  chargé  de la  mise en œuvre  du PSE, Abdoul Aziz Tall a  expliqué  que  les  financements  islamiques  constituent  une  opportunité «dans  un contexte de  rétrécissement  des financements traditionnels» et ils   sont  une  solution idéale pour  accompagner  la  réalisation des projets  structurants du PSE, notamment  dans l’agriculture, les infrastructures et les équipements  sociaux de base. «La  finance islamique  offre  des solutions  aux  besoins  des  entreprises, des pouvoirs  publics et  des populations».

Le  ministre  Budget,  Birima Mangara, pour  sa part,  a estimé que «la finance  islamique, étant le segment de l’ingénierie  financière le plus  innovant, répond aux besoin de l’Afrique qui  demande  plus  d’équité  et de justice dans les  échanges. 

 Par conséquent, le PSE pourrait  s’accommoder de son modèle  et ses avantages. «Le projet  d’émission  d’un deuxième  Sukuk de 150 milliards montre l’intérêt de l’Etat dans  le cadre de la mise en œuvre de PSE.» Toujours selon le  ministre  du Budget, l’Etat compte «bâtir une  industrie de la finance  islamique à côté de la finance  classique pour  accompagner le  développement  des pôles économiques» car, lance Birima  Mangara, «on ne peut  plus  continuer  à ignorer cette finance !»

De l’avis  de Lamine Mbacké, président  de l’Institut africain de finance  islamique, «le  volume  total des  actifs  financiers  de la  finance islamique est  de 2000 milliards  de dollars US. Et, moins de 5 sont  absorbés en Afrique  de l’Ouest». Pour Lamine  Mbacké l’intérêt  que présente  la  finance  islamique doit  conduire à des convergences avec les Etats et la  BCEAO pour  lever les obstacles à son expansion.  «Il est temps  que l’Afrique s’approprie les finances islamiques» a conseillé  M. Mbacké, dans son discours  de bienvenue
SUD QUOTIDIEN





1.Posté par Dubai Corporate le 04/06/2016 13:11
Avec les circonstances d'économie mondiales aujourd'hui la finance islamique devrait une solution indispensable pour sortir de la crise économique.

2.Posté par mignonne le 05/06/2016 11:19
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