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Pour nourrir ses 13 millions d’habitants aujourd’hui, et assurer leur auto suffisance alimentaire, le Sénégal doit doubler la production agricole d’ici à 2025.
Largement inexploité jusqu’ici faute d’investissements productifs, le potentiel est là, avec des réserves de terres agricoles introuvables ailleurs (seuls 20% des surfaces cultivables sont exploités, , pour un potentiel estimé à trois cent vingt cinq mille d’hectares dans la vallée), des gisements de productivité considérables (la productivité d’un agriculteur sénégalais est environ 200 fois inférieure à celle d’un agriculteur européen) et une demande de produits alimentaires soutenue par la croissance démographique et économique, l’urbanisation, le changement des régimes alimentaires et de nouveaux besoins pour des usages énergétiques.
Contrairement à 2008, les conditions sont enfin réunies pour pouvoir libérer ce potentiel en levant les principaux obstacles à l’émergence d’une agriculture sénégalaise de seconde génération, c'est- à-dire une agriculture semi-intensive et industrielle capable d’assurer la sécurité et l’autosuffisance alimentaire, d’approvisionner l’industrie de transformation et créer un marché et une consommation internes pour les filières extraverties et enfin de développer les exportations et améliorer ainsi la balance commerciale.
Pour atteindre cet objectif, il convient de s’attaquer prioritairement aux goulots d’étranglement que sont les infrastructures, le manque d’intégration régionale, les facteurs de compétitivité, dont l’énergie, le manque d’intermédiaires financiers et de transformateurs, le manque de financement à long terme ainsi que l’absence d’un droit foncier agricole. La nécessité de modes de gouvernance du foncier plus propice à la sécurisation effective et durable du domaine foncier pour les investisseurs et pour les usagers locaux est un point qui doit préoccuper le gouvernement sénégalais, tout comme les leaders du secteur agricole, tous convaincus de la nécessité d’une réforme foncière pour pérenniser et sécuriser les investissements en milieu rural. En effet, l’augmentation des rendements et la garantie des emprunts présupposent une sécurité foncière. Mais les intérêts en présence sont nombreux, et parfois contradictoires.
Pour lever ces obstacles, l’État doit mettre en place les politiques incitatives d’accompagnement et de protection et mobiliser les investissements pour améliorer la compétitivité de l’agriculture ; sans ces investissements indispensables, le protectionnisme ne peut que provoquer une augmentation des prix inacceptable socialement.
Ces politiques doivent reposer sur une vision partagée avec les organisations professionnelles agricoles et les entreprises privées pour considérer l’agriculture comme un moteur de la croissance et sur la mise au point de compromis dans divers domaines tels que la protection douanière, la réglementation foncière, des mécanismes publics pour mieux protéger les populations face aux achats massifs de surfaces cultivables, le développement des bioénergies et des biocarburants en intégrant harmonieusement l’énergie et les cultures alimentaires, etc.
Ces compromis seront possibles avec de nouveaux modèles agricoles, plus productifs mais aussi plus respectueux de la dimension sociale, de l’environnement et plus économes, en particulier en eau et en énergie, des modèles qui reposent sur nouveau pacte social entre l’État et le monde paysan, sur un nouveau statut de l’entreprenariat agricole et rural et, aussi, sur l’installation des jeunes agriculteurs, à l’exemple de la politique menée par le Cameroun et par le Congo, avec la création de villages agricoles, pour faire émerger une classe de fermiers et faciliter aux jeunes l’accès à la terre.
Ces nouvelles politiques doivent favoriser une gestion de type privé des crédits publics, elles doivent également comporter une incitation à la création de coopératives, jusqu’ici peu encouragées par l’Etat et un appel solennel à la diaspora sénégalaise pour investir dans ces coopératives sur la base d’un cadre incitatif qui serait mis en place à cet effet.
Ce cadre doit être mis au service de la modernisation de l’agriculture sur une base agro-entrepreneuriale, en faisant appel au secteur privé capable d’investir dans une agro-industrie performante, et ce, tout en développant un tissu de petites exploitations familiales plus compétitives afin d’assurer la sécurité alimentaire et en assurant un équilibre entre les exportations et les marchés intérieurs.
A D
Largement inexploité jusqu’ici faute d’investissements productifs, le potentiel est là, avec des réserves de terres agricoles introuvables ailleurs (seuls 20% des surfaces cultivables sont exploités, , pour un potentiel estimé à trois cent vingt cinq mille d’hectares dans la vallée), des gisements de productivité considérables (la productivité d’un agriculteur sénégalais est environ 200 fois inférieure à celle d’un agriculteur européen) et une demande de produits alimentaires soutenue par la croissance démographique et économique, l’urbanisation, le changement des régimes alimentaires et de nouveaux besoins pour des usages énergétiques.
Contrairement à 2008, les conditions sont enfin réunies pour pouvoir libérer ce potentiel en levant les principaux obstacles à l’émergence d’une agriculture sénégalaise de seconde génération, c'est- à-dire une agriculture semi-intensive et industrielle capable d’assurer la sécurité et l’autosuffisance alimentaire, d’approvisionner l’industrie de transformation et créer un marché et une consommation internes pour les filières extraverties et enfin de développer les exportations et améliorer ainsi la balance commerciale.
Pour atteindre cet objectif, il convient de s’attaquer prioritairement aux goulots d’étranglement que sont les infrastructures, le manque d’intégration régionale, les facteurs de compétitivité, dont l’énergie, le manque d’intermédiaires financiers et de transformateurs, le manque de financement à long terme ainsi que l’absence d’un droit foncier agricole. La nécessité de modes de gouvernance du foncier plus propice à la sécurisation effective et durable du domaine foncier pour les investisseurs et pour les usagers locaux est un point qui doit préoccuper le gouvernement sénégalais, tout comme les leaders du secteur agricole, tous convaincus de la nécessité d’une réforme foncière pour pérenniser et sécuriser les investissements en milieu rural. En effet, l’augmentation des rendements et la garantie des emprunts présupposent une sécurité foncière. Mais les intérêts en présence sont nombreux, et parfois contradictoires.
Pour lever ces obstacles, l’État doit mettre en place les politiques incitatives d’accompagnement et de protection et mobiliser les investissements pour améliorer la compétitivité de l’agriculture ; sans ces investissements indispensables, le protectionnisme ne peut que provoquer une augmentation des prix inacceptable socialement.
Ces politiques doivent reposer sur une vision partagée avec les organisations professionnelles agricoles et les entreprises privées pour considérer l’agriculture comme un moteur de la croissance et sur la mise au point de compromis dans divers domaines tels que la protection douanière, la réglementation foncière, des mécanismes publics pour mieux protéger les populations face aux achats massifs de surfaces cultivables, le développement des bioénergies et des biocarburants en intégrant harmonieusement l’énergie et les cultures alimentaires, etc.
Ces compromis seront possibles avec de nouveaux modèles agricoles, plus productifs mais aussi plus respectueux de la dimension sociale, de l’environnement et plus économes, en particulier en eau et en énergie, des modèles qui reposent sur nouveau pacte social entre l’État et le monde paysan, sur un nouveau statut de l’entreprenariat agricole et rural et, aussi, sur l’installation des jeunes agriculteurs, à l’exemple de la politique menée par le Cameroun et par le Congo, avec la création de villages agricoles, pour faire émerger une classe de fermiers et faciliter aux jeunes l’accès à la terre.
Ces nouvelles politiques doivent favoriser une gestion de type privé des crédits publics, elles doivent également comporter une incitation à la création de coopératives, jusqu’ici peu encouragées par l’Etat et un appel solennel à la diaspora sénégalaise pour investir dans ces coopératives sur la base d’un cadre incitatif qui serait mis en place à cet effet.
Ce cadre doit être mis au service de la modernisation de l’agriculture sur une base agro-entrepreneuriale, en faisant appel au secteur privé capable d’investir dans une agro-industrie performante, et ce, tout en développant un tissu de petites exploitations familiales plus compétitives afin d’assurer la sécurité alimentaire et en assurant un équilibre entre les exportations et les marchés intérieurs.
A D