Entretien avec khoudia Kane mannequin « Mon cachet de mannequin ne me permet même pas d’acheter une paire de chaussures ».
Mannequin depuis maintenant quatre ans, Khoudia Kane, qui se dit « très discrète », nous ouvre les portes de ce qu’elle appelle un « milieu ». Aussi, c’est dans l’intimité de sa maison familiale qu’elle s’est ouverte à l’équipe de Dakaractu, abordant toutes les questions relatives au mannequinat.
Présentez-vous en quelques mots. Qui est Khoudia Kane ? :
Khoudia Kane -Khoudia est sénégalaise, qui est née et qui a grandi à Dakar, 22 ans, célibataire sans enfant et commerciale de profession ; il s’est dit que j’étais mariée mais non, je ne l’ai jamais été.
Qu’est-ce-qui a motivé votre choix pour le mannequinat ? :
C’est très simple, en premier lieu j’adore ce milieu (parce que pour moi c’est un milieu et non un métier), j’adore le mannequinat parce que ça me permet d’être à la mode, tendance, chic et tout, c’est ce qui m’a motivée, et aussi une certaine assurance.
Votre parcours ?
Je suis dans le milieu depuis quatre ans maintenant, j’ai commencé à travailler avec ‘’Sira Vision’’, j’étais aussi dans une agence et j’ai défilé pour ‘’Shalar’’ et ‘’Jour J’’. Je suis plutôt modèle, et il faut dire que les photos rapportent plus que les défilés.
Pour vous, qui est le mannequin ? Comment doit-il être, vivre, et se comporter, compte tenu de tous les préjugés négatifs qui entourent ce métier ?
Le mannequin joue un rôle essentiel puisqu’il permet aux créateurs de dévoiler leurs produits, c’est une vitrine en quelque sorte. Il faut que les gens arrêtent de jeter un regard péjoratif sur nous, après les podiums on est naturelle, ordinaire. Nous sommes bien éduquées et issues de bonnes familles ; ma mère est voilée et on est très pieux dans la famille. Et puis ce n’est pas parce qu’on est mannequin qu’on ne sort qu’avec des gars riches ou des célébrités ; moi qui vous parle je suis sortie avec un mécanicien.
Etait-ce avant de défiler ? Et cet amour a-t-il survécu au succès ?
J’étais déjà mannequin quand je sortais avec ce mécanicien et on s’est séparé pour d’autres raisons….
Récemment un mannequin, Nogui Dieng pour ne pas la nommer, a fait le « buzz » pour une affaire de vidéo jugée impudique, vos impressions ?
Ça la concerne, je ne m’en mêle pas, elle en avait envie et voilà. Et puis on ne vit pas les mêmes réalités, elle est en France et là-bas même pour s’en sortir il faut poser nue, ici j’ai encore jamais vu quelqu’un le proposer.
Vous poseriez nue si l’occasion s’offrait à vous?
Non, on ne pose pas nue pour de l’argent, c’est autre chose… Et puis je ne serais jamais mannequin en Europe à cause de diverses raisons : la taille (il faut mesurer 1m80), et on te stresse tout le temps avec des régimes et tout…
Quel est votre plus beau souvenir de mannequin à ce jour ?
Ma deuxième sortie dans une revue, j’avais la tête rasée, les cheveux teints, c’était fun, ça me ressemblait…
Le plus douloureux ?
Aucun, je n’ai jamais eu de problème dans le métier, je me dis souvent d’ailleurs que je suis une fille très chanceuse. J’ai de bons rapports avec les autres mannequins. Le seul souci c’est que lors des défilés les stylistes nous mettent un peu la pression.
Votre plus haute ambition ?
Je veux être modèle pour de grandes maisons de maquillage européennes
Votre dernier défilé remonte à quand ?
C’était pour la « mode Tabaski ».
Est-ce-que le mannequinat nourrit son homme ?
« Mon cachet de mannequin ne peut même pas me payer une paire de chaussures »
Alors là pas du tout, mon cachet de mannequin ne peut même pas me payer une paire de chaussures. Je travaille comme commerciale du lundi au vendredi. Peut-être que quand on sera vieille, le mannequin sera bien payé.
Et pourquoi défiler alors, pour la célébrité ?
Non, juste par amour.
Quelle opinion votre famille a de votre métier ?
Elle approuve, je serai toujours tranquille et discrète, je défile et je reviens dans mon coin, ma mère est toujours au courant de tous mes faits et gestes et m’accompagne par des prières.
A quand le mariage ?
Peut-être bientôt, c’est pourquoi je préfère être modèle, le mannequinat prend trop de temps.
Votre dernier mot ?
Je vous remercie, et je demande à tous les Sénégalais de respecter les mannequins, il ne faut pas toutes nous mettre dans le même sac, nous sommes bien éduquées et appelées à fonder des foyers.
DAKARACTU