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Echos du tribunal

DOSSIER KARIM WADE : La tentation du…Provisoire


Lundi 8 Décembre 2014

Une liberté provisoire ou un contrôle judiciaire pour Karim Wade ne serait pas dans l’ordre de l’impossible, selon des sources judiciaires généralement bien informées. L’hypothèse serait étudiée, nous souffle-on, bien que rien ne soit pour le moment retenu. Karim ne serait plus, dans ce cas de figure, gardé en prison, mais se rendrait tous les jours au procès, avec les garanties sécuritaires nécessaires. En tout cas, parmi les arguments qui militent en faveur de cette hypothèse, les lenteurs enregistrées dans la tenue du procès du fait du caractère volumineux du dossier à éplucher. Ce qui allonge sans doute les délais et donne du grain à moudre à ceux qui estiment, comme certaines organisations de défense de Droits de l’homme, que la présomption d’innocence n’est pas assez prise en compte dans ce dossier qui, à lui seul, fait l’actualité judiciaire. Le temps de la Justice n’étant pas le temps du politique, au rythme où vont les choses, l’on est encore bien loin de l’épilogue d’une affaire qui prend, avec les sorties répétées de Me Wade, des contours de plus en plus tendus. Si cette tendance dans la conduite du dossier se confirme, le nouveau Procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) Cheikh Tidiane Mara, qui avait remplacé le 11 novembre dernier Alioune Ndao dans des conditions rocambolesques, va devoir jouer un rôle central dans une telle tournure. Pour rappel, ouvert le 1 juillet dernier, le procès de Karim Wade continue de tenir en haleine l’opinion publique nationale. Le fils de l’ancien chef de l’Etat, qui avait occupé d’importantes fonctions ministérielles de 2009 à 2012, est poursuivi pour “ enrichissement illicite “. Alors que sept autres prévenus sont accusés de “complicité d’enrichissement illicite”. A travers ce procès, la justice sénégalaise veut savoir comment Karim Wade a bâti sa fortune. A la barre, l’ancien ministre de l’Energie et des Transports aériens devra justifier comment il a pu acquérir deux maisons, huit véhicules de luxe, plusieurs sociétés aéroportuaires, à cela s’ajoute de présumés avoirs établis à Monaco et à Singapour.

Tout au long de l’instruction, la valeur de ce patrimoine présumé a été revue à la baisse. De 694 milliards FCfa, l’accusation porte aujourd’hui sur une fortune estimée à 117 milliards FCfa. Depuis le début de ces enquêtes, Karim Wade estime être un “détenu politique” et refuse de répondre aux questions de la Cour aidé en cela par ses avocats. D’après ses derniers, “Karim Wade du fait de son statut d’ancien ministre n’est pas justiciable de la CREI.”Il relève donc en les à croire de la Haute Cour de justice

De son côté, le pool d’avocats de l’Etat du Sénégal a toujours réaffirmé sa volonté de mener un “procès pour l’exemple “. “Même si nous ne trouvons qu’un seul milliard de francs CFA qui serait de l’argent gagné de manière illicite, cela me suffirait”, affirmait Me Simon Ndiaye. Pour qui le plus important est que les gens ne pensent pas être au-dessus des lois.

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