Faits Divers

T. Yade se fait passer pour une prostituée: Elle couche avec trois Guinéens et les accuse de viol


Mercredi 16 Décembre 2015

Une histoire de viol pas comme les autres a été traitée, hier mardi, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Une dame couche avec trois Guinéens, moyennant deux (2) mille francs Cfa, chacun, avant de les accuser de viol. Son mari, interrogé à l’enquête, l’a dit déficiente mentale.


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 L’histoire est cocasse. A la salle 7 du palais de justice de Dakar, il faut se retenir pour ne pas pouffer de rire. L’histoire, les explications, les expressions utilisées par les trois prévenus sont juste à se tordre de rire. «Après l’avoir b…, je lui ai payé 2000 FCfa et elle est partie», a rétorqué Alpha Oumar Bangoura à la question du Procureur qui, en vain, a recherché des éléments capables d’asseoir l’accusation. Laquelle a d’ailleurs du mal à prendre une place confortable dans cette procédure de viol. Le Procureur, devant ce mot «b…» qui vient encore et encore dans les explications de Bangoura, questionne : «Où l’as-tu b… ?» Oups, il est entraîné par les expressions utilisées par l’un des mis en cause. Seulement, il faut creuser pour trouver la vérité. «Dans ma chambre», répond Bangoura. Le côté comique de la tournure de l’interrogatoire fait rire. Mais, le public se retient pour ne pas se faire expulser de la salle. Quant à celle qui est au cœur de cette affaire, celle-là qui a permis au jeune Bangoura d’assouvir sa libido, elle a brillé par son absence. Elle, c’est T. Yade, une dame qui, selon les trois prévenus, s’est fait passer pour une prostituée, a couché avec eux, avant de les accuser de viol. Du coup, Aboubacar Bangoura, Alpha Oumar Diaby et Samba Sylla ont, à l’unanimité, nié les faits de viol, à eux reprochés.

Bangoura : «Elle m’a dit : ‘’Damay Diay sama Bopeu.’’ 15 minutes après, je l’ai libérée»

Et c’est Bangoura qui ouvre la série d’explications. Il était, dit-il, dans son coin, lorsque la dame est venue lui dire : «Damay Diay sama Bopeu (je me prostitue.» Le prix fixé à 2000 FCfa, le couple est passé aux choses sérieuses. «Je l’ai emmenée dans ma chambre. Quinze minutes après, je l’ai libérée (Interdit de rire). C’est le lendemain qu’une dame est venue me dire que deux de mes compatriotes sont en train de se disputer. Lorsque je suis venu, j’ai trouvé la dame en train de créer des problèmes aux deux autres mis en cause.» A sa suite, Sylla embraie : «Après le dîner, Bangoura m’a appelé et fait savoir que la dame dit se prostituer à hauteur de 2000 FCfa le coup. ‘Defna ba paré (J’ai déjà tiré mon coup)’, m’a-t-il dit. Moi aussi j’ai tiré. Le lendemain, elle est venue pour dire que nous n’avions pas payé. Quand elle a menacé de nous emmener à la police, je lui ai dit que l’on n’avait qu’à y aller, car je n’avais rien à me reprocher.» Diaby servira la même version.

 

Le juge : «Son mari dit qu’elle n’est pas normale (déficiente mentale)»

Le juge à Bangoura : «Vous avez dit, devant les enquêteurs, que vous ne lui aviez remis que 500 FCfa ?» Non, répondra-t-il. «Saviez-vous qu’elle était malade ?» «Non». Le juge poursuit : «Elle dit qu’elle avait faim et vous a demandé une pièce. Mais, vous l’avez traînée dans une chambre et l’avez violée, à tour de rôle…» Les prévenus nient tous. Sylla, partageant la même chambre avec Diaby, verra cette question lui être posée : «Avez-vous couché le même jour avec elle ?» Il répond : «Oui, dama parer ak mom mou dem. Je n’étais pas avec Diaby. Le problème est survenu lorsqu’elle a voulu qu’on paye encore.» Le juge : «Son mari dit qu’elle n’est pas normale et qu’elle est malade… le saviez-vous ?» Bangoura, avec l’accent, s’exclame avec surprise : «Hiii, khelam aka nekh. Aka am khel (Elle est bien normale).» Ce qui mettra fin aux débats d’audience. Le Procureur a requis l’application de la loi. Leur avocat, Me Abdou Aziz Djigo, a plaidé la relaxe. Ce que le tribunal fera.

LOBSERVATEUR


Abdoul Aziz Diop