COUR D'ASSISES: Youssouf Fall condamné à 12 ans de travaux forcés pour parricide

La Cour d'assises de Ziguinchor (Sud) a condamné mardi Youssouf Fall à 12 ans de travaux forcés pour le meurtre de son père.

Les faits ont lieu le 25 octobre 2006 à Bignona, à 30 kilomètres de Ziguinchor. Ce jour-là, le mis en cause avait assommé son père à l'aide d'une une pique.

Des agents de la brigade de gendarmerie de Bignona ont découvert le corps sans vie d'Arona Fall, le jour du drame. Le corps de la victime présentait plusieurs blessures profondes.

Lors de son audition par les gendarmes, Youssouf Fall a reconnu les faits. "Le jour des faits, j'ai été réveillé par des esprits, qui m'ont demandé de tuer mon paire pour ne pas mourir", a-t-il dit devant la Cour d'assises. Une déclaration rapportée aussi par le procès-verbal d'audition fourni par les gendarmes.

Il affirme aussi qu'il ne supportait plus, à moment donné, les querelles à répétition entre son père, un soldat à la retraite, et sa mère.

Youssouf Fall, carreleur de son état, dit avoir pris la décision ferme de quitter Bignona, pour se rendre à Dakar, à cause des querelles invoquées. Après Dakar, il s'est rendu en Gambie, où il a appris a taquiné la musique, le reggae surtout, selon ses déclarations.

M. Fall déclare à la Cour d'assises qu'en Gambie, il fumait du chanvre indien, pour fortifier son inspiration d'artiste-musicien.

A son retour à Bignona, il est renvoyé du domicile familial par son père, contre lequel il a une haine viscérale. Selon les déclarations de l'accusé. Il déclare à la Cour qu'il ne se rappelle pas avoir tué son père et souffrait de troubles mentaux.

L'accusé, âgé maintenant de 39 ans, a demandé à sa mère de lui pardonner d'avoir tué son époux. L'usage de la drogue n'est pas à l'origine du meurtre, selon sa maman, qui était devant la Cour d'assises. Elle affirme que son fils a été victime de "pratiques mystiques" qui l'ont poussé à mettre fin aux jours de son père.

L'avocat général Pape Ismaïla Diallo a déploré l'attitude de Youssouf Fall. ''Il résulte des aveux circonstanciés que Youssouf Fall a attenté à la vie de son paire, Arona Fall'', a dit le magistrat. Selon lui, six coups de pique sur la tête de la victime ont entraîné sa mort, comme l'atteste le certificat de genre de mort.

Il a requis 20 ans de travaux forcés, en estimant que l'accusé est responsable de l'acte qu'il a posé, le meurtre de meurtre de son père.

L'avocat de la défense a dit Youssouf Fall n'était pas capable de discernement au moment des faits. La "rupture" constatée lors du traitement psychiatrique de l'accusé est responsable des "troubles psychiques" qui l'ont poussé à commettre le crime, affirme Me Aboubacry Dème.

Il a plaidé l'acquittement de son client, sans convaincre la Cour d'assises, qui a condamné Youssouf Fall à 12 ans de travaux forcés.
APS