Société

Une chrétienne soudanaise condamnée à mort pour "refus de revenir vers l'islam"


Vendredi 16 Mai 2014

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Malgré les appels de plusieurs ambassades occidentales à un respect de sa liberté religieuse, une chrétienne soudanaise  de 27 ans été condamné jeudi 15 mai à la peine de mort pour apostasie.

"Nous vous avions donné trois jours pour abjurer votre foi mais vous avez insisté pour ne pas revenir vers l'Islam. Je vous condamne à la peine de mort par pendaison", a déclaré le juge d'un tribunal deKhartoum, Mohammed al-Khalifa.

La jeune femme, Meriam Yahia Ibrahim Ishag, qui est enceinte de huit mois et qui est détenue avec son fils de 20 mois, a aussi été condamnée à 100 coups de fouet pour adultère. Alors que le juge annonçait sa sentence, elle est restée impassible. Au cours de l'audience, elle s'est exprimée calmement : "Je suis chrétienne et je n'ai jamais fait d'acte d'apostasie". Selon Amnesty International, qui a demandé sa libération immédiate, Meriam Yahia Ibrahim Ishag a été élevée en tant que chrétienne orthodoxe, la religion de sa mère, car son père musulman était absent durant son enfance. Elle a ensuite épousé un chrétien du Soudan du Sud. L'accusation d'adultère repose ainsi sur ce mariage effectué avec un homme non musulman.

Face à ce verdict, une cinquantaine de personnes ont manifesté pour exprimer leur colère. Ils ont annoncé qu'ils poursuivraient leur mouvement jusqu'à ce que la femme soit libérée.

Les ambassades des États-Unis, du Canada, de Grande-Bretagne et des Pays-Bas avaient aussi exprimé mardi "leur vive inquiétude" au sujet de ces accusations. "Nous appelons le gouvernement du Soudan à respecter le droit à la liberté de religion, notamment le droit de changer de foi ou de croyances", avaient-elles indiqué dans un communiqué commun.

Même si le régime islamiste soudanais a introduit la charia (loi islamique) en 1983, ce droit est stipulé dans la constitution intérimaire soudanaise de 2005 ainsi que dans les textes internationaux sur la défense des droits de l'Homme, affirment les différentes chancelleries.
AFP

Adama Cisse