TAS: Suspension confirmée, un nouveau coup dur pour Platini à la présidence de la FIFA

Michel Platini reste suspendu de toute activité liée au football jusqu’au 5 janvier 2016, la peine que lui avait infligée le Comité d’éthique de la Fifa en octobre: voilà ce qu’a décidé le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, saisi par l’actuel président de l’Union européenne de football (UEFA), dans le cadre du versement controversé de 1,8 million d’euros par la Fédération internationale de foot (Fifa) en 2011 pour des travaux«prétendument effectués» (on cite la justice suisse) entre 1998 et 2001.

«La Formation arbitrale du TAS (...) a déterminé que le maintien de la suspension provisoire en cours n’était pas susceptible de causer un dommage irréparable à Michel Platini pour le moment», a précisé le TAS. Qui a cependant ordonné à la Fifa de ne pas activer la réserve de 45 jours de suspension supplémentaire car «une telle prolongation constituerait une restriction excessive et injustifiée du droit de Michel Platini d’accéder à la justice, lui causerait un dommage irréparable et ferait basculer la pesée des intérêts en sa faveur».

Cette décision ne présume en principe pas du fond : la commission d’éthique de la Fifa doit encore se prononcer  sur une éventuelle sanction prise à l’encontre de l’ancien meneur de jeu des Bleus, elle a du reste fait savoir qu’elle prendrait sa décision avant le 21 décembre. Au cas où cette sanction entraînerait une inégibilité de Platini à la présidence de l’instance, qu’il brigue, et dont le scrutin est prévu le 26 février prochain, il ne fait guère de doute que celui-ci saisira à nouveau le TAS… qui vient de confirmer sa suspension : même si rien ne permet de penser qu’il aura alors affaire aux mêmes juges que ceux qui viennent de lui donner tort, l’affaire se présente mal.
Privé de tirage au sort 

En attendant, la décision du TAS représente un double coup dur pour Platini. Dans le meilleur des cas, il ne pourra pas débuter sa campagne avant un mois et au train où ses soutiens filent… Au-delà, il subira dès demain une sorte de préjudice sentimental : impossible pour lui d’assister samedi au Palais des Congrès de Paris au tirage au sort de l’Euro 2016 qui se tiendra en juin dans l’Hexagone, lointain descendant d’un autre championnat d’Europe des Nations organisé en France, celui de 1984, qui avait vu à la fois la victoire des Bleus (2-0 en finale contre la sélection espagnole de Luis Arconada et Carlos Santillana) et la consécration d’un certain Michel Platini, auteur de 9 buts en phase finale, un total sans autre équivalent dans l’histoire de la compétition.

C’est Gianni Infantino, «le chauve des tirages au sort», secrétaire général de l’UEFA, qui en sera le maître de cérémonie. Lequel Infantino se présentera à l’élection de la Fifa du 26 février si Platini n’est pas en mesure de s’aligner, comme il en prend le chemin.

LIBERATION.FR