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(Correspondance) - Depuis quelques semaines, c’est le sauve-qui-peut général chez les étrangers qui vivent en terre mauritanienne. Ces derniers sont victimes de rafles et d’interpellations qui sont menés par la police mauritanienne et permis de mettre la main sur plusieurs Sénégalais, Maliens, Gambiens, Guinéens, Nigérians et Bissau-guinéens. Ces centaines d’étrangers sont déversés, par véhicules de police, dans les différents commissariats de Nouakchott avant d’être expulsés vers Rosso Sénégal, une ville frontalière avec la Mauritanie. La méthode utilisée est «très humiliante», selon les rescapés Galass Ndiaye, El hadji Diop et Serigne Dieng, tous des chauffeurs qui exercent ce métier depuis une dizaine d’années dans la capitale mauritanienne. «Quels que soient les papiers dont vous disposez, les policiers n’en ont cure», déclarent-ils.
Nous sommes molestés, pris à partie et jetés comme des sardines dans les véhicules avant d’être gardés à vue dans les locaux de police. A PK8, à l’entrée de Nouakchott, plusieurs Sénégalais ont été refoulés alors qu’ils avaient débarqué de Rosso Sénégal via Nouakchott». Ndiassé Amar de se demander comment on peut refouler quelqu’un sous prétexte qu’il n’a pas de carte de séjour alors qu’il vient juste de fouler le sol mauritanien. Alors que, précise-t-il, pour avoir cette carte, il faut au moins quelques jours, le temps de se voir régulariser. Confronté au même problème, le Malien Mamadou Diarra n’a pas de mots assez durs pour fustiger cet état de fait. Le plus grave, selon ses compagnons d’infortune, c’est que «quand nous sommes partis nous plaindre auprès de notre ambassadeur, celui-ci n’a pas trouvé mieux que de nous demander de nous soumettre aux principes et lois qui régissent le pays hôte».
Continuant leur narration, les rescapés renseignent que, «aux jardins du 5ème, ce sont plusieurs jeunes, âgés entre vingt et trente ans, qui ont été embarqués aux environs de 21 heures pour une destination inconnue». Cette chasse aux sorcières qui a fini de faire très mal aux Sénégalais vivant en Mauritanie irrite ces derniers. Qui se demandent de quoi ont peur les autorités sénégalaises pour appliquer la réciprocité. «Nous exigeons que les Mauritaniens vivant au Sénégal paient à leur tour des cartes de séjour. Nous sommes pourchassés comme du bétail au moment où les Mauritaniens vaquent tranquillement à leurs occupations chez nous. Ce n’est pas normal ; il est temps que nos autorités réagissent», soulignent Galass Ndiaye et El hadji Diop. Si les autorités sénégalaises ne réagissent pas face à ce calvaire, nos compatriotes avertissent qu’ils prendront leur courage à deux mains. Depuis quelques semaines, c’est par vagues successives que des Sénégalais, au nombre de 235, ont été conduits manu militari à la frontière pour traverser de force le bac de Rosso ou par pirogues pour se retrouver à Rosso Sénégal.
walf