Démission en vue au sein des « libéraux et démocratiques» : Fada menacé à l’Assemblée Nationale
Le feu couve toujours au Pds. Dans le sillage de la position défendue récemment par Babacar Gaye, le porte-parole de la formation libérale, qui a demandé la démission des députés libéraux après la récente modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, les « Libéraux et démocrates » risquent de voir leurs rangs se dégarnir. En effet, des députés Pds se préparent à déposer leur démission du groupe, avec pour objectif d’affaiblir Modou Diagne Fada, son actuel président et principal animateur du mémorandum du « 1er juin » demandant une réforme du parti, le renouvellement de ses instances en particulier.
Saluant la démission du député Mamadou Lamine Diallo (Tekki) du groupe parlementaire « Benno Bokk Yakaar », Babacar Gaye l’avait considérée comme « un acte de haute portée morale ». Estimant qu’il n’attendait pas moins « d’un homme debout », il avait souligné que le groupe parlementaire ne procure « que des avantages matériels et financiers qui n’ont aucun rapport avec les intérêts des populations que le député est sensé représenter ». Il a donc été pris au mot par des députés, mais pas pour les mêmes raisons.
A l’Assemblée nationale, le Pds voit le président de son groupe, Modou Diagne Fada, et son coordinateur national, Oumar Sarr se regarder en chiens de faïence et étaler sur la scène publique l’ampleur de leurs désaccords. Il s’agit de faire démissionner quatre députés et, selon nos sources, Mme Woré Sarr (« karismiste » convaincue) et Oumar Sarr, conduisent l’initiative.
Dans les faits, la position de Modou Diagne Fada, président de groupe et donc membre de droit de la conférence des présidents, rehausse la portée de son combat, pour refonder la formation libérale, alors que le camp d’en face, scotché à la volonté de Me Wade, roule pour Karim Wade, candidat officiel du Pds à la prochaine présidentielle. Une démission en cascades de députés libéraux sonnerait le glas du groupe dirigé par le président du conseil départemental de Kébémer. Alors question : le groupe « Benno » pourrait-il alors « prêter » des députés pour maintenir l’existence du groupe ? Surréaliste, car cela équivaudrait à de difficiles contorsions ; d’ailleurs, une telle tentative se heurterait au nouveau règlement intérieur qui interdit le nomadisme parlementaire.
La tendance favorable à Oumar Sarr frapperait un grand coup en favorisant la dissolution du groupe des « Libéraux et démocrates ». D’abord, cela priverait Modou Diagne Fada d’une position stratégique ; ensuite, une telle initiative, réduirait le nombre de groupes parlementaires à une seule unité, le groupe de la majorité, et décrédibiliser l’actuelle configuration de l’Assemblée nationale.
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