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Son bilan à la tête de la mairie de Thiès à mi-mandat, les grands projets, les contraintes posées par le sevrage en investissements publics depuis 8 ans, avec l’arrêt des chantiers par Me Wade, les législatives, ces différentes questions ont été abordées par le 1er adjoint à la mairie de Thiés, Yankhoba Diattara dans cet entretien.
Quel bilan tirez-vous de votre mandat à la tête de la mairie de Thiès dont vous avez consommé la moitié ? Nous avons vécu une situation un peu complexe, c’est la baisse des recettes. Nous avons un budget de moins de deux milliards. Mais nous réussissons à maintenir la ville relativement propre, à bien l’éclairer, payer régulièrement les salaires, faire quelques investissements, réfectionner les écoles, les postes de santé. En attendant les grands projets qui sont en cours, nous avons signé avec la Banque mondiale une convention de contrat de ville d’un montant de 3,2 milliards et aujourd’hui, tous les projets sont en cours de réalisation. L’éclairage public est réalisé à plus de 98%, nous avons réceptionné le dernier poste transport et procédé à l’inauguration. Pour la voirie, c’est Henan Chine qui a gagné le marché, pour un montant de 1,6 milliard, et ils ont déployé l’essentiel de leur matériel de Touba vers Thiès. On va démarrer les travaux de voirie. On démarre par Médina Fall, l’avenue Aynina Fall, l’avenue Abdoulaye Yakhin, la boucle de Ronkh des Parcelles assainies pour sortir vers le stade Lat-Dior. Les travaux devront durer 14 mois. Naturellement avant la fin de 2016, les Thiessois verront un nouveau visage de la ville de Thiès. Nous avons également intégré dans notre programme la construction du marché de poisson qui va remplacer le marché Sahm. Incessamment les travaux vont démarrer et ça dure 8 mois. L’autre volet, c’est l’électrification, c’est un bilan très satisfaisant. Nous restons toutefois peu satisfaits de la gestion des ordures. Nous avons fait des efforts non négligeables, mais ça mérite d’être amélioré. Nous avons obtenu tout récemment, grâce à la coopération décentralisée, 3 bennes casseuses, nos partenaires allemands envisagent de nous aider, nous avons un tracteur qui enlève 10 bacs par jour.
Où en êtes-vous avec les grands projets de Thiès ? Ils sont toujours d’actualité. Nous avons réfléchi avec des amis architectes, nous avons envisagé de faire pour les Thiessois une grande cité municipale sur la Zac. Le terrain existe déjà, nous sommes à la recherche de financement et nous pensons même être en mesure de financer l’ouvrage, grâce aux morcellements du titre foncier de Médina Fall. Le terrain appartient à la mairie et il a été occupé par les populations de Médina Fall. Aujourd’hui, certaines populations souhaitent disposer de leur titre, la mairie a accepté, pas gracieusement, mais qu’elles prennent en charge les frais de bornage. Ça fait à peu près plus de 1000 parcelles sur le site, et avec 100 000, nous aurons plus de 100 millions disponibles. Nous avons également envisagé avec des partenaires immobiliers, de construire une cité résidentielle moderne à l’entrée de la ville, pour les cadres Thiessois qui veulent revenir à Thiès. La promenade des Thiessois va être réaménagée avec l’ouverture d’espaces jeunes, un hôtel, des restaurants, moderniser la porte d’entrée de Thiès avec des aménagements numériques, en collaboration avec les opérateurs de téléphonie.
Dans le bilan, vous occultez la gestion des ordures ménagères qui demeure toujours une préoccupation sérieuse ? La gestion des ordures s’est beaucoup améliorée, on n’a plus des tas d’ordures comme cela se voit à Dakar. J’ai envisagé des investissements comme l’acquisition de nouveaux tracteurs. Nos partenaires allemands nous ont offert aussi une benne traceuse. Ce qui fait que le parc va s’enrichir d’un autre camion benne. Ce qui rendra le ramassage optimal. Seulement comme j’ai l’habitude de le répéter très souvent, nous n’avons pas au niveau de la mairie de Thiès malheureusement, l’appui de l’Etat dans la gestion des ordures comme à Dakar. La ville de Dakar bénéficie d’un appui conséquent de l’Etat, d’une enveloppe de 12 milliards. On dit que Dakar a un statut spécial, c’est la capitale, mais ce n’est pas une raison d’ignorer et de négliger les villes de l’intérieur, surtout les capitales régionales qui sont confrontées à énormément de problèmes pour prendre en charge la question des ordures.
Vous ne recevez de soutien même pas d’Aprosen ? L’Aprosen ne nous soutient pas. C’est sur fonds propre qu’on gère les ordures. Ça nous prend à peu près entre 300 et 400 millions par an pour un budget de 1,5 milliard, deux milliards. Nous n’avons pas encore un système de traitement des ordures. On enlève d’un point pour les déverser à un autre, ce qui pose évidemment un problème écologique, on a une décharge contrôlée, un problème environnemental qui se pose. Nous l’entretenons quand ça déborde, les techniciens souvent brûlent les ordures. L’investissement est assez lourd et demande l’accompagnement de l’Etat.
Le bilan sur le plan des infrastructures sportives n’est pas aussi élogieux ? Nous avons envisagé de réhabiliter le Stade Maniang Soumaré. Ça entre dans le cadre des chantiers de Thiès. Le stade lat-Dior, le plateau multifonctionnel dans les communes d’arrondissement, nous allons saisir le président de la République par le courrier pour lui rappeler sa promesse de reprendre les chantiers de Thiès arrêtés par Me Wade et aussi lui faire le point sur l’avancée des différents projets. Pour certains c’est avancé à 80%. Entre 10 et 20 milliards, on peut achever les chantiers de Thiès. Les Thiessois le méritent aujourd’hui, pour avoir été victimes du régime de Wade pendant 8 ans. Ils se sont mobilisés pour la victoire de Macky Sall en 2012, en ayant le meilleur score 74%, après Matam, Thiès mérite une attention particulière de la part de Macky Sall.
Le statut de seconde ville est ce que Thiès ne l’a pas perdu face à l’envergure de Touba ? Touba, son avantage c’est sa démographie. Mais en termes d’infrastructures, en termes d’équipements et en termes d’aménagements, Touba ne peut pas prétendre au statut de deuxième ville du Sénégal devant Thiès. Thiès peut continuer à jouer ce rôle de ville d’équilibre, deuxième ville du Sénégal, mais ça nécessite des investissements conséquents de la part de l’Etat. Nous avons été sevrés pendant huit ans d’investissements publics venant de l’Etat, c’est une très grande injustice que Macky Sall doit réparer. C’est avec des moyens de bord qu’on essaie de maintenir la ville, en termes d’aménagements, de cadre de vie, de stabilité, mais sur le plan économique, pendant huit ans, Thiès n’a presque rien reçu de l’Etat. Sinon quelques privés sont venus s’installer comme Senbus industrie, Sen Iran auto, mais en dehors de ça, l’Etat a tourné le dos à Thiès. Je pense avec le nouveau régime, ça va changer.
Votre gestion foncière a été plusieurs fois décriée avec des accusations de scandales ? Moi mes déclarations n’ont jamais changé concernant cette question foncière, j’ai toujours dit qu’au niveau de la mairie de Thiès, notre souci premier c’est de gérer dans la transparence. J’ai fait l’objet d’inspection, j’ai fait l’objet d’audits, mais jusqu’à présent, rien ne peut m’être reproché. Pour le problème foncier, j’ai toujours dit que ce n’est pas le maire qui donnait les parcelles. C’est une commission, c’est vrai, présidée par le maire, mais dans laquelle siègent le domaine, le cadastre, les directeurs de services et le délégué de quartier du site loti. Tout se passe dans la totale transparence. C’est simplement pour des questions politiciennes que des gens se lèvent pour dire n’importe quoi. Ces critiques ne sont pas mauvaises, je les ai accueillies avec beaucoup de philosophie. Aujourd’hui, je ne dirais pas que nous sommes la mairie la plus exemplaire, mais notre démarche participative, inclusive est saluée de partout. Et notre souci est de renforcer ça.
Quel commentaire faites-vous des saccages qui ont eu lieu il y a quelques jours au niveau de mairies de communes d’arrondissement à Thiés ? Nous les déplorons fortement. Il s’agit des mairies des communes d’arrondissement de Thies Est et de Thiés Ouest qui ont été attaquées et vandalisées par des individus non identifiés. Ils s’en sont pris à ces institutions pour déverser leur colère. Des lampadaires aussi ont été cassés. Les maires ont porté plainte. On ne veut indexer personne, mais on pense que ce sont des talibés de Cheikh Bethio. Ce qui est dramatique, c’est que nous sommes victimes d’une histoire dont nous ne sommes mêlés ni de près de ni loin. Les saccages des mairies de Thies Est et de Thiés Ouest par des talibés de Bethio posent problème de la sécurité des institutions de manière générale. C’est pourquoi on demande aux autorités surtout policières, de porter une attention particulière aux institutions. Elles représentent l’Etat et les populations et elles ne doivent pas subir la colère des gens.
Comment préparez-vous les législatives ? Les législatives, nous les préparons comme on avait fait avec la présidentielle. Nous y allons dans le cadre de la coalition Bennoo Bokk Yakaar. Comme Rewmi est la première formation politique dans la zone, elle va diriger la liste dans le département. Nous avons investi deux députés pour leur engagement et leur proximité aux population de Thiés.
On a eu vent d’un conseil consultatif qui est en gestation. Qu’est-ce qui justifie la création d’un tel cadre ? Le conseil consultatif, c’est une idée émise par rapport aux grands projets du maire Idrissa Seck. Ca va être un cadre qui va regrouper de fortes personnalités évoluant dans des secteurs divers et qui sont soit d’origine Thiessoise ou qui ont un attache avec Thies. On souhaite faire le listing, aller les voir et leur expliquer le projet. On veut que ça soit une instance apolitique. Aujourd’hui avec les grands projets comme l’aéroport de Diass et l’autoroute à péage, il y a de grandes mutations qui se préparent à Thiés. L’expérience des uns et des autres peut servir. On souhaite construire une piscine municipale, un grand centre commercial de 1 000 places. Ces personnalités sont nombreuses et on va aller vers elles, il y a Bara Tall dans les infrastructures, Baba Diao dans le domaine des hydrocarbures, des médecins colonels comme Mbengue et Gueye, des généraux, Amadou Kane, l’actuel ministre de l’économie et des finances qui est un ancien dirigeant de Malick Sy, l’ancien ministre Abdoulaye Diop, etc. On va voir le président Macky Sall et voir comment il peut nous soutenir. Mais je le répète, ça ne sera pas un cadre politique.
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