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Après votre première défaite, comment expliquezvous votre long mutisme ?
Je vais commencer par vous saluer. Et à travers vous, toute la rédaction de Sunu Lamb, sans oublier les amateurs du Sénégal comme d’ailleurs. Vous parlez de mutisme. Mais en fait de mutisme, je n’ai pas bougé d’ici. Je continue mes entraînements. Je fais ce que j’avais l’habitude de faire. C’est vrai qu’on me reproche assez souvent le mutisme. Car je n’aime pas trop faire des sorties. Mais quand l’occasion se présente, on peut bien échanger sur des sujets. C’est le cas aujourd’hui.
Qu’est-ce que cela vous fait de rester trois ans sans lutter ? Comment avez-vous vécu ces trois saisons blanches ?
Si cela avait été au milieu de ma carrière, ce serait beaucoup plus compliqué. Mais aujourd’hui, je suis en fin de carrière. Il ne me reste plus grand-chose. En tant que sportif, il est vrai que je ne veux pas rester trois ans sans lutter. Mais vu les circonstances, l’on peut bien le comprendre. La première année, je n’allais pas si bien. J’ai passé du temps à me soigner. La deuxième année, j’étais avec une malade, feue ma maman. Pendant sept mois, je n’avais pas l’esprit à la lutte. La défunte saison, par contre, j’étais prêt à lutter mais je n’avais pas de combat. Cette saison encore, je suis prêt à descendre dans l’arène mais je n’ai pas encore de combat. Pour revenir à la question, cette situation ne m’agrée pas. En effet, un sportif ne doit pas rester sans compétition. Les années blanches, je les ai vécues comme tout le monde. Il est fréquent de voir un lutteur rester une saison sans lutter. Il y a souvent des problèmes, avec des périodes plus ou moins compliquées qui font qu’on ne combat pas. Mais retenez que j’ai vécu ces trois ans comme un sportif qui veut lutter mais qui n’en a pas eu l’opportunité.
Il est fréquent de voir des lutteurs se relâcher quand ils n’ont pas de combat. Vous qui êtes resté trois saisons sans lutter, comment avez-vous pu continuer les entraînements de façon régulière ?
De la même façon que vous partez au bureau chaque matin, un sportif n’a rien de mieux à faire que de s’entraîner. Je retiens que mon métier, c’est l’entraînement et je ne dois pas lever le pied.
Combien de fois vous entraînez- vous par jour ?
Parfois, je m’entraîne une fois. Comme aujourd’hui (l’entretien a eu lieu juste après son retour des entraînements, vers 11h25). D’autres fois, je m’entraîne deux fois, en salle et sur le sol.
Pour un combat-choc, comme vous l’aviez souhaité, d’aucuns estiment que vous auriez dû hériter de Balla Gaye 2, Bombardier ou Eumeu Sène. Mais aucun de ces trois n’ayant manifesté une disponibilité à vous croiser, pensezvous, comme beaucoup, que Lac 2 s’impose à vous ?
Bien sûr. Je l’ai toujours dit. Je n’ai jamais énuméré mes potentiels adversaires ou les ténors sans y mettre Lac 2. Parce qu’il est bien un lutteur (mbeur leu). Il a affronté certains de ceux qu’on appelle ténors. Il est vrai aussi que je pouvais ne pas le croiser. Mais il n’y a pas de logique dans l’arène (lamb dafa teureudi). Il arrive des moments où on est obligé de compétir. Donc, qu’on dise aujourd’hui que je dois affronter Lac 2 se comprend aisément. Si on voit que mes autres adversaires désignés ont tous dit qu’ils ne m’affrontent pas, je ne peux que prendre celui qui s’impose. En effet, il n’est pas normal pour un lutteur de rester trois ans sans lutter. À un moment, l’on pense beaucoup plus à la compétition qu’à l’identité de son adversaire. Pour rester dans l’arène. Quand on ne compétit plus, on sort de l’arène.
Beaucoup de techniciens sont d’avis que le manque de compétition conduit forcément à une perte de repères pour un retour…
C’est normal. Tu perds les automatismes (la phrase est de lui). C’est cela le sport. Dans ces conditions, si on doit renouer avec la compétition, on est obligé de beaucoup travailler, avec beaucoup de contacts et le travail sur le sol. Sans cela, ça peut être compliqué pour la technique.
Yékini fait-il toujours des contacts ?
Cela fait longtemps, très longtemps, que je n’ai pas fait de contacts. Mais nos combats prennent souvent du temps. Ce qui nous permet de faire des contacts. Deux à trois mois de contacts suffisent largement.
Pour accepter de vous croiser, Bombardier a exigé que vous reveniez sur votre déclaration de ne plus l’affronter. Êtes-vous prêt à accéder à sa demande, vous qui l’avez battu trois fois ?
(Rires) Pour vous dire que la vérité, je n’aime pas trop évoquer ce sujet. Ce n’est pas logique. Je ne vois pas l’intérêt de répondre à quelqu’un d’irréfléchi. Chacun est libre, cependant, de dire que je fais ceci ou cela. Je considère que ce sont des paroles en l’air. Alors, il ne mérite pas que je lui réponde. J’écoute juste, je réalise que j’ai entendu, et je laisse passer.
Vous voulez dire que vous ne défierez jamais Bombardier ?
J’ai dépassé cette étape.
L’on peut alors retenir que ce combat n’aura pas lieu ?
Je ne veux pas aller plus loin. Je n’ai pas besoin de le défier. Il faut qu’il le sache (rires).
Ils sont nombreux à être convaincus que votre revanche face à Balla Gaye 2 est le combat qui vous tient le plus à coeur. Le confirmez- vous ?
Ils ont peut-être raison. Quand on perd devant quelqu’un, la logique veut qu’on cherche à prendre sa revanche. Balla m’a battu. J’ai effectivement envie de le croiser de nouveau. Mais ceux que j’ai battus à maintes reprises, je ne peux me tuer à les croiser. Un lutteur doit toujours avoir à l’esprit de prendre sa revanche. Alors, s’ils disent que je veux croiser Balla Gaye 2, ils ont raison. Je veux me frotter à Balla Gaye 2.
Dans une récente interview accordée à Sunu Lamb, on lui a posé la question de savoir s’il est prêt à vous accorder une revanche. Et, par trois fois, il a répondu en disant «allez lui demander s’il est prêt». Yékini est-il prêt contre Balla Gaye 2 ?
C’est ce que je viens de vous dire. Je ne répondrai pas à ses déclarations parce que, vraiment, ce n’est pas à lui que je parle actuellement. Mais je répète que quand on perd devant quelqu’un, on a
normalement envie de se venger. N’est-ce pas ? Ça suffit comme réponse.
Certains disent que, lors de votre combat contre Balla, vous avez commis des erreurs de communication…
Bien sûr.
Vous reconnaissez donc vous être trompé ?
Bien sûr (il se répète). Beaucoup d’erreurs. Qu’on ne se voile pas la face ! Je suis un être humain comme tous les autres. L’erreur est humaine. On peut se tromper dans la communication ou dans le comportement. Je me suis trompé dans la communication, comme ça arrive à tous. Si c’était à refaire, je ne parlerais pas de la sorte.
Que regrettez-vous dans ce que vous avez dit ?
Il me sera très difficile de répéter des erreurs. Mais je retiens que j’ai commis beaucoup d’erreurs et que je ne le referais pas si c’était à refaire. Une personne doit réfléchir. Et si on se rend compte qu’on s’est trompé, on doit se rectifier.
Pour beaucoup, c’était du khaptal (effet mystique)…
Pourtant non. Au Sénégal, surtout dans le milieu de l’arène, on insiste beaucoup sur le mystique. Or, il y a plus important que le mystique. L’être humain vient avant le mystique. Et l’erreur est humaine. Je ne suis pas un prophète ou un walliwou. Je suis un simple être humain, un mortel sur terre. Je me suis trompé. Je me tromperai peut-être encore. Car nul n’est parfait. Aujourd’hui, quand je me suis repris, je reconnais que ce n’est pas normal.
Certains sont allés jusqu’à dire que vous avez défié Dieu. Est-ce le cas ?
Vous savez, dans ce genre de situations, chacun veut y aller de son petit commentaire. Et tous n’ont pas la même capacité de discernement et de réflexion (niep yalla mayoulène xel). On vénère Dieu, on ne Le défie pas. Je suis un musulman, un vrai. Ceux qui disent que j’ai défié Dieu n’ont exprimé que leur avis. Ce n’est point le mien. Je ne peux pas prier devant Dieu avec les cinq prières et me retourner pour Le défier. Ce n’est pas logique. Encore une fois, tous ne réfléchissent pas. Chacun parle selon son niveau.
Pour ne pas vous affronter, Eumeu a en avant vos relations, notamment en équipe nationale, après qu’il a été le premier à vous défier publiquement. Qu’est-ce qui vous lie à Eumeu ? N’est-il pas un adversaire pour vous ?
Je n’irai pas loin dans ce sujet. J’ai devancé Eumeu dans l’arène de quelques années quand même. Comme vous l’avez dit, c’est lui qui voulait en découdre avec moi. En un certain moment, il a estimé ne plus vouloir m’affronter. Donc, c’est à lui de répondre à cette question. Pas à moi. Ce n’est pas moi qui ai dit que je ne veux pas l’affronter. Franchement, je ne peux répondre.
Cela permet d’évoquer un fait dans l’arène. Comment voyez-vous que les lutteurs, les ténors surtout, s’écartent entre eux, pour une raison ou une autre ? Tapha Tine et Modou Lô qui écartent Yékini, Eumeu qui en fait de même pour Gris, etc. ?
C’est très mauvais pour l’arène (il se répète). Si les lutteurs refusent de lutter entre eux, il y a problème. Modou Lô et Tapha Tine, je les comprends très bien. Quand ils disaient cela, il y avait une très grande distance de niveau entre eux et moi. Aussi, il n’est pas interdit d’avoir une idole, une référence. Ils ne l’ont pas dit parce qu’ils ont peur de moi. Tout le monde sait que Modou Lô n’a peur de personne. Et j’insiste. Il est un lion. Il l’avait dit par respect. Mais il n’a peur de personne dans la vie. Pour les autres avec lesquels on n’a pas certaines relations, je ne saurais répondre à leur place. Peut-être que vous les journalistes, vous avez aussi votre mot à dire.
En tant qu’acteur de l’arène, comment appréciez- vous le travail du CNG ?
Euhhhh. Vous savez, je ne veux plus de polémique. Mais ce n’est pas pour rien que, chez les blancs, ils parlent de deux mandats. Pas plus. Ainsi va la vie. Quand on a en charge une chose, il arrive un moment où on doit donner aux autres l’opportunité de faire autre chose. C’est cela mon
avis.
Quelqu’un comme Tapha Guèye a récemment fait une sortie dans Sunu Lamb pour dire être intéressé par le poste de président du CNG si Alioune Sarr quitte. Les noms de Tyson et Yékini reviennent souvent parmi les potentiels présidentiables du CNG. Le poste vous intéresse-t-il ?
Je suis d’avis que c’est nous qui devons gérer la lutte, demain. Mais le poste ne m’intéresse pas. On dit souvent qu’il ne faut jamais dire jamais. Mais, en réalité, je suis intéressé par autre chose que le CNG. Mais d’autres doivent arriver. Que ceux qui sont là aient réussi ou pas, d’autres doivent venir prouver ce dont ils sont capables. Encore une fois, le poste ne m’intéresse pas. Je n’y pense pas.
Il y a souvent de la polémique par rapport à l’arbitrage, aux ponctions sur les cachets de 15% et autres.Comment vivez-vous tout cela, de loin ?
Vous faites allusion au CNG. Quoi qu’il arrive, ce sont eux qui se réunissent et prennent des décisions. Donc, il faut que d’autres apportent un souffle nouveau. Si toutes les décisions, ou plusieurs parmi elles, sont sujettes à polémique, il faut forcément du nouveau.
Dernièrement, on a vu des lutteurs s’impliquer dans la campagne pour le referendum. Avez-vous été contacté dans ce sens ? Si oui, pourquoi ne vous êtesvous pas affiché avec les politiciens ?
Non, personne n’est venu me voir pour cela. Parce que je ne suis pas un politicien (rires).
Et si quelqu’un venait vous voir ?
Personne ne viendra me voir pour cela car je ne suis pas politicien. Je suis lutteur.
Comment voyez-vous alors que des lutteurs s’impliquent dans la campagne ?
Tout dépend. Un lutteur peut être politicien. À chacun sa façon de voir les choses. Mais me concernant, je ne suis pas politicien. Peut-être qu’un jour je pourrais m’y lancer. Pour le moment, je n’y pense pas. Il n’y a rien de mal à faire de la politique.
Certaines rumeurs rapportent qu’on démarche votre combat contre Lac 2…
Qui est démarché ? Je ne suis pas encore au courant. C’est quand même très possible mais je ne suis pas informé.
Jadis considérée comme un éléphant blanc, l’arène nationale est sur le point d’être une réalisation concrète avec la pose de la première pierre en vue. Quelle analyse en faitesvous ?
Je l’ai dit hier (jeudi) au ministre des Sports. Si Dieu a fait que c’est le Président Macky Sall qui réalise le projet que beaucoup avant lui voulaient, c’est une bonne chose. Encore une fois, ce n’est pas lui Macky Sall qui va y lutter. Ce ne serra certainement pas moi, non plus, qui vais y lutter car j’aurai quitté l’arène. C’est quelque chose qu’on aurait dû avoir depuis longtemps. J’en suis très content. Il ne faut pas, cependant, que ce soit un handicap pour la lutte dans son ensemble. Je l’ai dit au ministre, également. Si tous les combats doivent avoir lieu dans cette seule arène, ça peut être compliqué. En effet, la lutte sans frappe est devenue très importante. Et il arrive qu’il y ait, le même jour, un gala de lutte avec frappe et un autre sans frappe. Les samedis et dimanches, il sera difficile pour la lutte simple d’y avoir accès. Il faut qu’on y réfléchisse car cette forme de lutte a considérablement évolué.
Quand vous avez organisé votre gala de lutte simple à Demba Diop, certains ont vite fait de penser que vous prépariez déjà votre reconversion. Est-ce bien le cas ?
Ce n’était pas la première fois que j’organisais un gala de lutte. Toute ma carrière durant, j’ai organisé. Et c’est normal que nous (les lutteurs) organisions des galas. D’ailleurs, je vais organiser deux fois cette saison : le 17 avril à Demba Diop et le 7 mai à Fatick. Il n’y a pas beaucoup de promoteurs et chacun doit s’y essayer. Organiser des galas me fait plaisir, comme promoteur.
Cela faisait très longtemps que vous n’aviez pas assisté à un gala de lute simple à Fatick. Que réservez-vous à la population qui vous attend pour le gala de Pape Dia de ce dimanche ?
Effectivement, cela faisait longtemps que je n’avais plus assisté à un gala de lutte simple, excepté les quelques apparitions pendant les éditions du Drapeau du chef de l’État. Et ce n’est pas tellement ça. Cette fois, je veux y aller en tant que Sérère, en tant que fils du Sine Saloum, passer une journée pour que tous sachent que dans mon esprit, je n’ai jamais quitté le terroir. Comme cela, nous allons y retourner le 7 mai pour faire encore plus.
Ce sera toujours avec Bassoul productions ?
Bassoul Productions n’existe pas. C’est plutôt Fata productions qui existe.
Pour beaucoup d’analystes, Yékini va quitter l’arène s’il ne lutte pas cette saison. Qu’en dites-vous ?
En fait, la retraite serait effectivement très proche. Un lutteur ne reste pas trop longtemps sans lutter. Si on dit que je vais quitter si je ne lutte pas, l’on peut bien le comprendre.
Vous allez donc quitter le cas échéant ?
Je ne dis pas que je vais quitter car mon staff a un mot à dire. Mais ne pas lutter cette saison ressemblerait à un départ définitif.
Mais il vous reste trois à quatre ans avant d’atteindre l’âge de la retraite ?
Mais je n’irai pas jusqu’au bout. Peut-être vais-je disputer un combat, voire deux. Si c’est possible. Mais je ne peux encore rester des années car je suis trop fatigué.
Il se dit qu’entre vous et l’école de lutte Ndakaru, il y a une certaine distance…
Récemment, tout le staff de Ndakaru était là sur mon invitation. On a mangé ensemble et tout.
Mais on ne vous voit pas derrière les lutteurs quand ils ont un combat. Pourquoi ?
Cela ne date pas d’aujourd’hui. Il faut parfois laisser les jeunes lutteurs se débrouiller euxmêmes et voir la réalité en face. C’était le cas avec les Yékini Jr. À leurs débuts, je n’allais pas au stade. Mais à un certain moment, quand il a fallu que j’y aille, je suis allé. Il faut éviter de faire des champions très vite. Un lutteur doit ramper et galérer. Mais quand il a des combats-vedettes, on doit aller l’assister.
Entre Yékini et ses poulains comme Yékini Jr et Malick Niang, on rapporte qu’il y a des problèmes. Qu’en est-il exactement ?
Ils sont mes jeunes frères. Tous les matins, je suis avec Yékini Jr en salle. Je suis son kilifa. On n’habite pas avec quelqu’un pendant six ou sept ans pour rien. Nos relations dépassent le cadre de la lutte. Les gens sont prompts à parler, même si on sait qu’il peut arriver qu’il y ait des incompréhensions. Bien qu’il ne soit plus à Ndakaru, il ne prend pas de combat sans me demander mon avis. Les relations ne sont pas les mêmes avec tous les autres coéquipiers. On n’a pas les mêmes relations avec tous les autres. Yékini Jr, c’est moi qui suis allé le prendre pour qu’il vienne vivre avec moi. C’est vous dire que ce n’est pas la même chose.
Quid de Malick Niang ?
Je ne le vois pas. Ce n’est pas la même chose avec Yékini Jr, pour dire vrai. Il y en a certains pour qui je n’allais même pas chez eux. On ne se voyait qu’à l’écurie. J’étais plus proche de Yékini Jr. Cependant, ils restent tous mes jeunes frères. Et je n’en chercherai pas d’autres. Moi, je ne cherche pas de nouveaux compagnons. Je suis fidèle en amitié.
A-t-on fait le tour de la question ?
Il me semble qu’on a tout dit. On a parlé des adversaires, du CNG, des amateurs, de l’arène nationale (Rires).
Comment voyez-vous l’avènement d’un lutteur comme Reug Re…
(Il coupe) C’est un très grand champion. Ah non, j’ai beaucoup de respect pour lui. La lutte a besoin de champions comme lui. Qu’on ne se leurre pas. Quand j’étais en lutte simple, je luttais le samedi, le dimanche et le lundi. Je n’avais pas encore commencé la lutte avec frappe. Mais faire des performances aussi bien en lutte simple qu’en lutte avec frappe, ah non c’est cela un champion. J’ai beaucoup de respect pour Reug Reug. C’est un très, très grand champion. Qu’il redouble d’efforts et qu’il sache que la lutte n’appartient à personne. Il peut avoir ce que tout le monde a. Je dis ce que je pense. Il est fort physiquement, il a du talent. Donc, tout dépend de l’orientation qu’il va donner à sa carrière. Je suis content de voir un lutteur de sa trempe. Il n’a pas besoin qu’on l’approche. Que ses parents et compagnons le soutiennent et que les gens ne soient pas méchants à son égard. En effet, dès qu’on voit les gens gravir des échelons, il y a souvent de la jalousie. Il faut qu’on le soutienne sans rien attendre en retour. Les dépenses des lutteurs sont très importantes. Même si on gagne cent tournois dans la saison. Vous l’avez évoqué et je vous ai dit ce que je pense de lui. Yalnako yalla lafal tiat. Nous, nous en avons presque terminé. Et la lutte doit avoir d’autres champions. Personnellement, je prie pour lui. Il est jeune, il a l’avenir devant lui et il mérite tout ce qu’ont les autres.
Votre dernier mot ?
Je vais terminer par une précision. On pourrait dire qu’Abou Ndour ceci ou cela. Ce n’est pas que je te fasse la part belle. Nous avons le même arrière-parent. Nio bokk ben maam. Tu es fatafata comme moi. Donc, que tu viennes ici n’est pas un hasard.
SUNU LAMB