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A Darou Tanzil, se sont installés plusieurs barons de défunt régime. De belles maisons ornées de belles parures jalonnent les rues. Nous sommes dans le quartier chic de Touba. Me Madické Niang, Samuel Sarr, Modou Diagne Fada, Omar Sarr et plus loin sur la route de l’héliport, Pape Diop, Aïda M'bodj, Me Adoulaye Babou ont peint en jaune et or leurs superbes concessions. Pendant ce temps, leur patron commun, Abdoulaye Wade, tente, tant bien que mal, d’achever son château qui prend forme petit-à-petit. Il suffit de glisser vers l’intérieur pour voir d’autres merveilles. Elles appartiennent celles-là à des dignitaires mourides. Mais gardons-nous de les citer. Fleurs, carreaux, lampadaires et autres objets de décoration égayent la vue et donnent envie de s’arrêter un moment pour les admirer.
A Sourah, c’est Souleymane N'déné N'diaye qui ravit la vedette au reste de son monde avec deux maisons qui se confondent, peut-être, parce que l’une appartient à son épouse. A Ocass et environs, les grands commerçants rivalisent d’ardeur et construisent des villas somptueuses qui font pâlir d'envie celles de Dakar.
Dans ces localités décrites plus haut, l’homme vit aisément, boit quand il a soif, mange quand il a faim et il regarde la télé quand il le désire. Nous sommes dans le Touba où il fait bon à vivre.
L’autre Touba
Si Touba est considérée comme la deuxième ville du Sénégal derrière Dakar, ce n’est guère à cause des belles villas de Darou Tanzil ou des belles et droites rues de Touba-Mosquée. C’est plutôt à cause des milliers de personnes qui habitent la périphérie. Malheureusement, l’Etat ne sait pas que la cité religieuse connait depuis plusieurs années d’innombrables extensions peuplées de personnes dans d'extrêmes conditions de précarité.
Un tour dans les « Santhianns » nous permet de voir cette femme sexagénaire, le dos courbé, se penchant devant une marmite pour en extraire du riz au poisson. Une simple question permettra de savoir que le riz sera lessivé et livré aux rayons du soleil. L‘objectif c’est d’obtenir du riz qui servira au repas du lendemain.
Touba, c’est aussi ces dizaines de femmes qui quittent Darou Sow, Pollé, Boustanoul Aarifiina,Ndar Khakhame, Sam, Bouqatoul Moubarak, Naydé, Thiélél, Tindody, Kélél Diop, Touba Bélél, Kaéré Ndao, Baala Ndiobène et Baala Ndiayène, récipients sur la tête, à la quête du précieux liquide. A Darou Sow, cette mère de famille a eu beaucoup de peine à sortir ces mots de sa bouche : « écoutez messieurs, je veux bien vous donner de l’eau. Hélas, je doute que vous ne veuillez la boire parce qu’elle dégage une certaine odeur et contient quelques souillures; en ce qui nous concerne, nous avons l'habitude de la boire comme ça! »
A 18 heures, le soleil ira « se coucher à l’ouest » laissant libre champ aux bougies et aux lampes à pétrole. Il fait sombre dans la deuxième ville du Sénégal et, pour une fois, il ne s’agit pas de coupure d’électricité. En effet, dans ces quartiers et autres localités environnantes, les familles vivent à l’image des populations qui évoluent dans les villages les plus enclavés du Sénégal. Aucune route bitumée n’est disponible. L’insécurité est la chose la mieux partagée ici et ailleurs, même si Fatou Youm minimise : « Nous n’avons rien qui puisse être volé, sinon nos moutons. On n'en a plus du reste, les voleurs ont tout emporté... »
A Sourah, c’est Souleymane N'déné N'diaye qui ravit la vedette au reste de son monde avec deux maisons qui se confondent, peut-être, parce que l’une appartient à son épouse. A Ocass et environs, les grands commerçants rivalisent d’ardeur et construisent des villas somptueuses qui font pâlir d'envie celles de Dakar.
Dans ces localités décrites plus haut, l’homme vit aisément, boit quand il a soif, mange quand il a faim et il regarde la télé quand il le désire. Nous sommes dans le Touba où il fait bon à vivre.
L’autre Touba
Si Touba est considérée comme la deuxième ville du Sénégal derrière Dakar, ce n’est guère à cause des belles villas de Darou Tanzil ou des belles et droites rues de Touba-Mosquée. C’est plutôt à cause des milliers de personnes qui habitent la périphérie. Malheureusement, l’Etat ne sait pas que la cité religieuse connait depuis plusieurs années d’innombrables extensions peuplées de personnes dans d'extrêmes conditions de précarité.
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