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C’est l'une des pires catastrophes industrielles survenues en Turquie . Plus de 200 mineurs ont été tués mardi 14 mai dans une explosion survenue dans une mine de charbon de la province de Manisa (ouest) en Turquie. Des centaines d'autres restaient piégés sous terre mercredi matin malgré les efforts des secouristes et les espoirs de les retrouver s'amenuisent à mesure que les heures passent.
"Deux-cent-un employés sont morts", a déclaré le ministre de l'Énergie, Taner Yildiz, soulignant que le bilan risquait encore de s'alourdir. "Nous entrons dans une phase plus critique. Au fur et à mesure que le temps s'écoule, nous nous approchons à grands pas d'une issue très défavorable", a averti le ministre.
Ankara a décrété un deuil national de trois jours.
Dans la mine se trouvaient 787 employés, quand il y a eu une explosion suivie d'un incendie, a précisé le ministre. Quatre-vingt personnes ont été blessées, dont quatre grièvement. "Nous craignons que ce nombre puisse encore grimper car ceux qui sont venus apporter leur aide pourraient rejoindre les blessés et être affectés par les fumées", a expliqué le ministre.
De l’oxygène injectée dans les puits
Selon les premiers témoignages, l'explosion a eu lieu vers 12h30 GMT, apparemment provoquée par un transformateur électrique, et a provoqué un effondrement bloquant les mineurs dans les galeries. Un grand nombre d’entre eux est parvenu à s'échapper après l'explosion mais une autre partie d'entre eux restait inaccessible, coincée dans une poche isolée, a indiqué un cadre de la mine ayant requis l'anonymat.
Au cœur de la nuit, des norias de secouristes extirpaient au compte-goutte des blessés, la plupart souffrant de graves difficultés respiratoires, devant des centaines de collègues et de membres de leurs familles en quête de nouvelles d'un proche, prisonnier du sous-sol. "Notre priorité est d'atteindre nos employés sous terre", a dit à la presse le ministre Yildiz, qui s'est rendu sur place. "Quatre équipes de sauveteurs travaillent dans la mine. Le feu crée des problèmes mais de l'oxygène est injectée dans les puits qui n'ont pas été touchés", a-t-il ajouté.
Erdogan attendu sur place
Dans un communiqué, la compagnie minière Soma Komur a estimé que l'effondrement était "tragique". "L'accident est survenu malgré un maximum de mesures de sécurité et des inspections mais nous avons réussi à intervenir rapidement", a assuré l'entreprise. "Il y a déjà eu des petits incidents ici, mais là, c'est la première fois qu'on voit un tel accident, aussi grave que ça", a confié un mineur Coskun, encore sous le choc. "Il n'y aucune sécurité dans cette mine. Les syndicats ne sont que des pantins et la direction ne pense qu'à l'argent", a toutefois affirmé à l'AFP un autre mineur, Oktay Berrin.
S'il y a eu négligence, nous ne fermerons pas les yeux", a affirmé le ministre de l'Énergie Taner Yildiz. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires, dont des mesures administratives et légales", a-t-il ajouté. Le ministère turc du Travail et de la Sécurité sociale a indiqué que la mine avait été inspectée la dernière fois le 17 mars et qu'elle appliquait les normes en vigueur.
S'exprimant devant la presse à Ankara, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a exprimé ses "plus sincères condoléances" aux familles des victimes. "Certains des mineurs ont été sauvés et j'espère que nous serons capables de sauver les autres", a-t-il ajouté. Il est attendu sur les lieux dans la journée. "On peut s’attendre à des réactions assez virulentes car des centaines de proches des mineurs sont toujours sans nouvelles", explique Fatma Kizilboga, correspondante de FRANCE 24 en Turquie.
France24