"Ces gens qui posent les questions aux lutteurs sont-ils des journalistes ?" C'est la question que j'entends le plus lors que je suis les face-à-face à la télévision organisés entre lutteurs. Et je lance tout de go : "ils se disent journalistes". Mes interlocuteurs sont presque satisfaits de cette réponse et continuent de disserter sur la capacité intellectuelle et la rigueur journalistiques de ces "lutteuralistes". Même ceux qui n'ont pas fait une formation journalistique savent très bien que ces "journalistes" de la lutte ne méritent pas le titre noble qu'ils arrachent contre vents et marrées. La fonction de médecine est une grande responsabilité de même que celles d'architecte et d'avocat. Le métier de journaliste est aussi une grande responsabilité. On a vu les conséquences désastreuses de la diffusion de certaines informations fausses ou propagandistes au Rwanda, en Roumanie, au Nigeria.
Ces "lutteuralistes" n'honorent pas la presse et ils se déshonorent eux mêmes. A chaque point de presse, ils s'empressent de poser des questions vaille que vaille. Et bizarrement, on l'impression que ce sont les mêmes questions qui reviennent. ça devient lassant et le face-à-face devient monotone, insipide et fade. On n'est pas obligé de poser une question dans un point de presse. Si l'information se trouvent dans les déclarations préliminaires des parties concernées ou dans les réponses fournies aux autres confrères et consoeurs, on n'a pas besoin de répéter les mêmes questions. Et ils disent : "Mes confrères ont déjà tout dit". Quelle banalité ! Donc, ils demandent le micro seulement pour apparaître à la télévision et montrer au monde de la lutte et aux téléspectateurs leur maigre tronche. Une manière de dire "je ne suis pas lutteur, ni journaliste mais plutôt "lutteuraliste". C'est désolant !
E.A. NDOUR