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Société

Trois ministres sénégalais et un ancien Président de l’Assemblée nationale échappent de peu à une mise en quarantaine


Lundi 17 Novembre 2014

L’attente a dû être longue dans les esprits à l’arrivée, dimanche, du vol Air France à l’aéroport d’Orly. Un passager sénégalais ayant eu un malaise a obligé les responsables de l’appareil à une consultation d’urgence par les autorités médicales françaises. Mais après des minutes d’attente, l’alerte Ebola a été levée faisant éviter aux passagers et personnalités sénégalaises une mise en quarantaine de plusieurs heures.

La voix du chef de cabine du Boeing 777 refroidit les ardeurs des passagers de l’avion d’Air France. Pourtant, sa langue n’a pas fourchu, la peur ne la trahit pas. Mais, c’est la phrase qu’elle lâche qui tétanise les muscles : «Un passager a eu un malaise», qu’elle prononce et qui jette un coup de froid dans l’avion, alors que le thermomètre parisien affiche 8°. Les passagers s’échangent aussitôt des regards crispés, l’on tend l’oreille pour y entendre plus clair. Et la voix du chef de cabine dit ceci : «Mesdames et messieurs, nous avons une personne qui a eu un malaise, et nous ne savons pas de quoi il souffre. En attendant l’arrivée d’une équipe médicale d’ici une dizaine de minutes, nous vous prions de regagner vos sièges», informe-t-elle.

Elle est debout, imperturbable devant son micro, les yeux rivés sur les passagers et l’éternel sourire qui lâche un merci de façade ou pour faire bonne figure. C’est selon… Pendant ce temps, chez les voyageurs, la maladie Ebola est dans toutes les pensées, mais personne n’ose rien dire. Personne n’ose évoquer le sujet. Des passagers se laissent soudainement tomber sur les moelleux sièges. L’attente est longue, glaçante. L’on se prépare au pire sans savoir ce que c’est.

Les dix minutes sont comme une éternité de tourments. Puis au bout d’un long suspens, la dame reprend son micro. Si le suspect O.S a la maladie d’Ebola, tout l’avion sera mis en quarantaine. Exit ou en retard ! Les voyages d’affaires, les retrouvailles avec l’époux et l’épouse aimant, les parents sevrés de présence… Mais rien de tout ça. «Le malade ne souffre pas d’Ebola, il a été pris en charge par les autorités médicales, vous pouvez descendre et remplir les formalités», tonne le chef de cabine, vêtu d’une robe tailleur de sa compagnie. L’on souffle de toutes ses forces, le soulagement se lit sur les visages désemparés, il y a peu. L’homme, un Sénégalais, a été pris en charge automatiquement à bord d’une ambulance. Des autorités sénégalaises, confortablement assises en Première classe, ont attendu, comme tout le monde, que le feu vert soit donné pour descendre de l’avion. Pêle-mêle, il y avait Souleymane Jules Diop, secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’Extérieur, Alioune Tine, Président du Comité sénégalais des droits de l’Homme, El Hadj Hamidou Kassé, Président du Comité scientifique préparatoire du XVe Sommet de la Francophonie et conseiller du président de la République, l’ancien président de l’Assemblée nationale et président de Bokk Gis-Gis, Pape Diop, Penda Mbow, ministre Conseiller à la Présidence de la République, pour ne citer que ces passagers du vol AF0719 de la compagnie française. L’on n’a pas pu remarquer des signes de crainte ou une panique dans cette première cabine des Vip (Very Important personnality). Mais tout ce beau monde était préoccupé par leur agenda et les rendez-vous à honorer. Seulement, il y a eu plus de peur que de mal et tout est rentré dans l’ordre.

L’horloge affiche 6 heures et quelques poignées de minutes sur le tarmac de l’aéroport d’Orly de Paris, la longue file de passagers se laisse aller alors à des commentaires caustiques sur ce qui serait advenu si le cas suspect était positif. «Nous allions être mis en quarantaine. Pendant deux heures, personne n’aurait franchi la porte de l’aéroport et ce serait terrible ça. Vraiment Ebola, c’est grave», serine un Malien, deux sacs de cabine tenus ferme sur sa main. «Ah ouais ! On aurait perdu tout ce temps, on a frôlé le pire hein», réplique un autre. Seulement, ce cas d’école montre que les Français font face à la menace et ne négligent aucun détail pour organiser la riposte contre Ebola. D’ailleurs, le dispositif de contrôle et de suivi des passagers mis en place dans les aéroports parisiens en raison de l’épidémie de fièvre Ebola a été étendu, à partir de samedi, aux vols en provenance de Bamako, capitale du Mali, a annoncé dans un communiqué le ministère de la Santé.
«Ces contrôles seront effectués par les services médicaux des aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et Paris Orly, avec l’appui de la protection civile et de la Croix-Rouge française», lit-on. La décision française a été prise alors que le Mali a annoncé vendredi, avoir enregistré sur son sol le décès de trois personnes contaminées par le virus Ebola, sur quatre testées positives. Si la France protège avec cynisme et une veille à l’excès ces frontières. On ne peut pas en dire de même à l’aéroport Léopold Sédar Senghor où, malgré l’énorme campagne de sensibilisation sur la maladie d’Ebola et un dispositif discret, l’on ne sent pas une prévention agressive. Sur le maniement des passeports, par exemple, les policiers ne portent pas de gants, les bouteilles antiseptiques se font désirer, alors qu’il y avait foule samedi à l’aéroport pour des vols à destination des Etats-Unis, de la France et de l’Espagne. Mais, le Sénégal travaille avec ses moyens… Toutefois, il faut le signaler que des mesures draconiennes ont été déployées, samedi, par la brigade policière de l’aéroport où les fouilles systématiques étaient de rigueur et rien n’était laissé au hasard… Tant mieux si ça peut sauver des vies.

LOBservateur





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