Angleterre-football: Les lions peuvent craindre le Brexit (media)
Un vote au référendum organisé par le Royaume Uni (Angleterre, Pays de Galles, Ecosse et Irlande du nord), ce jeudi, en faveur de sa sortie de l’Union européen (Brexit) aura une certaine conséquence sur l’avenir des footballeurs non anglais et notamment des internationaux sénégalais évoluant dans les championnats anglais (Premier League et Championship), a appris l’APS.
Selon l’hebdomadaire France football dans son édition du mardi 21 juin citant Dame Karen Brady, la vice-présidente de West Ham (élite anglaise) "nous couper de l’Europe aurait un effet dévastateur" pour le business de la Premier league.
Pour la conservatrice, membre de la Chambre des Lords "la plus grande menace pesant sur le football anglais serait les restrictions apportées au libre mouvement des citoyens européens au sein de l’Union, les footballeurs européens se retrouveraient alors logés à la même enseigne que les extracommunautaires pour lesquels obtenir un permis de travail est des plus compliqué".
Des internationaux sénégalais comme Cheikhou Kouyaté et Diafra Sakho qui ont rejoint l’Angleterre en 2014 en provenance de la Belgique (Anderlecht) et France (FC Metz), ont utilisé leur second passeport, belge pour le premier et français pour le second, pour signer plus facilement dans le championnat le plus riche du monde.
Une richesse appelée à croître davantage en raison des nouveaux contrats télé qui entreront en vigueur à la saison 2016-2017.
Si le vote en faveur du Brexit (sortie de l’Union européenne) l’emportait, les footballeurs sénégalais même disposant des passeports des pays européens seront considérés comme des extracommunautaires.
Et leur signature serait ainsi assujettie à la place de leur sélection au classement FIFA.
Le Sénégal étant classé à la 41-ème place mondiale en juin pour qu’un international signe en Premier league actuellement, il doit avoir joué les 75 pour cent des matchs internationaux dans les 24 mois précédents la signature de son contrat.
"Pour avoir le droit d’exercer en Angleterre, un footballeur étranger doit désormais avoir disputé au moins 30 pour cent des matchs de sa sélection au cours des 24 mois précédents si celle-ci est classée dans les 10 premières du monde par la FIFA", relève FF.
"45 pour cent si cette sélection figure entre les 11-ème et 20-ème places et ainsi de suite pour atteindre 75 pour cent pour les nations en dehors du top 30", ajoute FF.
Aux difficultés de signer directement un contrat, va s’ajouter un manque à gagner pour des clubs des championnats moins nantis comme celui du Sénégal où les clubs profitent largement du transfert de leurs joueurs pour se financer.
Par exemple, en janvier dernier, la signature de l’international sénégalais Baye Oumar Niasse à Everton (élite anglaise) a permis à l’US Gorée et à l’US Ouakam d’encaisser de substantiels dividendes.
L’académie Génération Foot a profité des transferts de ses anciens pensionnaires Diafra Sakho à West Ham et Sadio Mané à Southampton et devraient voir venir de l’argent frais dans ses caisses en cas de départ de ses joueurs pour le marché estival.
Même cas de figure pour l’académie Diambars avec les transferts de Pape Ndiaye Souaré (Crystal Palace) et Idrissa Gana Guèye (Aston Villa).
En attendant Kara Mbodj (Anderlecht) qui ne rêve que de la Premier league.
Autre conséquence, l’argent de la riche Premier league est une source de financement pour plusieurs autres championnats européens comme la ligue 1 française qui profite de cette manne financière pour faire signer de jeunes footballeurs africains à forte plus value.
Le transfert récent de Yannick Gomis de l’Olympique de Ngor à Orléans promu en ligue 2 française et celui il y a deux ans de Pape Sané passé par Niort et qui évolue actuellement à Bourg-en-Bresse (ligue 2) entrent dans le même cadre.
Avec le risque de Brexit, le club bressan qui a réussi son maintien en ligue 2 française et Clermont Foot où évolue Famara Diédhiou, attendront fébrilement les listes d’Aliou Cissé, le sélectionneur national.
Selon qu’ils soient internationaux ou pas, leur valeur marchande peut changer du simple au quintuple surtout si les partisans du Brexit l’emportaient lors du référendum de ce jeudi au Royaume Uni.
APS