Confidences de l’ex-épouse de Pacotille : «Un jour, il m’a demandé si j’étais prête à me voiler comme les filles ibadou»
«Il était le modèle achevé du «papa poule» qui n’existe que pour ses enfants. En dépit de ce qui nous a séparés, il appelait ses enfants toutes les 30 mn. Je me suis fait une idée de sa dimension spirituelle lorsqu’un jour, il m’a demandé si j’étais prête à me voiler, à l’image des filles communément appelées «ibadou». En dépit de mon entêtement qui avait les allures d’un subterfuge à faire ce qu’il m’avait demandé, il ne m’a jamais fait de remontrances comme on en voit souvent entre des conjoints», confie Mame Kairé Thiam, ex-épouse du rappeur et homme politique engagé, décédé ce week-end des suites d’un malais.
Dans le quotidien “L’Observateur” qui a recueilli son témoigne, l’ex-épouse de Cheikh Sidaty Fall alias Pacotille relève le caractère modeste et dévot de celui qui fut son mari. «Contrairement à certains artistes obnubilés par le paraître et les mondanités, il arrivait des périodes pendant lesquelles, il se privait de vêtements de marque pour se procurer des livres de sciences islamiques qui ne coûtent pas moins de 80 000 FCfa».
«En dépit de la vertu et de la discrétion, dit-elle, mon ex-époux était le dépositaire des qualités de la foi et de la dignité. Sans le vouloir et sans le savoir, il m’a inculquée des valeurs humaines par lesquelles l’on reconnaît un homme d’honneur. Il n’a jamais cessé de me dire, à l’image d’un enfant à qui l’on apprend ses leçons, qu’un homme d’honneur ne ment pas sous l’effet de la peur, il ne trahit pas son prochain, il ne doit pas être aigri par la pauvreté».
Enfin, conclut Mame Kairé Thiam, trois choses essentielles ont rythmé l’existence de son ex-époux, durant ce mois béni de ramadan : «la lecture du Coran, le prêche et le paiement de ses dettes. Et lorsque je me suis évertuée à faire le tour des boutiques dans lesquelles il prenait les ravitaillements, l’on m’a fait savoir qu’il avait payé toutes ses dettes. La veille de son décès, il m’a appelée en me disant qu’il n’avait que 20 mn de communication et qu’il allait les épuiser en parlant avec ses enfants et moi-même».
«J’espère que là où il est, il dort du sommeil des justes pour avoir, un tant soit peu, voué un culte à son Seigneur».