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Ces mesures de rétorsion marquent une nouvelle dégradation des liens russo-américains, déjà abîmés par les guerres en Ukraine et en Syrie. Celles qui concernent les responsables du renseignement visent neuf entités ou individus: les services de renseignement militaires (GRU) et les services de sécurité (FSB), quatre agents du GRU et trois entreprises ayant "fourni un soutien matériel aux opérations informatiques du GRU". "Ces actions font suite aux avertissements que nous avons adressés de manière répétée au gouvernement russe, en privé et en public.
Elles sont une réponse nécessaire et adaptée aux actions visant à nuire aux intérêts américains en violation des normes de comportement internationales établies", a déclaré Barack Obama dans un communiqué diffusé de Hawaï, où il passe les fêtes de fin d'année en famille. Il est encore difficile de savoir si Donald Trump, qui a plusieurs fois fait l'éloge de Vladimir Poutine et désigné des personnalités jugées proches de Moscou pour composer sa future administration, cherchera à revenir sur ces mesures. Un haut responsable américain a indiqué que Donald Trump pourrait très bien annuler les décisions de Barack Obama car elles relèvent de l'exécutif.
Il a toutefois "déconseillé" une telle initiative. Si cela devait être le cas, l'homme d'affaires se heurterait à l'opposition d'un nombre important de membres du Parti républicain au Congrès. Le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, s'est ainsi félicité des sanctions prises par Washington, estimant qu'elles auraient dû l'être depuis longtemps, car Moscou "cherche constamment à nuire aux intérêts américains", a-t-il dit. Les sénateurs républicains John McCain et Lindsey Graham ont quant à eux annoncé leur intention de mener des efforts au Congrès pour "imposer des sanctions plus dures à la Russie".
RAPPORT AU CONGRÈS DANS LES PROCHAINS JOURS
Le FBI, la CIA et la direction du renseignement national américain ont conclu à la responsabilité de la Russie dans le piratage de serveurs du Comité national démocrate pendant la campagne présidentielle. Les agences conviennent que les attaques visaient à favoriser Donald Trump face à Hillary Clinton. Le Kremlin a démenti toute implication. Donald Trump a balayé les rapports des services de renseignement américains. Selon les spécialistes de cybersécurité, Barack Obama veut dissuader la Russie ou d'autres Etats d'employer à l'avenir l'arme du piratage informatique pour influer sur la politique américaine.
Le président américain a estimé que les Etats-Unis et leurs alliés devaient travailler ensemble pour s'opposer aux efforts de la Russie pour interférer dans les processus démocratiques. Un rapport du gouvernement sur les cyberactivités russes sera transmis dans les prochains jours au Congrès. "Nous pensons que ces mesures sont importantes parce que la Russie ne va pas s'arrêter", a déclaré un haut responsable américain. "Nous avons toute raison de croire qu'elle interférera dans les élections démocratiques d'autres pays, y compris chez certains de nos alliés", a-t-il ajouté. L'Allemagne s'est notamment inquiétée des risques de piratage russe avant les prochaines élections législatives, en septembre 2017.
"HARCÈLEMENT" DES DIPLOMATES AMÉRICAINS À MOSCOU
Sur le plan diplomatique, le département d'Etat a déclaré "persona non grata" 35 agents de renseignement russes et décidé la fermeture de deux centres russes qui servaient à des activités de renseignement, a déclaré Barack Obama. La décision affectera l'ambassade de Russie à Washington et le consulat russe à San Francisco, a précisé un haut responsable américain. Les 35 agents russes, d'abord présentés comme diplomates, ont 72 heures pour quitter le territoire américain et l'accès aux deux centres, situés à New York et dans le Maryland, sera interdit à tout responsable russe à partir de vendredi midi.
"Ces actions ont été prises en réponse au harcèlement russe de diplomates américains (à Moscou) et aux actions de ces diplomates que nous estimons ne pas correspondre à la pratique diplomatique", a déclaré le haut responsable. Le département d'Etat se plaint depuis longtemps du harcèlement que subissent ses diplomates à Moscou de la part des agents de sécurité russes voire des agents de circulation.
"En imposant des sanctions aux diplomates russes aux Etats-Unis, en leur niant l'accès à deux installations, nous espérons que le gouvernement russe reconsidérera ses actions, qui ont entravé les capacités et la sécurité de notre personnel d'ambassade en Russie", a déclaré le haut responsable. Ce dernier n'a pas voulu nommer les diplomates russes concernés par les sanctions, mais l'ambassadeur de Russie Sergueï Kislyak ne figurerait pas parmi eux.
(Lesley Wroughton, Jeff Mason et Dustin Volz, avec Katya Golubkova à Moscou, Julie Carriat, Gilles Trequesser et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)
Auteur: Reuters - Reuters