Indemnisation après son retrait de Transrail: Jaber interpelle l'Etat
Presque trois mois après la résiliation du contrat de concession de Abass Jaber, transrail continue de vivre dans une situation ténébreuse. Pour l’Union des travailleurs de transrail, qui a déposé un préavis de grève, l’entreprise s’achemine directement vers l’arrêt. Au même moment, Abbas Jaber a adressé une correspondance aux deux Etats (Sénégal et Mali) pour demander d’être fixé sur les modalités financières de son indemnisation.
«Transrail va maintenant directement vers l’arrêt», dixit Madiodio Diagne, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de Transrail (Satrail) et président de l’Union des travailleurs de Transrail. Pour le démontrer, il estime que «l’entreprise n’a, aujourd’hui, que 3 machines utilisables, qui peuvent tomber en panne à n’importe quel moment. A la date du 27 janvier, l’entreprise n’a fait que 12 trains et depuis une semaine, aucun train de retour n’est entré dans le territoire en provenance du Mali. Et pire encore, les ressources générées par les 12 trains ne peuvent même pas couvrir l’achat du carburant utilisé».
De plus, indique Madiodio Diagne, Abbas Jaber a envoyé une correspondance aux deux Etats (Mali et Sénégal) pour être fixé sur les modalités financières de son indemnisation. Une telle situation présage des lendemains sombres pour l’entreprise. C’est pourquoi, les travailleurs ont décidé de déposer un préavis de grève pour défendre leur outil de travail. «Avec le fait de prince, les Etats avaient donné l’assurance, qu’il y avait de l’argent mis de côté, pour gérer la période de préavis. Maintenant, on se rend compte que ce qu’on craignait est devenu une réalité. La preuve, les salaires du mois de décembre sont tombés vers le 22 janvier et plusieurs éléments de salaire ont été laissés en rade.
Il incombe aux Etats de gérer Transrail. Mais, en parcourant les correspondances, on se rend compte que la situation va de mal en pis, surtout avec le concessionnaire. Il a adressé une correspondance aux Etats, pour demander son dû. Avec le fait de prince, le chèque de remboursement doit tomber dans l’escarcelle du concessionnaire au plus tard, à la date de la fin du préavis. Et aujourd’hui, aucune évaluation n’a été faite pour déterminer les montants qui lui seront octroyés».
Selon le syndicaliste, les Etats qui s’étaient portés garants de tout cela, brillent maintenant par leur mutisme et traînent les pieds par rapport à l’accompagnement qu’ils avaient promis aux cheminots.
A 30 jours de la fin du préavis, indique-t-il, rien ne laisse entrevoir la pérennité du chemin de fer. Pour parer au plus pressé, le préavis de grève a été déposé sur la table de l’inspecteur du travail.
JABER FLÉTRIT LA DÉMARCHE DES ETATS DU MALI ET DU SÉNÉGAL
Dans sa correspondance, Abbas Jaber écrit : «dès l’annonce de votre décision de résiliation médiatisée de façon excessive, pour ne pas dire désobligeante vis-à-vis de notre groupe, les banques ont coupé toutes les
lignes de crédit à Transrail SA. Et aucune société, encore moins Transrail SA ne peut fonctionner sans ligne de crédit. Il appartient aux Etats concédants, à l’origine de la décision précitée, de faire rétablir ces lignes bancaires au plus vite, faute de quoi, les salariés ne pourront être payés». Et en ce qui concerne l’indemnisation, l’homme d’affaires affirme : «à l’issue du préavis, les Etats devront se soumettre aux contraintes liées à l’invocation du fait de prince, notamment à l’indemnisation intégrale du groupe Advens, du fait du préjudice découlant de la résiliation. Cette indemnisation tiendra compte, à titre illustratif et non exhaustif, des conséquences financières de la résiliation, des éventuels contrats de sous-traitance en cours, du manque à gagner indexé sur le chiffre d’affaires prévisionnel pour les années restantes, le retour sur investissement attendu et ce, sans préjudice des conséquences engendrées par la rupture abusive des lignes de crédit de la société Transrail ».
En clair, Abbas Jaber demande aux deux Etats de « le fixer promptement sur les modalités financières que les deux Etats entendent prendre aux fins d’octroyer à son groupe, l’indemnisation juste et équitable, devant lui revenir simultanément à sa sortie effective de la concession le 5 mars 2016 ». Pour toutes ces raisons, indique Cheikh Diène, secrétaire général de la Fédération des Travailleurs de Transrail (Fetrail), il y a rupture d’étalage et que les cheminots vont lentement mais sûrement vers le chômage technique.
LAS
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