«Je n’ai aucun lien de parenté avec Ambroise Gomis. Il n’y a pas plus Sénégalaise que moi»
Bien plus qu’un rêve, un objectif, le titre de Miss Dakar, pour Juliana Anne Cécile Varela, est non négligeable. C’est donc, avec stupeur qu’elle a appris les contestations qui ont chahuté son sacre. Ses origines sénégalaises remises en cause ou encore des attaches agitées, avec l’organisateur de l’élection, la belle crève l’abcès et apporte la réplique.
«Bien que je sois née en France, j’ai grandi et fait mes humanités ici au Sénégal. Mes deux parents y sont nés et y ont également toujours vécu. Ils sont comme moi, métisses sénégalo-capverdiens. J’ai été très surprise d’entendre toute cette polémique, liée à mon élection à Miss Dakar, ce matin, en me réveillant. Toutefois, je n’y prête pas trop attention. Car, c’est tout juste une polémique et ça ne veut rien dire. J’ai certes des origines capverdiennes, mais je suis Sénégalaise à part entière. Je parle wolof mieux que quiconque. Mes habitudes et mes manières sont typiquement celles d’une Sénégalaise. Je me nourris de nos plats traditionnels et j’en raffole. C’est la même chose pour la musique. Si je ne me sentais pas Sénégalaise, je n’aurais pas eu besoin de revenir au pays, après mes études supérieures. Lorsque je suis née en France, mes parents m’ont aussitôt ramenée au Sénégal.J’y suis restée jusqu’à ma majorité. C’est seulement après l’obtention du Baccalauréat que je suis retournée en France. Je n’ai même pas jugé nécessaire de prendre la nationalité française, alors que j’aurais pu l’avoir. Pour vous dire à quel point je suis liée à mon pays, le Sénégal. D’ailleurs, ce sont des raisons médicales qui ont poussé ma mère a accouché de moi en France. Elle s’exposait à un risque vital, c’est pourquoi les médecins lui ont conseillé de s’y rendre. Malgré toutes ces critiques, j’ai foi en mon pays. C’est en fait, le revers de la médaille. Il y aura des gens qui vont me soutenir, tandis que d’autres vont me dénigrer. Ces derniers nommés ont déjà commencé, en mettant mes origines en avant, en contestant ma «Sénégalité». Si je devais mettre sur une échelle mes origines, je dirais que je suis à 70% Sénégalaise et 30% Capverdienne. Je n’ai même pas de papiers cap-verdiens. Mon passeport, ma carte d’identité, tout est Sénégalais. Par contre, je vais parfois au Cap-Vert. Il ne faut pas se voiler la face non plus, mon physique trahit celui d’une fille des îles…
«Aucun parti pris»
Après mes origines, on a également parlé de mes attaches avec le président du comité de Miss Sénégal, Moïse Ambroise Gomis. Je précise d’emblée que nous n’avons aucun lien de parenté. Vous pouvez remonter aussi loin que vous voulez, sur mon arbre généalogique, vous ne l’y verrez pas. Le seul lien qu’on peut avoir, c’est qu’il était ami à un de mes oncles. Encore que cela n’a, en rien, pesé en ma faveur lors de l’élection. Je ne l’ai jamais fréquenté et lui non plus. La preuve, c’est quelques jours avant l’élection que je l’ai vu physiquement, sans même savoir que c’était lui. Je me suis présentée au même titre que toutes les autres filles. Il y avait un jury et il n’y a eu aucun parti pris. Pour dire vrai, moi-même, j’étais surprise, lorsqu’on m’a déclarée Miss Dakar…»
LOBSERVATEUR