DAKAR SOUS LES EAUX: APRÈS LA PLUIE, LE SALE TEMPS
Dakar dans les eaux. Dakar dans la galère, face au sale temps qui a suivi la pluvieuse journée d’hier. Les populations, principalement les usagers de la route, ont ainsi vécu une véritable calvaire.
Après la pluie, c’est le beau temps, dit l’adage. Mais à Dakar, après la pluie, c’est le sale temps. Pour ne pas dire la grande galère. La pluie qui est tombée, quasiment durant toute la journée d’hier, sur la capitale sénégalaise, avec une grosse averse en début de soirée, entre 18 et 19 heures, en est la preuve. Elle a causé d’énormes désagréments et aussi des dégâts.
En effet, partout dans les artères de Dakar, c’étaient des bouchons interminables. Un véritable calvaire pour les automobilistes et tous les usagers de la route, notamment les passagers des véhicules de transports en commun qui ont vécu un supplice de plusieurs heures dans des embouteillages monstres. Les voitures, en file indienne, comme des fourmis qui rejoignent des fourmilières, roulaient à pas de caméléon sur des artères très fréquentées, telles que les avenues Blaise Diagne, Cheikh Anta Diop, Bourguiba, Cheikh Amadou Bamba.
Des carrefours réputés de Dakar comme le rond-point Sandaga, Castors, la cité des E aux, le rond-point Liberté 6, Yarakh-Capa n’ont pas été en reste. Comme Castors et Front de Terre, les croisements Patte d’Oie et Cambérène, l’autoroute, l’ex-pont «Sénégal 92» étaient eux tout simplement des destinations interdites. Les chauffeurs des transports en commun et les conducteurs des particuliers étaient obligés de couper leur moteur et prendre leur mal en patience pour espérer parcourir ne serait-ce que quelques mètres. Une galère qui a duré plusieurs heures. Il fallait ainsi près de 3 heures pour aller de la cité de Eaux et du pont de Hann, jusqu’à la Patte d’Oie.
Sur l'avenue Bourguiba, les 500 mètres qui séparent le carrefour Castors de la cité des Eaux nécessitaient presque une heure de galère et de patience. Une situation causée par les flots d’eau sur la chaussée qui ont occasion bien des soucis aux automobilistes dont certains ont vu leur moteur noyer sous les eaux. Cela a été le cas de plusieurs voitures sur la corniche des Hlm où les points bas étaient remplis à ras bord.
Pour sortir du centre ville, c’était aussi un calvaire indescriptible pour les usagers qui ont peiné dans la circulation. En plus de cette situation difficile, les usagers ont subi la loi des taximen. En effet, si certains taximen ont préféré garer leur véhicule par peur de bousiller le moteur, d’autres ont profité de ce guêpier pour doubler voire tripler les tarifs.
Il fallait ainsi débourser entre 3000 francs Cfa et 4000 francs Cfa pour se rendre à une destination qui ne mérite même pas un tarif de 2000 francs Cfa. Par exemple, entre la Place de l’Indépendance et les Sicap, les chauffeurs de taxi réclamaient pas moins de 3000 à 3500 francs Cfa, alors qu’en temps normal, il suffisait de débourser 1500 ou tout au plus 2000 francs Cfa. Pour rallier les Parcelles assainies depuis le centre-ville, c’est 5000 francs Cfa que les taxis les plus abordables réclamaient. Pour la lointaine banlieue comme Pikine et Guédiawaye, c’était impossible de trouver un taxi. Personne ne voulant s’y rendre.
La banlieue justement a vécu un véritable drame. Beaucoup de maisons se sont retrouvées dans les eaux. Certaines familles ont été chassées par les eaux et d’autres ont dû passer la nuit d’hier à la belle étoile. Parce qu’ils étaient assaillis par les flots qui ont pris possession de leurs chambres. Cela a été le cas dans des quartiers de Gounass, Thiaroye Guinaw-Rail mais aussi Wakhinane-Nimzatt. Des sinistrés qui demandent l’aide des autorités et ne savent plus à quel saint se vouer. Sauf implorer le ciel de fermer ses vannes dans les heures et les jours à venir. Faute de quoi, ils risquent un véritable déluge.
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