Sen Tv

Un blessé de l'attentat au Stade de France : "C'est comme si on n'existait pas"


Mardi 8 Décembre 2015

Trois semaines après les attentats, l'un des blessés de l'attaque du Stade de France témoigne dimanche dans Le Parisien. Lui et sa femme ont été atteints par des boulons contenus dans la ceinture explosive de l'un des trois kamikazes. Mais il s'étonne de ne pas être "considéré comme les autres", et de ne pas avoir été invité à l'hommage national rendu aux Invalides.
Le Parisien recueille dimanche son témoignage. Aca Pavlovic est toujours hospitalisé, trois semaines après les attentats. Lui était au Stade de France, ce vendredi 13 novembre, à proximité du McDonald's où s'est fait exploser le troisième kamikaze. Avec sa femme, il vendait des écharpes pour le match France-Allemagne. "Ce Franco-Serbe, fan du PSG, a reçu plusieurs boulons dans le ventre, la tête et les jambes", raconte le journal, qui précise qu'il est désormais sourd d'une oreille. Celui qui se définit comme un "miraculé" est parvenu à remarcher ces dernier jours.

Sa femme est dans un état plus grave. Un boulon reçu au cerveau pourrait la laisser hémiplégique, ce qui l'obligerait à finir sa vie en fauteuil roulant. Aca Pavlovic explique qu'il a pu "la voir deux minutes" et qu'il a eu envie de se "foutre en l'air". Il s'étonne aujourd'hui que leur sort est ignoré de tous. "C'est comme si les médias disaient qu'on n'existait pas. Comme si les victimes de Paris étaient plus importantes que nous. Je ne veux pas de médailles mais juste être considéré comme les autres", raconte-t-il. "J'ai même dit aux médecins qu'ils auraient dû me laisser mourir, alors peut-être qu'on aurait parlé de ce qui s'est passé au Stade", ajoute-t-il. Les attentats à Saint-Denis ont fait, outre les trois terroristes, une victime.

"J'aurais tellement voulu aller aux Invalides. J'ai pleuré comme un gosse devant ma télé"
L'homme vivant à Noisy-le-Sec dit aussi ne pas avoir été invité à l'hommage national rendu le 27 novembre aux Invalides. "J'aurais tellement voulu y aller. J'ai pleuré comme un gosse devant ma télé. Je ne comprends pas pourquoi je ne pouvais pas partager ce moment avec toutes les autres victimes", raconte-t-il. Il dit "rêver de rencontrer Nasser Al-Khelaïfi, le président du PSG" pour dessiner et vendre une écharpe aux couleurs du club dont les bénéfices reviendraient aux victimes des attentats


Autres articles

.

Son témoignage filmé par Le Parisien :

 

Aca Pavlovic revient sur cette soirée du vendredi 13. Après le début du match, il s'est dirigé vers sa voiture pour ranger son stock. Son véhicule était garé à quelques mètres du MacDonald's. "On ne comprenait pas ce qu'il se passait, il y avait eu déjà deux explosions, les policiers couraient dans tous les sens. J'allume une cigarette et là, boum, je me retrouve par terre. C'est comme si une chape de plomb d'une tonne s'abattait sur moi", relate-t-il. "Quand j'ai rouvert les yeux, j'ai vu la tête du terroriste, arrachée de son corps, au pied de ma petite cousine. Depuis, elle ne dort plus et fait des cauchemars. J'ai appelé ma femme, mais il n'y avait que le silence." Trois semaines plus tard, il dit avoir "pardonné au pauvre gamin qui s'est fait sauter", car "il a été manipulé".


dimanche 06 décembre 2015

 

 

Aca Pavlovic, lourdement blessé par l'explosion d'un kamikaze au Stade de France, est toujours hospitalisé. (Capture d'écran Le Parisien TV)

 
 

à quelques mètres du MacDonald's. "On ne comprenait pas ce qu'il se passait, il y avait eu déjà deux explosions, les policiers couraient dans tous les sens. J'allume une cigarette et là, boum, je me retrouve par terre. C'est comme si une chape de plomb d'une tonne s'abattait sur moi", relate-t-il. "Quand j'ai rouvert les yeux, j'ai vu la tête du terroriste, arrachée de son corps, au pied de ma petite cousine. Depuis, elle ne dort plus et fait des cauchemars. J'ai appelé ma femme, mais il n'y avait que le silence." Trois semaines plus tard, il dit avoir "pardonné au pauvre gamin qui s'est fait sauter", car "il a été manipulé".

Abdoul Aziz Diop