Une Ivoirienne de 14 ans, achetée à sa famille

Vendue

Mardi 13 février. Le personnel du  commissariat de Cavaillon n’en revient pas. Dans leurs locaux, Charlotte, 14 ans, raconte son calvaire. Elle explique avoir été achetée à sa famille en Côte d’Ivoire par le mari du couple chez qui elle vit depuis des mois. Après que sa famille ait reçu 4.500 euros, Charlotte est envoyée clandestinement au Maroc, puis en Espagne à Barcelone. Là-bas, l’homme qui l’aurait achetée la récupère pour l’emmener chez lui en France, à Cavaillon, dans le Vaucluse. Pour Charlotte débute alors une vie d’esclave.

Battue
Depuis lors, Charlotte devait s'acquitter des tâches ménagères dans l'appartement du couple, situé en plein centre-ville de Cavaillon. L'adolescente se voit également confier la garde des deux enfants de ses 'propriétaires', âgés de 4 ans et 1 mois. Son maître n’hésite pas à la battre à l’aide d’un ceinturon. C’est  après une de ces séances de sévices que la jeune ivoirienne décide de se rendre au commissariat.

Traite d’être humain
Après les confidences de Charlotte, le couple suspect a été placé en garde à vue pendant 24 heures. L'homme a ensuite été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour y être jugé en comparution immédiate pour traite d'être humain, violences et aide au séjour irrégulier. Car l'Ivoirien hébergeait également un de ses amis, un Togolais de 35 ans en situation irrégulière, qui a lui aussi été renvoyé devant la justice pour infraction à la législation sur les étrangers. Les deux hommes ayant demandé un délai afin de préparer leur défense, ils ne seront jugés que le 15 mars et ont été placés en détention provisoire.
La femme a, quant à elle, était laissée libre à l'issue de sa garde à vue et mise hors de cause. De son propre aveu, elle était réticente, par 'jalousie', à la présence de Charlotte dans son appartement.

Que va devenir Charlotte ?
Pour l'instant, la jeune Ivoirienne a été placée en foyer, selon le procureur. Le Conseil général doit désormais lui désigner un tuteur ainsi qu'un avocat. Ce sera ensuite aux autorités administratives de trouver un moyen pour raccompagner Charlotte en Côte d'Ivoire, si elle le souhaite.
MSN