Karim Wade devant la barre: «J’ai été tabassé et blessé aux genoux»
Inhabituel, ce qui s’est passé, hier, à la reprise de l’audience. Karim Wade est revenu dans le box des accusés, menotté et encerclé par les gardes pénitentiaires qui le délieront sur demande du Président de la Crei, Henry Grégoire Diop, afin que le prévenu puisse être entendu, après la «bouderie» des avocats de la défense.* Un bruit depuis le box des accusés a attiré, hier, l’attention de l’assistance, avant la reprise du procès de Karim Wade qu’on voyait menotté et amené de force par les gardes pénitentiaires. Le fils de l’ancien Président Wade est tombé, sans qu’on n’en sache les raisons. Certains de ses partisans, ne pouvant plus supporter la situation, ont fondu en larmes. A la reprise de l’audience, le président Henry Grégoire Diop de dire au prévenu : «Vous ne pouvez, en aucune façon, refuser de comparaître. Tant que vous êtes prévenu, vous devez rester à la disposition de la cour.» Ceci dit, il lui donnera la parole. «Je n’ai pas pu constituer des avocats pendant la pause. Je vous demande de suspendre l’audience jusqu’à ce que je puisse constituer d’autres avocats», a dit Karim Wade qui a porté à la connaissance de la Cour ce qui s’est passé entre lui et les gardes pénitentiaires en son absence. «Monsieur le Président, je viens d’être humilié. Je me suis fait tabasser dans le box des accusés et on m’a fait tomber», narra-t-il, boitillant, lorsqu’il se dirigeait devant la barre. «C’est la première fois que je suis menotté. Aussi, suis-je blessé aux genoux», a poursuivi Wade-fils qui précise que ses avocats étaient en train d’expliquer la contribution du Plan Takkal. Tamaro Seydi revient aujourd’hui En réponse à la demande du prévenu, Henry Grégoire Diop lui dira qu’il dispose toujours de ses avocats qui ont le droit de ne pas se présenter dans la salle. «Vous avez mis un de mes avocats à la porte et par solidarité, ils sont tous partis», rétorque Karim Wade selon qui, il ne servait plus à rien de continuer les témoignages. «Vous avez déjà votre verdict donc, condamnez-moi tout de suite», lança-t-il au Président qui a demandé que ces déclarations soient notées par le greffier. Toute de même, Karim a demandé à ce que la cour lui laisse jusqu’à lundi pour constituer des avocats. Ses propos ont été confortés par Me Borso Pouye qui a déclaré : «Je suis complètement perturbée et je demande à ce que cette audience soit suspendue jusqu’à lundi.» De son côté, le Procureur Spécial, Cheikh Tidiane Mara, a estimé que la cour doit continuer son travail. Pour les avocats de la partie civile, 24 heures, c’est largement suffisant pour constituer un témoin. Henry Grégoire Diop dira à Karim Wade qu’il a jusqu’à aujourd’hui, 10 heures, pour constituer un avocat. Le procès reprendra donc ce matin, avec la suite de l’audition de la notaire Me Tamaro Seydi.
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