DE LA TRAINEE A LA SAINTE - Ou quand «Ndèye Takhawalou» se dévoile au grand public
Dimanche 15 Décembre 2013
«Quarante ans, Sénégalaise, toujours dans le pétrin», les Sénégalais ont du sûrement s’habituer à cette phrase. Surtout les lecteurs du journal l’Observateur dans lequel, est publiée tous les samedis la rubrique de Aminata Sophie Dièye : «Ndèye Takhawalou». Samedi, l’auteure a procédé à la publication de son ouvrage intitulé «De la trainée à la sainte», une compilation de ses rubriques parues dans le quotidien d’informations du Groupe Futurs Medias (GFM).
La salle de rédaction du journal l’Observateur a servi de cadre samedi à la cérémonie de dédicace du livre «de la trainée à la sainte» de Aminata Sophie Dièye ou encore Ndèye Takhawalou, chroniqueuse au quotidien d’information du Groupe Futurs Medias. Drapées dans une tunique rose fushia ornée de perles argentées, un foulard de la même couleur gracieusement noué sur la tête, Aminata accueille avec un sourire majestueux ses nombreux «fans» venus découvrir sa véritable personnalité.
Parmi eux, le vieux Boukar Camara, frère de l’ancien international Louis Camara. «Mais où est Ndéye Takhawalou?» a-t-il lancé dés son entrée dans la salle. Avant de serrer la main de la journaliste-écrivain. «Oh elle est là ma Thiéssoise.» S’il s’est limité à des félicitations, d’autres beaucoup plus passionnés ont voulu immortaliser leur moment de communion avec «Ndèye Takhawalou» par des séances de photos.
Ce recueil de 135 pages au goût d’une autobiographie, permet de suivre l’évolution d’une adolescente qui a vécu des drames qui l’ont rendue très tôt consciente des monstruosités de la société jusqu’à sa vie désordonnée de femme. Une femme qui, contre toute attente, rêve secrètement d’être une sainte.
Sophie Diéye a choisi ce pseudo parce que : «j’ai trouvé que c’est un prénom qui répondait bien à la société sénégalaise et personne ne veut l’endosser. J’ai eu à m’appeler auparavant «Miss Town» et «Ndawssi» dans d’autres rédactions que j’ai fréquentées. En plus j’ai toujours aimé les pseudonymes parce qu’ils me permettaient d’avoir beaucoup plus de Liberté», nous dit-elle, nonchalante, absolument magnifique.
Originaire de Diamaguéne, à Thiès, Ndéye Takhawalou a hérité sa passion de la lecture de sa défunte mère. «Avant même que je ne sache lire, ma mère m’offrait des livres illustrés d’images. Il y avait toujours des bouquins à la maison, donc j’ai été habitué à la lecture très tôt. Ensuite je me suis abonnée plus tard à la bibliothèque du quartier. Ma mère qui a arrêté ses études en classe de Cm2 avait une grande capacité de rentrer dans les œuvres des grands auteurs comme Omberto, les classiques russes, Amile Malouf, entre autres. Cela m’a séduit et j’ai eu cette grâce dés le bas âge», estime celle qui a arrêté ses études en classe de seconde au lycée Ngalandou Diouf de Dakar.
Ex-pensionnaire du conservatoire d’arts dramatiques, la grande prouesse de Ndèye Takhawalou, «c’est d’arracher toujours au lecteur une émotion très vive ou un sourire complice avec ses confessions surprenantes.»
Actuellement tiré à 1200 exemplaires, son nouveau livre qui s’est vendu comme des petits pains, est le troisième du genre. Mais pour des raisons qu’elle préfère taire, Ndéye Takhawalou considère que «De la trainée à la sainte» est son premier livre officiel. Un ouvrage qui pour le moment fait son petit bonhomme de chemin.
Selon son auteur, une structure s’activant dans l’audiovisuel a déjà proposé l’adaptation de ce recueil en film. La cérémonie de dédicace du livre de Ndèye Takhawalou a enregistré la présence de Hamidou Dia et Cheikh Hamidou Kane, des écrivains de renommé international. Mais aussi des lecteurs originaires de la Roumanie, de la Centre Afrique, de l’Italie du Niger, du Tchad, du Mali, résidants au Sénégal. Une autre séance de dédicace est prévue à la foire internationale du livre prévue du 16 au 21 décembre au CICES.
Dans une édition du journal L'Evénement du soir parue en mars 2002, Carole Mandello décrit Aminata Sophie Dièye comme une nouvelliste, romancière, actrice, journaliste, auteur de chroniques renversantes, bien connue à Dakar. Aminata Sophie Dièye est une comédienne née.
Au Sénégal son pays natal, elle a exercé comme journaliste culturel à Sud quotidien et au Cafard libéré, deux journaux très lus à Dakar. Aminata Sophie Dièye a confirmé ses talents de comédienne sur la scène du centre culturel de Dakar en 2002. Elle jouait le rôle d’une vieille femme à moitié folle et analphabète, l’un des personnages de sa toute première pièce «Consulat zénéral » écrite en 2000.
«Consulat zénéral » est une satire drôle et moderne de la société africaine. Cinq personnages en quête d’un visa pour la France ont des sueurs froides dans le bureau d’une employée du consulat de France. D’où le titre de la pièce « consulat zénéral » avec un « z » non un « g ». En fait c’est une référence au personnage principal, qui est une vieille dame analphabète et qui s’efforce de parler français aussi bien que possible.
C’est son premier rôle au théâtre. « Même sij’ai fait le Conservatoire national d’arts dramatiques, le cinéma m’était plus familier parce que j’ai eu à interpréter des rôlespar exemple dans « La petite vendeuse de soleil »le dernier film de Djibril Diop Manbéty (réalisateur sénégalais)».Avant d’écrire pour le théâtre, Aminata Sophie Dièye a écrit des nouvelles notamment « Destroy system » qui a été publié dans l’anthologie des« Jeunes poètes du Sahel ». Ainsi qu’un autre recueil intitulé « Saison d’amour et de colère » publié en 1998.
GFM.SN