Dans une vidéo de près de trois minutes, la parole est donnée au substitut du procureur, Eric Mc Donald. Alors que décision a été prise de continuer l'audience à huis clos, la retransmission du procès continue.
On entend le substitut du procureur faire part de son inquiétude concernant les blogueurs qui suivent de près le procès dans les couloirs de la CPI et qui commentent en direct les audiences sur Twitter. « Ces derniers cherchent à savoir qui se cachent derrière les témoins 9, 10 et 11 », explique Eric Mc Donald. A la suite de quoi le substitut du procureur divulgue lui-même l'identité des témoins.
Il évoque aussi le cas numéro 44 et dévoile là encore son nom, ajoutant : « Son nom est confidentiel, il est sous le sceau de la protection et ne peut donc pas être révélé au public alors j'implore la chambre pour voir comment nous allons faire pour gérer cela », souligne le substitut du procureur.
Embarras
Des noms qui sont donc désormais connus du public. L'enregistrement a très rapidement été mis en ligne sur internet et fait depuis le tour des réseaux sociaux. Cette affaire, inédite, plonge la Cour pénale internationale dans l'embarras. Au bureau de la procureure, on parlait d'ailleurs de « catastrophe ».
Même si officiellement on cherche à minimiser les conséquences d'une telle erreur sur la suite du procès et sur la sécurité des témoins. « A ce stade, nous n’avons pas d’informations qui laissent penser qu’il y aura une quelconque conséquence sur le procès, affirme Pascal Turlan, conseiller au bureau du procureur de la CPI. La procédure va continuer sous le même régime concernant certains témoins, sous un régime d’auditions publiques pour d’autres témoins, mais nous ne pouvons pas dire aujourd’hui qu’il y aura des conséquences dans un sens ou dans un autre dans ce procès. (…) Ce régime [de huis clos] reste valable et donc il y a une interdiction qui reste en vigueur de diffuser ou de commenter le nom des témoins protégés dans cette affaire. »
RFI