De nos jours, au Sénégal, à l’instar des autres pays du monde, force est de constater que la population, particulièrement la jeunesse, marche suivant l’évolution de l’ère numérique. Ce, depuis l’avènement des réseaux sociaux comme Hi 5, Skyblog, qui, finalement, au fil des temps, ont été rangés tout simplement aux oubliettes, cédant la place à des monstres comme Facebook, Twitter ou mieux encore les «Applications Messenger».
Du reste, ces derniers temps, ce sont les «Applications Messenger» qui continuent de fleurir comme des champignons au niveau du marché de la messagerie. Cela, offrant dans la foulée diverses fonctions et possibilités aux internautes. En fait, ce sont des plateformes digitales et numériques téléchargeables via un ordinateur connecté à internet ou un portable doté de système Android ou Windows.
Ces plateformes permettent aux internautes de communiquer en temps réel, afin d’envoyer des messages, des photos ou vidéos et d’émettre des appels partout dans le monde. C’est ce qui fait que les jeunes maintenant passent presque tout leur temps à communiquer, à échanger via WhatsApp. Ayant compris au moins que ce ne sont pas les opérations téléphoniques qui vont leur faciliter la tâche à communiquer à bon escient, surtout avec les grandes vacances.
Quand les jeunes se font appeler «Génération WhatsApp»
La «Génération Y», nom affilié aux jeunes de cette époque. Le «Y» est juste une métaphore faisant allusion à la forme que reflètent les écouteurs branchés aux oreilles de ces jeunes. Dès qu’on les voit dans la rue ou dans n’importe quel endroit, leur allure ou leur comportement laisse à désirer, surtout aux yeux des plus âgés ou de ceux-là qui ne sont pas au diapason de l’ère numérique. Car, pour ces derniers qui ne comprennent pas, ils pensent que ces jeunes sont devenus complètement fous.
En fait, s’ils l’on se met à leur place, on se rendra compte facilement qu’ils n’ont pas tort en quelque sorte. Parce que, avec ces jeunes-là, ça WhatsApp le jour, ça WhatsApp la nuit et ça WhatsApp partout. Et quand ils communiquent par WhatsApp, les jeunes préfèrent émettre des messages vocaux, d’une minute voire deux minutes. Et sur ce, ils ont l’impression de monologuer alors que c’est très loin d’être le cas, c’est juste ça l’effet WhatsApp.
Qu’est-ce qui explique ce choix porté sur WhatsApp au détriment des autres applications ? Pour mieux cerner la question, nous avons fait un tour dans quelques coins et recoins de Dakar à la rencontre de la population des «WhatsAppeur». Ainsi, trouvé au niveau de l’Université de Dakar, une bande de jeunes, des étudiants en train de discuter, s’en expliquent.
Benjamin Tendeng, l’un d’entre eux s’est confié à nous pour parler de l’utilisation de WhatsApp. Faisant preuve d’une connaissance de cette application, il indique : «Bien sûr que je connais très bien WhatsApp, c’est un moyen de communication, une application rapide, fiable et très cool, car facilement téléchargeable sur les téléphones dits Smartphones ou Android».
Poursuivant, le jeune homme souligne qu’il utilisait parfois les autres applications. Mais maintenant, dit-il, il passe le plus clair de son temps sur Whats App. Justifiant ce choix, Benjamin Tendeng déclare que c’est parce que le plus souvent ses amis internautes préfèrent communiquer par WhatsApp et éventuellement la quasi-totalité des jeunes de sa génération.
«Je suis jeune et je ne fais que suivre la tendance. Et actuellement, c’est WhatsApp qui est en train de faire le buzz. Donc, moi, je ne veux pas être laissé en rade par rapport à ceux de ma génération. D’ailleurs, j’ai toujours mon compte Viber, mais ca fait longtemps que je ne l’ai pas ouvert», dit-il.
Pourquoi WhatsApp a pris le dessus
Lui emboîtant le pas, Awa Ndiaye Diagne avoue qu’elle est connaisseur, mais par rapport au choix. Par contre, elle ne s’est pas limitée uniquement sur l’aspect buzz de WhatsApp. «Auparavant, il y avait Viber qui faisait le buzz. Maintenant, c’est WhatsApp qui est au sommet. Ce buzz n’est pas arrivé tout seul, je crois que ce sont ses opportunités et ses nombreuses faveurs qu’il procure aux connectés qui l’a hissé au sommet», souligne-t-elle.
«Si j’ai opté pour WhatsApp, c’est que c’est une application particulière différente des autres. Je la trouve simple et elle me permet d'interagir avec les autres utilisateurs en envoyant des messages, des photos et des sons et tout ça d’une façon rapide. Même mon frère qui se trouve actuellement hors du pays ne cesse de se réjouir de cette application. Il me confiait que c’est bénéfique pour lui et cela lui permet de rester en contact avec la famille fréquemment», renseigne-t-elle.
Ababacar Bèye abonde aussi dans le même sens. Sauf que pour lui, «WhatsApp n’est pas comme les autres applications. Pour vous dire, tout ce qui m’a poussé à délaisser les autres applications pour WhatsApp, c’est son format et son inscription qui est très simple et pratique. Et parfois, ça nous permet en tant que jeunes qui partagent les mêmes centres d’intérêts, de pouvoir se réunir dans un groupe WhatsApp, qui peut regrouper plusieurs interconnectés, afin d’échanger, discuter et de partager. On prend toujours le soin d’identifier le groupe avec un nom qui reflète nos préoccupations, avec le consensus univoque de tous les membres».
Une application aux différentes vocations
Recueillant les impressions des populations par rapport à leur connaissance de cette «Application Messenger», on a pu se rendre compte que ladite application peut jouer des rôles très importants et différents. Tout dépend des internautes par le biais de la mise au point de ce qu’on appelle les Groupes WhatsApp.
En effet, c’est ce qui fait que WhatsApp est apprécier différemment par les utilisateurs. Pour les uns, notamment les plus jeunes, tout est presque articulé autour du fun, des délires, des blagues et des discussions interminables pour parler de tout et de rien. Pour les autres, généralement les plus âgés, ils utilisent WhatsApp pour faire de la publicité pour la vente de leurs produits parfois. Ils créaient aussi des groupes pour y tenir des réunions à distance, comme par exemple des groupes de familles, d’amis, de collègues...
Les groupes Whats App comme moyen de divertissement
Et c’est en pleine conjecture au Canal IV, qu'on a pris la direction du centre-ville. C’est là qu’on a croisé un étudiant à l’Ucao qui s’est confié à nous. «Je fais partie de plusieurs groupes de WhatsApp qui reflète mes centres d’intérêts et je suis chaque fois, ce qui se passe là-bas. Comme je n’avais pas le Wifi chez moi, et cela jusqu’à présent, il me suffisait juste de recharger assez de cartes crédits et des pass internet pour tenir juste tard dans la nuit. Parce que je suis très noctambule», déclare le jeune homme.
«Mais ces derniers temps, précise-t-il, je suis en train de suivre des cours de vacances. Et du coup, j’ai opté de ralentir mon rythme. Les groupes WhatsApp auxquels j’appartiens m’apportent beaucoup. Car je ne fais que suivre parfois mes humeurs pour entrer dans un groupe pour discuter de tout et de rien. Mais le groupe que je ‘kiffe’ le plus, c’est celui que j’ai mis au point moi-même et que j’ai appelé ‘100% foot’. Ça ne parle que du foot entres férus du ballon rond».
De l’autre côté, sur la Rue Raffanel, c’est des groupes de filles dégageant naturellement une allure de la «Génération Y» qu’on aperçoit. Et en se rapprochant d’elles, on s’est rendu à l’évidence qu’on ne s’était pas trompé d’apparence. Interpellées, elles se montrent d’abord réticentes à répondre à nos questions.
Mais après plusieurs approches, l’une d’elles s’est finalement décidée à nous parler. «J’ai des comptes dans presque toutes les ‘Applications Messenger’ comme Imo, Viber, Skype et WhatsApp», avance-t-elle avant d’admettre que «c’est WhatsApp qui fait le buzz, surtout le fait d’appartenir à un groupe. C’est très spécial», lâche Binta qui avoue qu’elle ne fait que suivre des groupes qui parlent de musique et plus particulièrement ceux qui concentrent des membres qui sont fans du rappeur Canabass ou du chanteur Waly Seck.
Une Appli pas que pour le délire
Par ailleurs, si la quasi-totalité des jeunes limitent l’intérêt des groupes de WhatsApp aux délires, tel n’est pas le cas de certaines personnes, surtout les plus âgées. Ces dernières essaient en effet de joindre l’utile à l’agréable. C’est le cas de ce vendeur de crêpes qui tient sa boîte appelée «Youcore» au niveau du prolongement des deux voies de Camp Pénal, juste en face du Pentola.
Répondant au nom de Mansour, d’une manière très accueillante, il s’est ouvert à toutes nos questions. «J’utilise WhatsApp pour peaufiner une stratégie qui me permet d’être en contact direct avec mes clients. Cela, afin de mieux satisfaire leurs désirs par rapport à leurs commandes et de leurs préférences. Cela me facilite aussi la tâche, s’il arrive que le client désire une livraison à domicile», renseigne-t-il.
Concernant, la prise de contact avec ses clients, il a explique : «Dès qu’un client arrive, je prends le soin d’échanger quelques propos pour savoir ce qu’il l’a amené à ‘YouCore’ et avant de partir je lui suggère de laisser son numéro. Si oui, je l’enregistre et tout comme tous les autres clients qui ont eu à laisser leurs numéros de téléphones, je leur envoie chaque jour le menu et les tarifs du jour».
Cette dame trouvée à quelques encablures des deux voies de Camp pénal, Ndèye Aïda Sorry Diarra, elle raconte: «Un jour, dans un bus, j’ai vu un jeune écolier en train de se comporter d’une façon très bizarre, avec ses écouteurs enfoncés dans les oreilles pour écouter et qui les enlevait à chaque fois pour parler. Et c’est à mon retour chez moi que j’ai demandé à mon fils de m’expliquer. C’est comme ça que j’ai su qu’il était dans une discussion sur WhatsApp. Et mon fils est allé jusqu’à m’expliquer les moindres détails et même avec les groupes par des démonstrations».
Poursuivant, elle informe: «C’est suite à cette expérience qu’une idée m’est venue pour adopter cette application afin de créer un groupe que j’ai appelé ‘Diarra Family’. Depuis lors, on tient dans ce groupe des discussions et des réunions de familles. Je n’utilise WhatsApp que pour cette bonne raison»
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