Homme de l’Année 2014 de REWMI: Mahammed Dionne, La griffe du technocrate
L’exercice a été passionnant et périlleux: sélectionner la personnalité qui a marqué l’année 2014. Nous précisons d’emblée qu’il ne s’agit pas seulement de promouvoir un rôle, une action ou de vanter un mérite. Si les rédactions Rewmi ont choisi Mahammed Dionne comme Homme de l’année 2014, c’est parce qu’il est simplement apparu comme l’acteur majeur de la vie économique, sociale et politique du pays.
Mahammed Dionne suit, en effet, la trace de ses prédécesseurs que votre Quotidien Rewmi a consacrés, ces dernières années. Et dont nous nous contenterons seulement de citer un certain Macky Sall, opposant, Mouhamadou Makhtar Cissé, ancien directeur général des Douanes, Aminata Touré, ancienne Premier Ministre, et bien avant, l’industriel Cheikh Amar en 2010, qui a succédé à Abdoulaye Diop, ancien Ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances…
Mais si, depuis bientôt une décennie, votre journal préféré parvient, chaque année, à distinguer chaleureusement des fils dignes du pays, il le fait toujours en parfaite harmonie avec le reste de la presse écrite du Sénégal qui ne rate aucune occasion de lui manifester sa solidarité. Ce n’est donc ni un événement récent, ni une nouvelle mode circonscrite à la seule dimension de la sphère d’Internet et de sa périphérie. C’est un geste de témoignage régulier qui perpétue des actions individuelles et fait, sans doute, des émules. Certes ! Mais, l’essentiel est de retenir que le décernement du titre de l’’Homme de l’Année est également un moment approprié pour inciter les Sénégalais à suivre l’exemple.
Le roi Louis XVIII avait raison : «ce sont les grands hommes qui donnent à leur siècle les secousses dont se repaît l’Histoire.» Parmi ces hommes, il y a en un qui a marqué l’année 2014 au Sénégal. Il s’agit bien de Mahammed Boun Abdallah Dionne. Trop lisse, trop proche des faits et des chiffres, pas assez ‘’peuple’’ pour lorgner le fauteuil de son patron de président, Dionne a toujours eu le profil du Premier ministre idéal. Méthodique, attentif, ordonné, homme de convictions et d’efforts prolongés, modéré et consensuel, celui que Macky Sall a chargé, le 06 juillet 2014, de former le 3ème nouveau gouvernement sous l’Alternance II, a les qualités de l’emploi, ce qui, du reste, ne gâche en rien l’allure de la fonction : son élégance soignée au millimètre n’a jamais été prise en défaut.Le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne -son nom complet à l’état civil- a imposé un style, une méthode (…) et un programme qui ne laisse personne indifférent. En atteste sa déclaration de politique générale. Cheveux poivre et sel, lunettes d’élève appliqué sur le nez, Mahammed Dionne est un homme aux goûts simples. Certes, le nouveau locataire de la Primature affiche une volonté manifeste de sortir des sentiers battus. Y compris dans les détails où se trouverait, selon certains, le diable, mais chez lui, c’est signe de quête perpétuelle de perfection. Dès sa nomination, un nouveau vocable est en vogue: « Au travail ».
Abnégation et rectitude
Le chef du gouvernement n’est pas un « pro » de la politique. Archétype du technocrate, l’équilibre, pour lui, repose, d’abord, sur Dieu (c’est un fervent talibé mouride) et le travail bien fait. Premier arrivé à la primature, il en repart toujours tard. Selon un membre de son cabinet. Pour lui, la ponctualité est une qualité essentielle. Sa méthode est entièrement chevillée autour de la transparence. Transparence de l’action gouvernementale, via une feuille de route donnée à chaque ministre, qui, avec obligation de résultats, « doit rendre compte ». Changement de personne, changement de style aussi. L’homme est d’un esprit fédérateur et transcende beaucoup de clivages politiques et politiciens. Il est beaucoup plus consensuel. C’est pourquoi, soutiennent les analystes politiques, Dionne représente le choix le plus cohérent, dans la mesure où l’homme n’a jamais affiché d’opinions partisanes, depuis sa nomination au gouvernement et ne s’est jamais exprimé sur des sujets polémiques, hors de son champ de compétences. Depuis longtemps, il était déjà une sorte de Premier ministre bis. « En mars, Mahammed Dionne était le patron du BOSS, avant d’être chargé du suivi du Plan Sénégal Emergent, notre plan Marshall national. Force est de reconnaitre que les acteurs économiques et du privé national semblent globalement lui accorder leur confiance. « Il donnera une impulsion à nos petites entreprises en difficulté », espérait Mbagnick Diop, président du Mouvement des entreprises du Sénégal. « C’est un homme à la fois courtois et direct qui connaît ses dossiers. Il est issu de l’univers des chiffres. La logique mathématique va désormais l’emporter sur la parole ! »
Un adepte de la sobriété
Personnalité à la fois brillante et incisive, Dionne s’appuie sur un curriculum vitae assez impressionnant pour occuper une place à part dans le marigot politique sénégalais : un peu au-dessus de la mêlée.Ingénieur et économiste, Mahammed Dionne a étudié en France. Avec lui, Macky Sall a choisi un fidèle parmi les fidèles : son directeur de cabinet, quand il était, lui-même, Premier ministre (2005-2007), puis président de l’Assemblée nationale (2007-2008). Derrière une réserve qui pourrait le faire passer pour indécis, cet «adepte de la sobriété» sait où il va et comment y parvenir. «Il est méthodique, pondéré, extrêmement posé», résume un vieux compagnon de route. «Il pense qu’il faut parler vrai, en évitant la communication gadget», ajoute ce conseiller technique à la Primature. Dionne a su privilégier la maîtrise des dossiers, sur les effets de manche. Le président Sall souhaitait un Premier ministre compétent, sur le plan financier et qui ne traîne pas de casseroles, un homme qui ne dérange pas ses alliés et rassure les bailleurs de fonds. Il l’a trouvé, en la personne de Mouhamed Dionne, confesse ce proche collaborateur du président de la République. Dionne est aussi dépeint comme un grand rhéteur sur qui le président Sall peut compter pour aller au charbon. Pour preuve, sur l’affaire Arcelor Mittal et Petro Tim, il n’a pas fait dans la fine bouche, pour défendre le régime.
Au-dessus de la mêlée
De Patron du BOSS à celui du PSE, en devenant Boss du Gouvernement, Mahammed Dionne est un brillant sujet qui travaille dur. Ingénieur en informatique de formation, diplomate de carrière-, Mahammed Dionne est parti à l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), où il a notamment dirigé le département Afrique. Avec une telle fiche, Dionne, le premier de la classe, le larbin à la cervelle en forme de classeur, un James Bond de la Finance, par son style, son tempérament et son mode de gouvernance, a vu les rédactions de Rewmi Quotidien, Rewmi Fm et Rewmi.Com, décider, à l’image du ‘’Magazine Times’’ et ‘’Washington Post’’, de lui décerner le titre d’HOMME DE L’ANNEE 2014. Mahammed Dione succède à Babacar Ngom, patron de Sedima, un certain Macky Sall, opposant, Amadou Bâ, ex-Dg des Impôts et Domaines (2012) et actuel ministre de l’économie et des Finances et Aminata Touré dite Mimi, ex-Garde des Sceaux, devenue Premier ministre. C’est dire donc que le titre de l’HOMME DE L’ANNEE leur a porté bonheur. Tout comme l’ont été, en 2011, le docteur Mouhamadou Makhtar Cissé, ancien Directeur Général des Douanes et ancien ministre du Budget et actuellement directeur de cabinet du président de la République, Cheikh Amar en 2010, Abdoulaye Diop, ex-ministre des finances, en 2009.
REWMI