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«Les produits de la finance islamique ont été utilisés pendant plusieurs années pour soutenir le financement des investissements publics (routes, autoroutes centrales et réseaux électriques, ports, aéroports, centres de santé…). Aujourd’hui, le cumul des approbations consenties par la BID (Banque islamique de développement, ndlr) s’élève à 10 milliards de dollars US. Pour autant la finance islamique demeure un segment sous exploité au niveau de la sous-région». Moussa Sylla en fait l’annonce hier, jeudi 2 juin au centre Abdou Diouf de Diamniadio, à l’ouverture de la 4ème édition du Forum sur la finance islamique de l’Afrique de l’Ouest. A en croire le responsable de la Banque islamique, le potentiel de la fiance islamique et peu utilisé et leur secteur souffre encore d’un manque de visibilité.
Cela, selon M. Sylla de la BID, pourrait être lié au manque de visibilité du produit dans la sous région, malgré que la plupart des pays sont membres fondateurs de la BID. «Aujourd’hui, la visibilité de la finance islamique n’est pas encore à la hauteur de son implantation dans la sous région. En effet, plusieurs pays membre de la sous région ont été membres fondateurs de la Banque islamique de développement dont le modèle de financement se trouve exclusivement sur la finance islamique, c’est-à-dire inspirée par la jurisprudence islamique: la Charia», a-t-il avoué.
Et pourtant, dès ses débuts l’institution avait à irriguer les pays de la sous régions de produits financiers islamiques dont les plus connus des administrations financières sont le hardalhassan (prêt sans intérêt), le prêt pour la construction (Hijjaara), entre autres. Ce qui lui fait dire que l’objectif est «de passer de cette irrigation encore timide, qui repose essentiellement sur les secteurs publics, à une irrigation renforcée, voire une inondation de la région des produits financiers. Ce d’autant que les décideurs politiques de la sous région ont pour la plupart exprimé leur besoin de tirer profit de ce segment financier en forte croissance dans le monde».
C’est d’ailleurs ce qui explique les initiatives nationales et régionales entreprises avec le concours de la BID, comme le partenariat noué avec la Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour l’accompagner dans la mise en place d’un cadre de réglementation et régulation qui puisse permettre l’explosion de l’industrie de la finance islamique en Afrique de l’Ouest. Ce partenariat s’accompagne d’autres initiatives telle que la création d’une académie de finance islamique, fruit d’un partenariat entre le CESAG et une filiale de la BID.
Le Sénégal est un pionnier dans la finance islamique en Afrique de l’Ouest, eu égard «l’excellente coopération qui existe depuis près de quatre décennies entre le Sénégal et le groupe de la BID». En effet, le Sénégal est le premier partenaire du groupe de la Bid en Afrique subsaharienne, avec un cumul d’approbation de plus de deux milliards de dollars US. Et, dans le cadre de la mise en œuvre du PSE, le groupe de la BID s’engagé à soutenir le premier Plan d’actions prioritaires quinquennales à hauteur d’1,1 milliard de dollars US et qui a concouru à la réalisation des «centrales de Kahone et Bel-air, des activités de formations sur la finance islamique, le PALAM (Programme d’alphabétisation et d’apprentissage des métiers et celui de modernisation des daaras, sans oublier le rôle de pionnier dans la promotion et le développement de l’industrie de la finance islamique, ce qui lui a permis de procéder au premier Sukuk dans la sous-région qui a permis de mobiliser 100 milliards de F Cfa».
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Venu représenter le président de la République, le ministre chargé de la mise en œuvre du PSE, Abdoul Aziz Tall a expliqué que les financements islamiques constituent une opportunité «dans un contexte de rétrécissement des financements traditionnels» et ils sont une solution idéale pour accompagner la réalisation des projets structurants du PSE, notamment dans l’agriculture, les infrastructures et les équipements sociaux de base. «La finance islamique offre des solutions aux besoins des entreprises, des pouvoirs publics et des populations».
Le ministre Budget, Birima Mangara, pour sa part, a estimé que «la finance islamique, étant le segment de l’ingénierie financière le plus innovant, répond aux besoin de l’Afrique qui demande plus d’équité et de justice dans les échanges.
Par conséquent, le PSE pourrait s’accommoder de son modèle et ses avantages. «Le projet d’émission d’un deuxième Sukuk de 150 milliards montre l’intérêt de l’Etat dans le cadre de la mise en œuvre de PSE.» Toujours selon le ministre du Budget, l’Etat compte «bâtir une industrie de la finance islamique à côté de la finance classique pour accompagner le développement des pôles économiques» car, lance Birima Mangara, «on ne peut plus continuer à ignorer cette finance !»
De l’avis de Lamine Mbacké, président de l’Institut africain de finance islamique, «le volume total des actifs financiers de la finance islamique est de 2000 milliards de dollars US. Et, moins de 5 sont absorbés en Afrique de l’Ouest». Pour Lamine Mbacké l’intérêt que présente la finance islamique doit conduire à des convergences avec les Etats et la BCEAO pour lever les obstacles à son expansion. «Il est temps que l’Afrique s’approprie les finances islamiques» a conseillé M. Mbacké, dans son discours de bienvenue
SUD QUOTIDIEN