40 ANS DE PRESENCE SUR LA SCENE MUSICALE – Kiné, l’âme d’une passionnée de musique
C’est l’une des figures de proue de la musique traditionnelle au Sénégal, une diva qui a traversé les âges avec ses tubes. 40 ans après, c’est toujours avec la même fraîcheur que Kiné Lam «Mame Bamba», tient en haleine une scène. Celle du Grand-Théâtre sera son prochain point de chute, le 24 décembre courant. Date à laquelle, elle compte mettre en ébullition ses mélomanes, à l’occasion d’un grand spectacle sons et lumières marquant justement ses 40 années de présence scénique. En attendant le jour J, la cantatrice retrace les faits saillants de son parcours, de sa relation assez particulière avec le tonitruant animateur «Pape Cheikh Diallo… »
1974 à 2014…
«J’ai débuté ma carrière en 1974. Je suis issue d’une famille griotte, d’une longue lignée de chanteurs. C’est à cause de mon penchant pour la musique que j’ai été contrainte d’arrêter mes études en classe de quatrième secondaire. Presqu’aussitôt, j’ai commencé à côtoyer les ténors de la musique comme Ndiaga Mbaye. Avec lui, nous avons formé un orchestre, ce qui m’a permis de faire des tournées nationales et internationales. Nous sommes allés partout dans le monde. En 1975, j’ai donné son premier grand spectacle, c’était au stade Iba Mar Diop. Je m’en souviens encore, il y avait un monde fou, le stade était plein à craquer. Trois ans après, j’ai fait mon entrée à l’Orchestre national Daniel Sorano par le biais de Boubacar Guiro, un promoteur de spectacle. Il a réussi à convaincre mes parents de me laisser intégrer ce mythique ensemble traditionnel, à l’époque sous la direction de Maurice Sonar Senghor. Cela a été un tournant décisif dans ma carrière. Malgré mon jeune âge, j’ai réussi à m’imposer parmi les autres grandes chanteuses, de la trempe de Khaar Mbaye Madiaga, Madiodo Gningue, Daro Mbaye pour ne citer que celles-là. C’est en 1989 que j’ai quitté le groupe pour mener ma carrière solo. Une carrière qui a été jalonné de succès, Dieu merci. J’ai remporté plusieurs distinctions et j’ai fait des scènes mythiques, dans le monde entier. A trois reprises, j’ai gagnée le trophée du meilleur artiste au Sénégal, j’ai été lauréate du micro d’or, on m’a remis des trophées en Italie, en Amérique et j’en passe. Le Président Abdou Diouf m’a décorée. La liste est loin d’être exhaustive. Aucune distinction ne m’a échappé. Si je devais faire le bilan de mes 40 ans de musique, je dirais que c’est 40 ans de succès, de bons souvenirs. Je ne regrette absolument rien.
40 ans, ça se fête !
«Pour marquer ces 40 ans de présence sur la scène musicale, j’ai décidé de faire les choses en grand. J’ai prévu un grand spectacle sons et lumières, le 24 décembre au Grand Théâtre de Dakar. La date initiale avait été repoussée à cause de l’état de santé de mon époux, Dogo qui est malade, depuis 3 ans. Il y avait également le décès de ma sœur non-voyante. Ce sont deux personnes qui comptent beaucoup pour moi et qui ont énormément contribué à ma carrière. Donc, je ne pouvais pas faire abstraction de tous ces paramètres. Le Magal de Touba est aussi entré en jeu. Je ne pouvais pas me permettre de choisir une date qui soit trop près de celle du pèlerinage. Voilà, comment j’en suis arrivée à choisir, le 24 décembre. Depuis 1989, j’avais l’habitude de fêter l’anniversaire de ma carrière, c’est pourquoi, celui-ci ne représente en rien un challenge. D’ailleurs, je peux affirmer que je suis la première chanteuse ici au Sénégal, à avoir instauré les fêtes d’anniversaire à Sorano. Mes invités venaient de partout pour assister au show. Cette édition ne sera pas en reste, j’en suis persuadée. En tout cas, je vais mettre le paquet pour satisfaire mes fans. J’ai sorti l’artillerie lourde et je ne lésinerai pas non plus sur les moyens pour que ceux qui viendront au Grand Théâtre vivent un moment inoubliable. L’ambiance et la bonne musique seront au rendez-vous de ces festivités. Je vais puiser dans mon ancien répertoire, pour revisiter mes morceaux fétiches qui ont fait les beaux jours de ma carrière. Les artistes de ma génération comme ceux de la nouvelle vague sont invités. Ce 40e anniversaire coïncide aussi avec la sortie de mon album. Il sera sur le marché quelques jours avant le spectacle…
L’hommage à Pape Cheikh Diallo, «ce fils, cet ami»
Ces 40 ans seront aussi marqués par une personne qui est très chère à mes yeux. Il s’agit de Pape Cheikh Diallo. C’est mon fils. Il me considère comme sa propre mère. Il me respecte et de surcroît, c’est mon ami. Aujourd’hui, si la jeune génération parvient à mémoriser les paroles de mes chansons, c’est en grande partie grâce à lui. A chaque fois qu’il anime, il passe mes titres. C’est la raison qui m’a poussée à lui dédier une chanson pour lui rendre un hommage mérité et lui dire combien je lui suis reconnaissante. Cette même chanson a servi d’annonce pour la sortie de l’album. Franchement, je dois beaucoup à Pape Cheikh Diallo et j’en suis consciente. Je veux que tout le monde sache que l’initiative de cette chanson est partie de moi, lui n’était même pas au courant…»
GFM