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C’est l’histoire d’un homme qui voue une grande admiration au joueur de Leeds United (deuxième division anglaise) au point de nourrir l’ambition de lui donner le prénom de son enfant né le 8 novembre dernier. Jusque-là, rien d’extraordinaire dans l’histoire de Moussa Guèye puisque c’est de lui qu’il s’agit. Un homme d’une quarantaine d’années qui est venu dimanche après-midi dans les locaux de Walf Grand-Place, la mine meurtrie, nous conter les faits qui ont fait tourner son baptême en un véritable fiasco.
Selon Moussa tout a commencé la veille de la cérémonie (mercredi dernier) lorsqu’il s’est entretenu avec un de ses cousins du nom de Pape Mor Guèye pour lui faire part de sa décision de donner le prénom de l’ancien capitaine des «Lions» du foot El Adji Diouf à son nouveau-né. «Quand j’ai appelé mon cousin Pape Mor Guèye en aparté dans ma chambre et que je lui ai dit ce que j’avais l’intention de faire, il a traité mon idole de tous les noms d’oiseaux. Il m’a dit qu’El Hadj Diouf ne méritait pas d’être l’homonyme de mon fils parce que c’est un saoulard, etc. Ces propos m’ont fait très mal, mais ce qui me fait encore plus mal c’est le fait qu’il m’est précédé auprès des mes parents pour semer la zizanie», lance-t-il avant d’être interrompu par l’émotion. Ensuite, les larmes coulèrent sur son visage.
La suite de l’histoire a été narrée entre des sanglots, car il était apparemment très touché par la tournure des événements. «Le jour du baptême, mes parents et proches parents ont refusé catégoriquement de valider ma proposition de donner le prénom d’El Hadji Diouf à mon fils. De 8h du matin à 14 heures, mon enfant n’avait toujours pas de prénom à cause des conciliabules interminables qui n’avaient pour but que de me faire revenir sur ma décision. Au final, ils m’ont emmené chez une tante avec qui j’ai une relation très particulière. Ils savaient auparavant que je ne peux rien refuser à cette tante. Quand nous sommes arrivés chez la dame, elle m’a supplié de revenir sur ma décision, mais je ne pouvais malheureusement satisfaire son vœu. C’est à ce moment que mes autres parents ont su que je ne reviendrai pas sur ma décision. Alors ils ont tout simplement décidé de boycotter mon baptême», nous dit encore cet inconditionnel du natif de Balakoss. Il marque une pause comme pour se remémorer la scène puis continue : «Donner le prénom d‘El Hadj Diouf à mon fils est un très vieux rêve. J’ai eu deux filles avec ma femme, mais quand on m’a annoncé que ma femme avait accouché d’un garçon, alors je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais. L’amour que je voue à El Hadj Diouf est inconditionnel et pur. Je ne vois pas ce qu’il fait ou dit de mal et je sais vraiment pas pourquoi je l’aime ainsi. Ce doit sûrement être de la volonté divine. Je fais souvent des récitals de Coran pour prier pour El Hadj Diouf et si cela ne tenait que de ma personne, il serait le meilleur des hommes», explique Moussa avant de regretter la manière dont les choses se sont terminées. «C’est vers 14 heures que j’ai décidé de procéder moi même au rituel du baptême. Comme j’ai bien appris le Coran et les enseignements du Prophète (Psl), j’ai pris mon enfant avec mes deux mains et j’ai soufflé dans ses deux oreilles les invocations recommandées. Je lui ai donc donné le nom d’El Hadj Ousseynou Diouf Guèye. Ensuite, quelques amis qui étaient restés malgré tout m’ont aidé à sacrifier le mouton».
Le problème atterrit chez le khalife de Thiénaba
Moussa Guèye a certes atteint son but et réalisé son vieux rêve de donner le nom d’El Hadj Diouf à son enfant, mais il n’a toujours pas digéré le fait que sa famille l’ait abandonné pour cela. Et il ne pouvait trouver mieux que d’aller confesser son mal au khalife de Thiénaba, Baye Cheikh Ahmed Tidiane Seck. Et après avoir raconté au khalife le pourquoi et le comment des choses, ce dernier lui a recommandé de persévérer et de pardonner. «J’ai dit au khalife que Pape Mor Guèye était la cause de tout ce qui s’est passé et que je comptais le traduire en justice, mais le saint homme m’a demandé de tout mettre sur le compte de la volonté divine et de pardonner. Na nga muñ la ma wax. C’est ainsi que je suis retourné chez moi», raconte-t-il.
«Mes parents m’ont retourné les mets du baptême»
L’histoire ne s’est pas arrêtée après la visite de Moussa Guèye chez le khalife de Thiénaba. La scène qui suit montre aussi combien les parents du fan de Dioufy sont contre la décision de ce dernier. «Quand les femmes ont terminé de préparer les mets du baptême, j’ai pris le soin de réserver une part importante à mes oncles, tantes et frères pour qu’on leur emporte cela. Mais ma surprise a été grande quand j’ai vu que la délégation qui était chargée de leur emporter les mets a été éconduite. Vous imaginez ça ? Mes parents m’ont retourné les mets du baptême. Et tout cela parce que j’ai donné mon nom à un musulman comme eux. Ils pensent du mal et disent du mal d’El Hadj Diouf, alors que Dieu recommande aux musulmans de ne point dire du mal de leur prochain et d’avoir une bonne opinion à leur endroit.»
«Abandonné par ma famille, il ne me reste plus que Diouf»
Pour surmonter cette épreuve qui l’a éloignée de ses parents de sang, Moussa Guèye lance un cri du cœur à l’homme pour qui il a été banni par sa famille. «Aujourd’hui, je n’ai plus personne. Tous mes parents m’ont abandonné, mais Dieu est toujours avec moi. Il ne me reste plus qu’El Hadj Diouf. Je lance un appel à son endroit pour qu’il sache que mon ultime rêve, c’est de le rencontrer», a-t-il conclu.
walf grand place