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La situation continue de se tendre en Ukraine. Lundi 28 avril, le maire pro-russe de Kharkiv a été grièvement blessé par balle dans un "attentat" commis par des personnes non identifiées, alors qu'un nouveau foyer de crise est apparu lundi matin dans la ville de Kostiantynivka, proche de Donetsk, où des insurgés pro-russes lourdement armés se sont emparés du bâtiment de la mairie.
Des insurgés pro-russes à l'assaut de Kostiantynivka
Le maire pro-russe de Kharkiv (Est de l'Ukraine) Guennadi Kernes a été grièvement blessé par balle lundi dans un "attentat" commis par des inconnus, a indiqué la mairie sur son site.
Le maire a été atteint par balles dans le dos. Il est en train d'être opéré. Les médecins luttent pour sa vie", a annoncé la mairie sans plus de précisions.
Le même jour, des insurgés armés pro-russes se sont emparés de la mairie de Kostiantynivka, une ville de 80.000 habitants dans l'Est rebelle de l'Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.
Une vingtaine d'hommes fortement armés et portant des uniformes sans insignes assuraient la garde devant la mairie de cette ville située à 70 km au nord de Donetsk, la capitale régionale. Devant le bâtiment sur lequel a été hissé un drapeau de la "république de Donetsk" des militants étaient en train de construire des barricades.
Le cercle rapproché de Poutine dans le viseur de Washington
Les Etats-Unis et l'Union européenne s'apprêtent également à annoncer ce lundi de nouvelles sanctions contre Moscou dans la crise ukrainienne, parallèlement à la poursuite des négociations pour libérer les observateurs de l'OSCE détenus depuis trois jours à Slaviansk, bastion des séparatistes pro-russes dans l'est.
Ces nouvelles sanctions, annoncées samedi par le G7, visent à "faire comprendre à la Russie que les actes de déstabilisation qui se déroulent en Ukraine doivent cesser", a expliqué dimanche le président américain Barack Obama.
Tant que la Russie suivra la voie des provocations plutôt que d'essayer de résoudre cette question par des moyens pacifiques et [de favoriser] une désescalade, il y aura des conséquences et ces conséquences iront crescendo", a-t-il prévenu.
Les sanctions de Washington viseront le cercle rapproché de Vladimir Poutine et les exportations de haute technologie au secteur de la défense, a déclaré dimanche le conseiller adjoint à la Sécurité nationale Tony Blinken, sur CBS, dans l'émission "Face the Nation". "Nous chercherons à désigner les personnes qui sont dans son cercle rapproché, qui ont un impact significatif sur l'économie russe."
"Nous chercherons à viser les entreprises qu'elles contrôlent, avec d'autres personnes du cercle rapproché. Nous chercherons aussi à prendre des mesures concernant les exportations de haute technologie à leur industrie de la défense. Tout cela aura un impact", a-t-il dit.
Côté européen, les ambassadeurs des 28 pays de l'UE se retrouveront lundi à Bruxelles pour discuter des nouvelles sanctions. Certains hauts responsables russes font déjà l'objet de sanctions américaines et européennes, mais le reste de l'économie, déjà affaiblie, paye aussi son tribut à la crise sous forme de fuites massives de capitaux. Un constat qui a poussé vendredi l'agence Standard & Poor's à abaisser la note de la Russie à "BBB-".
L'ex-magnat russe et opposant au Kremlin Mikhaïl Khodorkovski, qui se trouvait dimanche à Donetsk (est de l'Ukraine), s'est dit sceptique sur l'efficacité de ces sanctions, qui "ne vont avoir aucun effet à court terme sur la Russie". "Cela dégradera sa situation économique, mais cela ne deviendra pas critique avant au moins trois ou quatre ans".
Un des observateurs de l'OSCE libéré
Sur le terrain, les insurgés ont libéré dimanche soir l'un des huit observateurs militaires de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Il s'agit d'un Suédois, qui souffre de diabète, a indiqué une porte-parole des séparatistes. Il a quitté son lieu de détention, la mairie de Slaviansk, accompagné par deux négociateurs de l'OSCE.
Le responsable en exercice de l'OSCE, le ministre suisse des Affaires étrangères Didier Burkhalter, a évoqué dimanche soir une situation "inacceptable" et a appelé à la garantie de la sécurité des observateurs internationaux.
nouvelobservateur
Plus tôt dimanche, leurs ravisseurs avaient exhibé les huit étrangers devant la presse. Les rebelles retiennent aussi quatre Ukrainiens qui les accompagnaient mais ne sont pas apparus en public.
Une présentation à la presse qualifiée de "répugnante" par le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, qui a insisté sur "le devoir" de la Russie d'intervenir pour leur libération.
Les militaires retenus sont "des prisonniers de guerre", a expliqué Viatcheslav Ponomarev, dirigeant séparatiste et maire autoproclamé de Slaviansk. Cette ville de 100.000 habitants échappe depuis deux semaines au contrôle de Kiev et fait l'objet d'un "blocus" et d'une "opération antiterroriste" de la part des autorités centrales.
Les observateurs "ne sont pas nos otages, ce sont nos invités", a expliquéViatcheslav Ponomarev.
Trois militaires hauts gradés ukrainiens, accusés d'espionnage, sont également détenus à Slaviansk, selon lui. Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont qualifié leur arrestation d'"attaque par des criminels armés". La télévision russe a peu après montré des images des trois hommes en caleçon, les yeux bandés et couverts de ruban adhésif.
"Dérapage aux conséquences incalculables"
Ces épisodes ont encore fait monter la température dans l'Est du pays, où les Occidentaux soupçonnent la Russie de s'activer en sous-main pour attiser la flamme séparatiste et créer une situation du type de celle qui a conduit au rattachement de la Crimée à la Russie en mars.
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a mis en garde dimanche contre un risque de "dérapage aux conséquences incalculables" en Ukraine et lancé un appel à la "désescalade en particulier du côté russe et du côté des pro-russes".
La Russie et les Etats-Unis s'accusent mutuellement depuis des mois de manoeuvrer en sous-main pour s'emparer de l'Ukraine. L'inquiétude des Occidentaux est d'autant plus vive que la Russie qui a massé des dizaines de milliers d'hommes à sa frontière avec l'Ukraine a déclaré mener "des manoeuvres", mais pourrait de fait se préparer à envahir son voisin.
Elle aurait aussi violé à plusieurs reprises l'espace aérien ukrainien dans le but de "provoquer une guerre", selon le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk.