ESPAGNE: Le roi Messi offre le sacre au Barcelone
Le roi, c'est lui: Lionel Messi, buteur et souverain contre l'Atletico Madrid (1-0), a offert dimanche au FC Barcelone son 23e titre de champion d'Espagne et son premier trophée majeur depuis 2013, jetant les bases d'un possible triplé Liga-Coupe-Ligue des champions, comme en 2009.
Avec 93 points à l'issue de cette 37e et avant-dernière journée, le club catalan ne peut mathématiquement plus être rejoint par le Real Madrid (2e, 89 pts), vainqueur en vain de l'Espanyol Barcelone (4-1) avec un triplé de Cristiano Ronaldo.
Ce titre national, le septième en l'espace de 10 ans pour le Barça, marque la reconquête d'une équipe annoncée en fin de cycle l'été dernier mais revenue au premier plan dans le sillage d'un Messi renaissant.
Le début d'un nouveau cycle vertueux pour Barcelone ? "Je ne sais pas, j'aimerais que cela soit ainsi", a répondu l'entraîneur Luis Enrique, sacré pour sa première saison sur le banc. "Il faudra mériter d'autres titres", a-t-il néanmoins prévenu.
En attendant, il fallait voir la joie de Lionel Messi et de ses partenaires dimanche soir, bondissant en cercle au moment du coup de sifflet final.
Clin d'oeil de l'histoire, le Barça a été sacré sur la pelouse du champion sortant, l'Atletico, qui l'avait privé de la couronne d'Espagne il y a un an jour pour jour au Camp Nou.
- Messi supersonique -
Même sans Luis Suarez, touché aux ischio-jambiers, et même privé de deux possibles penalties en première période, le Barça ne s'est jamais affolé au stade Vicente-Calderon, à l'image d'une saison où il a brillé dans les moments-clés.
Le gardien Claudio Bravo, à la tête de la meilleure arrière-garde de Liga (19 buts encaissés), s'est montré déterminant, avec notamment une claquette splendide sur corner (8e) ou une parade sur une frappe lointaine (87e).
Et Lionel Messi, fer de lance de la deuxième meilleure attaque de Liga (108 buts) derrière celle du Real (111 buts), a encore été intenable, dans la lignée d'une année 2015 qui l'aura vu revenir à un niveau supersonique, digne d'un possible cinquième Ballon d'Or l'hiver prochain.
L'Argentin a dribblé, percuté, multiplié les petits ponts ou les contrôles orientés déroutants... A plusieurs reprises, il a sollicité le gardien "colchonero" Jan Oblak: frappe trop centrée (11e), tête directement sur le portier (13e), tir au-dessus du cadre (18e), coup franc excentré sur le haut de la transversale (33e)...
A l'heure de jeu, Messi a fini par trouver la faille: percée dans la surface, une-deux avec Pedro, et frappe croisée dans le petit filet opposé (65e).
- Fin de saison décevante au Real -
Il y avait là un joli symbole: si le Barça est redevenu le Barça, c'est avant tout grâce au renouveau du petit gaucher, dont le 41e but en Liga cette saison a été synonyme de titre.
Certes, Ronaldo a signé un triplé contre l'Espanyol pour consolider sa première place en tête du classement des buteurs de Liga avec 45 buts. Mais ce n'est pas ce que l'histoire retiendra de ce dimanche, qui scelle une fin de saison décevante pour le Real Madrid.
Pour l'entraîneur Carlo Ancelotti, suspendu et contraint de suivre le match depuis les tribunes, la pression risque d'être forte après un printemps que son équipe achève officiellement sans trophée. L'Italien, sous contrat jusqu'en 2016, a émis le souhait de rester en poste et il faudra voir si le président Florentino Perez lui renouvelle sa confiance.
Pendant ce temps-là, la Catalogne a quelques jours pour savourer avant deux finales très attendues: celle de la Coupe du Roi devant l'Athletic Bilbao, le 30 mai, et surtout celle de la Ligue des champions contre la Juventus Turin le 6 juin.
Et les futurs adversaires du Barça sont prévenus: Messi règne à nouveau.
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