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Vidéo : La mendicité des enfants de la rue et la question des Talibés: Quelles solutions?
Sur une population de 14 millions d'habitants, 500 milles enfants passent tout leur temps à mendier dans les rues du pays. Ils sont âgés de 4 à 15 ans et sont exposés à tous les dangers de la rue. Ces enfants sont dans un état de manque absolu tant sur le plan nutritionnel, vestimentaire, qu’hygiénique. Alors que la loi sénégalaise interdit la mendicité et la traite des enfants, ce phénomène s'amplifie et l'on rencontre de plus en plus d'enfants mendiants. Ce problème soulève de nombreuses réactions et l'on se questionne encore sur les raisons véritables qui font perdurer ce phénomène de traite des enfants. De plus des voix s'élèvent de plus en plus pour réclamer des solutions face à ce fléau.
Au Sénégal bon nombre de personnes sont d'avis que l'Islam entretient et encourage la mendicité en insistant sur les bienfaits de l’aumône. Mais il faut préciser que l'Islam interdit de mendier sauf en cas de de situation critique. Ce qui ne pourrait pas être le cas de plusieurs mendiants et plus particulièrement les enfants de la rue. De plus, certains parents croient donner une éducation religieuse à leurs enfants en les envoyant aux maîtres coraniques sans y ajouter les moyens pour les prendre en charge. Cependant les maîtres coraniques n'ont que très peu de moyens, d'autant plus que l'école coranique n'est ni une entité publique qui pourrait recevoir une subvention de l'Etat.
En outre, les parents ne pouvant pas assurer la charge de leurs enfants les confient à des maîtres coraniques comme pour les mettre au service de la religion pour ne pas les prendre en charge. Il s'agit là d'une fuite de responsabilité déguisée face à une prise en charge coûteuse de la famille. Dans un autre cas les parents vivant dans l’extrême pauvreté trouvent comme solution d'envoyer leur progéniture quémander pour la survie de la famille. Cette situation est la première cause sociale de la mendicité. De ce point de vue la mendicité serait un phénomène qui satisfait une demande sociale de nécessité.
Certains enfants sont donc victimes d'une exploitation injuste liée à la pauvreté de leurs parents. Une situation qui les obligent à assumer la lourde responsabilité de nourrir et entretenir leur famille. De plus en 2012 l'ancien président Wade tenta tant bien que mal de rendre illégale la mendicité en ville. Mais la loi fut mal accueillie par les autorités religieuses et la population que la législation fut retirée moins de trois mois après sa mise en application. La société Sénégalaise semble alors mener cette bataille qu'à moitié. Car trop souvent l'on a tendance à oublier que la mendicité est aussi un problème culturel qui s'est imposé au fur des ans.
Beaucoup de citoyens lambdas rencontrés dans la rue pensent qu'elle repose sur un motif simple qui est la Téranga sénégalaise. Cependant ils peinent à définir la nature de ce lien. La question semble alors être tabou au regard de la société sénégalaise. En dépit de tout, la mendicité demeure et reste un problème à part entière. En effet les enfants de la rue sont la première couche sociale la plus vulnérable de la société. Ils sont la première cible des malfaiteurs et trafiquants d'enfant. Chaque année on recense plus de 70 cas d'enfants victimes de violences sexuelles ou d'infanticide. Ces enfants sont autant pour dire les damnés de la société, car leurs silhouettes maigre, la peau galeuse et leur état de malnutrition chronique les rendent repoussants. D'autre part ce modèle de jeunes a tendance à être isolé et méprisé par la société.
Face à ce phénomène d'une grande ampleur, des solutions s'imposent et la réaction de l'Etat devient impératif puis qu'il occupe la position centrale. Si tout le monde est d'accord que l'élimination définitive de la mendicité par une méthode rigoureuse et contraignante n'est pas la bonne solution. Il faut cependant attaquer le problème à la base. "En effet l'Etat doit développer des programmes d'aide sociale et d'assistance aux personnes démunies à l'image de la bourse de sécurité familiale. Ainsi pour éviter à beaucoup d'enfants de se faire envoyer mendier pour leurs parents", déclare ce citoyen sous couvert de l'anonymat.
Le gouvernement doit travailler en étroite collaboration avec les autorités religieuses dans son programme de modernisation des Daahras pour lever les malentendus entre les deux camp. Car trop souvent ce programme est perçu comme étant une politique. Sur ce les organisations telles que le collectif des sénégalais de lutte contre la mendicité forcée doivent faire plus de pression sur l'Etat afin que ceux qui pratiquent la mendicité forcée soient réprimés. En fin les Daahras doivent être recensés et réglementés par une législation. Tout ceci pour tendre vers une labellisation du secteur.
LERAL