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Dakar, un jour de décembre 2017. 16h10. Un vent timide hérisse les arbres dressés de part et d’autre de la route. Nous sommes à la Zone B. Ibou Fall nous a donné rendez-vous chez lui, dans ce quartier calme de la capitale. Arrivés au seuil de la maison, nous insistons sur la sonnerie. Sans réponse. Las, nous poussons la porte qui, en réalité, n’était pas fermée. Deux personnes devisent tranquillement dans la cour. Informés de l’objet de notre visite, ils nous demandent d’attendre. Ibou est sorti. Il ne va pas tarder à rentrer. Nous pouvons patienter à l’intérieur.
Dans le salon où nous sommes installés, des chats, affalés au sol, se tortillent. Ils ne semblent pas se soucier de notre présence. Ibou Fall arrive, quelques minutes plus tard, calme et jovial, tee-shirt noir, jean bleu et espadrilles aux pieds. Panache d’un homme décontracté et sans concessions. Il nous demande de le suivre dans son bureau. Nous traversons un petit couloir, avant de prendre les escaliers en colimaçon.
Le cadre répond à la vocation. Une pièce lumineuse et simple. Quatre ordinateurs, deux imprimantes, des affiches qui mettent en exergue des personnages caricaturés dans le P’tit Railleur, une grande bibliothèque avec beaucoup de livres. Des photos, dont la plupart montrent l’ancien compagnon déchu de Senghor, Mamadou Dia, sont épinglées au mur. C’est là que le journaliste et ses collaborateurs grossissent les traits des « puissants, des poseurs et des satisfaits ».
Ibou Fall est un combattant. Il fait partie de ces hommes de convictions, toujours debout, qui se battent inlassablement pour ce en quoi ils croient, qui croisent le fer pour préserver leur indépendance car, "ce qu'il y a de pire, c'est la mort".
Il faut avoir de l’imagination et savoir tenir des positions originales pour faire vivre un journal satirique. Mais plus que ça, il y a un peu de bravoure, de la solitude aussi. Ibou Fall a fait beaucoup pour la cause de la liberté d’expression au Sénégal. Nous sommes partis le rencontrer chez lui. Pour parler du P’tit Railleur, de satire, des médias en général. Nous en avons profité pour interroger notre temps et ses turpitudes. Entretien