Sport

TRANSFORMATION DU STADE DEMBA DIOP EN ARENE : Abdoulaye Mactar troque le short contre le Nguimb


Vendredi 21 Octobre 2011

SENXIBAR - Les lutteurs semblent être privilégiés par le Ministre des Sports. Abdoulaye Mactar Diop leur a promis la transformation du Stade Demba, qu’ils ont tant convoité, en arène. Une telle décision n’enchante pas trop. D’autant que le football est en manque criard d’infrastructures. Des responsables, s’interrogeant sur une telle promesse, rouspètent déjà, en attendant qu’Abdoulaye Mactar Diop réalise son souhait, au détriment du football.


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Le nouveau ministre des Sports a promis de résoudre deux doléances très importantes de la famille de la lutte. L’une est vieille de plusieurs années : l’érection d’une arène nationale. Le stade Demba Diop a toujours été la cible de ce sport traditionnel, bien de chez nous. Mais, cette ruée vers ledit stade, qui avait soulevé l’ire des «conservateurs», est en passe d’être acceptée par les autorités de tutelle. Du moins, si l’on en croit le nouveau patron des Sports. Ainsi, cette vieille doléance, également partagée par les amateurs, pourrait être bientôt concrétisée. Le ministre des Sports, par ailleurs ministre de la fonction publique, Abdoulaye Mactar Diop promet de tout faire pour transformer ce stade en arène. Au détriment du football. Même s’il promet de construire un autre stade pour le football. Il a déjà annoncé la démarche à suivre  pour réaliser ce «souhait». Mais l’intérêt pour le ministre
est-il tout simplement de satisfaire le vœu des lutteurs ? Le Sénégal est en manque d’infrastructures sportives. Cela avait incité son prédécesseur, Faustin Diatta d’annoncer la réhabilitation des stades régionaux pour contribuer à la politique infrastructurelle de notre pays. Et pour cause, rappelait l’ancien ministre des Sports, «sans infrastructures sportives appropriées et aux normes standard, il n’y a pas de pratique sportive structurée». Des sources avancent que, dans sa politique sportive, le prédécesseur d’Abdoulaye Makhtar Diop avait déjà pris bonne note, avec l’expertise des Chinois. «La construction et la réhabilitation de stades régionaux constituent en effet, «un projet évolutif majeur pour satisfaire la forte demande de pratique sportive». Aujourd’hui, au moment où le football Sénégalais souffre de ce manque criard d’infrastructures sportives, le nouveau ministre songe à lui chiper son «joujou»
pour lui bâtir un autre. Pourquoi ne pas explorer d’autres sites pour l’érection d’une arène nationale et laisser au football son stade? C’était d’ailleurs l’idée du Premier ministre, qui avait déjà annoncé le site du Technopôle pour abriter cette arène. Alors, quel est le mobile qui sous-tend la nouvelle promesse de celui qui vient prendre fonction? Est-ce un pilotage à vu de la part de l’Etat ? L’intérêt n’est-il pas politique ? Ces questions suscitent déjà des commentaires dans le monde du football. Une source interrogée reste catégorique: «il vaudrait mieux leur construire une arène et nous laisser notre stade». Elle justifie : «Dakar n’a presque que trois bons stades : Demba Diop, Iba Mar Diop et Léopold Sédar Senghor. Avec tout ce qu’on fait comme football, (le championnat, les navétanes, et certains matchs internationaux), l’idéal serait de ne  pas  transformer le stade en arène. Sinon, là où on
peut construire un autre stade pour le football, on peut y bâtir une arène pour la lutte». Mais, le ministre des Sports est allé plus loin. En effet, la question de la ponction des cachets des lutteurs qui intrigue l’association des lutteurs en va être résolue d’ici peu. D’autant qu’Abdoulaye Mactar Diop, qui estime qu’Alioune Sarr n’a pas détourné l’argent retenu des cachets des lutteurs, va demander des comptes à celui-ci. «Alioune Sarr ne peut pas refuser de nous dire où est passé l’argent des lutteurs», affirme le ministre, menaçant même de divulguer le rapport financier dans la presse. Alors, est ce à dire que le comité national de gestion de la lutte n’a jamais rendu compte sur la gestion de cet argent, au Ministère des Sports? De toute façon,  le ministre compte vérifier pour les lutteurs, à l’instar de Boy Kaïré, qui demandent de revoir la ponction des 25% sur leurs cachets. Pourtant le Cng a toujours
appliqué des sanctions pécuniaires. Et chaque année, à la fin de la saison de la lutte,  nous apprend-t-on, «il doit faire un rapport, qui inclut la gestion de cet argent tiré des cachets,  pour le déposer auprès de sa tutelle».

Ablaye Ndiaye

La Rédaction