Diouma Dieng Diakhaté: «J’ai un dressing vide»
C’est connu ! Le fils du cordonnier est le plus mal chaussé. Transposez cet adage chez les stylistes et vous obtiendrez une armoire vide chez une des stylistes qui bat tous les records de longévité au Sénégal. A la surprise générale, Djouma Dieng Diakhaté possède un dressing… vide. Vous n’en croyez pas vos yeux ? Pourtant, c’est elle qui le dit avec un sourire éclatant. Demandez-lui ce qu’elle a dans son armoire et la styliste, et non moins ambassadeur itinérant, éclate d’un grand rire tout en ramassant en tailleur sa silhouette affaissée sur le canapé de son bureau à «Shalimar couture». «Vous n’allez pas le croire. Mais, si vous venez chez moi aux Almadies et que je vous ouvre les portes de mon dressing…, vous ne verrez rien. Il n’y a rien, je n’ai pas d’habits», part-elle, en savourant la surprise suscitée par une telle confidence. Connue pour son grand cœur et sa capacité à investir dans les actions sociales, Djouma aurait-elle offert toutes ses créations en charité ? Ou serait-elle tout simplement sur la paille au point de vendre tout son dressing pour se renflouer ? L’explication est en fait bien plus simple qu’il n’y paraît. En styliste avisée et femme d’affaires pragmatique, la patronne de «Shalimar couture» n’hésite pas à faire des affaires où qu’elle puisse se trouver. Explications : «Il arrive souvent que des gens, à la vue de ma toilette du jour, expriment le désir de m’acheter mon dressing tout en entier.» Le premier vide grenier de ce genre a eu pour la première fois un soir des années 90. Une soirée officielle se tient pour honorer le couple présidentiel du Nigeria. Djouma éblouit les invités dans une de ses créations. «N’y tenant plus, Madame Baba Guinda a demandé à voir mon dressing et a offert de m’acheter le tout à un prix que vous ne pouvez imaginer. J’ai accepté sans hésitation puisque c’est mon travail. Mes créations sont faites pour être vendues», dit-elle, se rappelant encore des liasses de dollars sorties par la Première dame et du motard qui est passé récupérer les habits. Djouma refera bien sûr son dressing mais, il repartira encore et encore de la même manière. Entre les mains d’une personne désireux d’acquérir ses créations tout de suite et au prix fort. «Cela m’est même arrivé alors que j’étais dans un hôtel qui abritait une soirée de gala. Une invitée a voulu que je lui vende tout de suite ma toilette du soir. Nous sommes montées dans sa chambre d’hôtel et je me suis changée pour lui laisser la toilette», raconte-t-elle, d’un air détaché.
Objet fétiche : Djouma, avoue-t-elle, n’accorde pas d’importance aux choses matérielles. Juste ne se départit-elle jamais de son objet fétiche, une bague que lui a offerte sa mère alors qu’elle était encore enfant.
GFM
